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Le PSG peut-il réconcilier les dirigeants et les supporters de l'OM ?

Vincent Bantit

Mis à jour 21/05/2016 à 10:28 GMT+2

COUPE DE FRANCE - Le fossé n'a jamais paru aussi grand entre les dirigeants de l'OM et leurs supporters. Le temps d'une finale de Coupe de France face au PSG, leur meilleur ennemi, les deux camps marseillais peuvent-ils faire l'union sacrée ? C'est un peu ce qui se passera sur le terrain qui dictera le ton dans les tribunes.

Le Vélodrome

Crédit: Panoramic

Au Stade de France, l'OM s'apprête à boucler une saison complètement folle. Entre les départs de Marcelo Bielsa et de Michel, la piteuse 13e place en championnat, la mise en vente officielle du club et les affaires extra-sportives en tous genres, on pensait avoir tout vu. Mais le club olympien réserve toujours des surprises. Et la finale de la Coupe de France pourrait ajouter un dernier épisode inédit à la saison rocambolesque des coéquipiers de Steve Mandanda. Car les supporters de l'OM viennent à Paris avec les nerfs à vif. Et l'envie de davantage crier leur colère à l'endroit de leurs dirigeants plutôt que leur soutien à leur équipe…
Ces dernières semaines, la tension n'a cessé de monter en tribunes. Les huis clos partiels au stade Vélodrome et les interdictions de déplacements n'ont pas permis aux fans olympiens de beaucoup voir jouer l'OM. "A Angers, on pouvait monter, explique Christian Cataldo, président des Dodger's. Mais le club n'a pas voulu acheter les billets… C'est incroyable. Et à Troyes, c'est Bein Sports qui nous a fait le coup de baisser le son à la télévision quand on chantait contre Labrune. Vous imaginez dans quelles conditions on se rend à Paris…" Et avant le dernier rendez-vous de la saison, un nouveau coup de massue est venu assommer des fans déjà bien groggy…
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Vincent Labrune, président de l'Olympique de Marseille

Crédit: Panoramic

On passe pour des clochards…
Traditionnellement plutôt généreux lors des grands événements, l'OM a cette fois fermé le robinet. "On nous a dit que la décision était venue directement de Zurich, tonne Cataldo. Il n'y a plus d'argent !" C'est Luc Laboz, le directeur général adjoint du club, qui a annoncé la douloureuse nouvelle aux supporters. Aucune aide n'a été débloquée pour le voyage à Paris et le tifo déployé dans le virage réservé aux Olympiens. "On s'est débrouillés seuls, explique un autre responsable de groupe de supporters. On a récupéré tout ce que l'on n'a pas utilisé cette saison pour faire notre tifo. Ce n'est pas digne de l'OM. On passe vraiment pour des clochards…" Au total, le tifo a quand même coûté 6 000 euros à l'ensemble des associations. Rien de comparable à l'organisation côté parisien dont les festivités dans les tribunes ont été confiées… à une société spécialisée.
Ce refus de donner un coup de pouce financier aux supporters traduit le fossé qui s'est irrémédiablement creusé entre la direction de l'OM et ses fans. Les liens s'étaient déjà largement distendus avec le départ de Bielsa et la signature d'une convention pour la reprise en main par le club de la gestion des abonnements en virages. Samedi, les supporters continueront de demander la démission de Vincent Labrune. "Ils ne pourront pas baisser le son au Stade de France, s'amuse Cataldo. On ne va pas arrêter notre mouvement même pour la finale. On ne veut plus de lui (Labrune). Et Margarita (Louis-Dreyfus) doit s'en séparer au plus vite. Elle a mis le club en vente mais rien n'a changé depuis un mois !"
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Margarita Louis-Dreyfus dans les tribunes du Vélodrome

Crédit: Panoramic

Passi pense remporter le match... des tribunes

Le service de sécurité a briefé les supporters. Seules les banderoles avec le nom des groupes seront admises. Toutes les autres seront refoulées à l'entrée du Stade de France. Face à cette drôle d'ambiance à venir dans les tribunes, les fans de l'OM ont tout de même prévu de supporter leur équipe. "On est quand même derrière nos joueurs, précise encore le patron des Dodger's. Mais si ça tourne mal sur le terrain, ça peut vite basculer dans le virage…" Près de 19.000 places ont été allouées officiellement à l'OM. Mais ils seront environ le double dans le stade à porter les couleurs marseillaises.
"Je ne me fais pas de souci : nous allons gagner la bataille des tribunes", prédit Franck Passi. Le coach olympien a certainement raison mais son équipe devra se montrer à la hauteur de l'événement. Ce n'est qu'à cette condition que le soutien des inconditionnels de l'OM sera total. Car le nom de l'adversaire pourrait ne pas suffire à rabibocher les supporters et les dirigeants du club olympien. "On joue contre notre ennemi intime, lance un abonné du virage Sud qui fera le déplacement à Paris. Et on a vraiment envie de les faire chuter de leur trône de roi de France… Ils pensent qu'ils peuvent nous marcher dessus. Mais ça ne sera pas si facile que ça…"

Slogans anti-direction vs chants anti-parisiens

Ce classique génère encore de la passion du coté de l'OM. Et la flamme ne demande qu'à être rallumée le temps d'un match. Si Marseille arrive à rivaliser sur le terrain avec Paris, les tribunes seront à l'unisson. Les slogans contre la direction se feront alors plus discrets pour laisser la place aux traditionnels chants… anti-parisiens. Retrouver un adversaire commun doit permettre de recoller les morceaux au sein du club olympien durant cette finale. Car ce match peut sauver une saison où personne ne pensait l'OM capable de s'offrir le droit de rêver à un trophée…
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