Avant Rennes - PSG : Alphonse Areola est dans le dur et, cette fois, il n'a plus de filet
Publié 01/02/2017 à 00:48 GMT+1
COUPE DE FRANCE - Relégué sur le banc depuis plusieurs matches au profit de Kevin Trapp, Alphonse Areola va retrouver une place de titulaire, mercredi face à Rennes (21h sur Eurosport 2). L'occasion pour lui de laisser derrière lui ses performances décevantes, à commencer par celle de dimanche dernier contre Monaco. La dernière occasion ?
Son retour devait couler de source, comme une évidence. Pur Titi Parisien, formé au club, Alphonse Areola avait franchi les étapes une à une, avec patience. D'abord la Ligue 2, Lens, avec un titre de meilleur gardien de la division à la clé. Ensuite la Ligue 1, à Bastia, avec une seine pleine ponctuée d'une finale de Coupe de la Ligue. Et puis l'étranger et la Coupe d'Europe, à Villarreal, l'an dernier, avec une place de titulaire arrachée au forceps et une demi-finale de Ligue Europa.
A 23 ans, il était fin prêt pour l'objectif ultime, celui pour lequel le PSG était allé le chercher en "Benjamins" à l'ES Petits Anges : devenir le gardien numéro 1 du Paris Saint-Germain. Il était encore jeune, plein de promesses, mais en même temps déjà expérimenté. Faut-il rappeler qu'il avait découvert, au cours de son dernier prêt, l'équipe de France, convoqué dès octobre 2015 par Didier Deschamps puis réserviste pour l'Euro ?
Bref, Areola était prêt. Et le contexte s'y prêtait : Salvatore Sirigu s'en allait, Kevin Trapp ne s'était pas imposé comme un titulaire indiscutable lors de sa première saison du PSG... Six mois plus tard, pourtant, un constat d'échec s'impose. Areola a été titularisé lors de la totalité des matches de Ligue des champions et la majorité des rencontres de Ligue 1 (12 contre 10 pour Trapp) mais il n'a pas réussi à s'imposer comme l'évidence à ce poste.
Une entrée loupée face à Monaco
Pire, les critiques s'accumulent contre le gardien de 23 ans. Et le match de dimanche face à Monaco n'a rien fait pour arranger cela. Relégué sur le banc au profit de Trapp - ce qui n'était déjà pas un bon signe -, Areola est entré pour les 35 dernières minutes. Il s'est montré coupable sur le but de Bernardo Silva dans les arrêts de jeu, qui a privé le PSG d'une victoire capitale dans la course au titre (1-1). Après le match, Paul Le Guen, ancien entraîneur du club (2007-2009), l'a directement visé au micro de Canal+, chaîne pour laquelle il commentait la rencontre.
J'estime qu'on peut évoquer l'éventuelle responsabilité d'Areola. Déjà, contre Nice, je m'étais posé des questions sur le coup-franc de Cyprien (2-2). Ce soir, il est au moins en partie responsable.
Même quand il ne dit mot, ou qu'il se mure derrière une langue de bois maîtrisée, Unai Emery n'est pas inattentif aux fluctuations de performance de son gardien de but. En décembre dernier, quand le PSG a enchaîné trois matches sans victoire, il ne l'a pas accablé mais il l'a mis sur le banc, sans le titulariser depuis. Dans le même temps, Kevin Trapp enchaînait les prestations convaincantes.
Emery reconnaît ses difficultés
Oui mais voilà : Trapp s'est blessé à la cuisse face à Monaco, Areola est entré et il a contribué à faire perdre deux points précieux au PSG. En conférence de presse mardi matin, Emery a confirmé que le portier allemand était indisponible, "normalement pour une ou deux semaines." Il n'a pu échapper, cette fois, aux questions sur Areola. Qu'il a d'abord tenté de défendre ("Il faut l'aider, il mérite d'être avec nous"), avant de reconnaître ses difficultés.
Il doit travailler pour s'améliorer et améliorer sa confiance. Alphonse a fait une très bonne présaison et un bon début de saison. Il s'est blessé pendant trois semaines (en novembre, Ndlr) et il n'est pas revenu en faisant les mêmes performances. Mais je lui ai dit qu'il devait travailler, notamment sur son jeu au pied. Il doit améliorer ses appuis, surtout côté gauche également. A lui de surmonter ce passage.
Dans la bouche du technicien espagnol, ces paroles ont du sens. Si Emery a jugé nécessaire de reconnaître et de détailler la période de trouble d'Areola en conférence de presse, c'est qu'il a jugé que c'était peut-être un ressort nécessaire pour remettre d'aplomb son gardien. Le Basque a beau parler technique, appuis et jeu au pied, c'est d'abord de mental dont il s'agit. Lui, le surdoué (et considéré comme tel depuis son plus jeune âge), surnommé "Superstar" pendant sa formation à Clairefontaine, doit peut-être gérer la période la plus exposée et la plus concurrentielle de sa jeune carrière. C'est un vrai test pour lui, sans droit à l'erreur.
Car les échéances qui arrivent sont décisives pour Paris : un 16e de finale de Coupe de France, ce mercredi face à Rennes, trois matches de Ligue 1 dont deux déplacements et, surtout, un 8e de finale aller de Ligue des champions face au FC Barcelone. Celui-ci a lieu le 14 février prochain, et rien ne dit que Trapp sera remis d'ici là. Finalement, le moyen le plus sûr pour Areola d'être sur le terrain face à Barcelone, c'est d'être bon d'ici là. Il lui faudra, pour cela sortir de la zone de turbulence dans laquelle il est empêtré depuis plusieurs mois.
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