Les Verts sont prévenus

Saint-Etienne dans la charrette. Cette fois, les Verts sont sous la ligne de flottaison. La victoire de Valenciennes face à Caen les condamne provisoirement à la zone rouge. Après 24 journées, le club du Forez est 18e. Cinquième budget de L1, doté d'un effectif taillé pour naviguer parmi les places européennes, Saint-Etienne n'a jamais vraiment décollé cette saison. Entre recrues fantomatiques (Matsui, Grax), blessés à répétition (Tavlaridis, Perrin, Landrin) et joueurs sur courant alternatif (Gomis, Ilan), l'ASSE ne cessent de s'enfoncer dans ses doutes.

Pas question pour autant de tirer un trait sur la Coupe d'Europe. C'est sur la scène continentale que s'est construite la légende de Saint-Etienne. Après 26 ans d'absence, les nouveaux Verts se devaient d'être dignes de l'héritage légué par leurs glorieux aînés. Car en Europe, Saint-Etienne, toujours invaincu, élève son niveau de jeu. Payet est inspiré, Gomis prolifique, Ilan décisif, en témoigne son doublé face à Valence (2-2). Mais l'ASSE y a sans doute laissé des plumes.

Les Verts paient-ils le contrecoup de la belle saison dernière ? Est-ce le calendrier infernal auquel est soumis le club ligérien qui explique ses difficultés en L1 ? Jérémie Janot apporte un début de réponse : "Il y a un parallèle à faire. La saison dernière Paris était dans la même situation que nous. Le PSG jouait la Coupe de l'UEFA et s'est battu jusqu'à la dernière journée pour ne pas descendre. Les Parisiens avaient quasiment le même effectif l'an dernier mais avec des résultats différents. Quand on voit un joueur comme Ceara entre la saison dernière et aujourd'hui... Cette Coupe doit être maudite. On vit la même saison que celle de Paris l'an dernier. Plusieurs clubs ont disputé cette coupe et ont vécu une saison galère." La remarque du portier stéphanois est frappée du bon sens. La Coupe de l'UEFA mobilise les corps et les énergies. Quelques clubs de Ligue 1 ont déjà payé les efforts consentis sur le Vieux Continent.

Lors de l'exercice 2007-2008, Paris, Toulouse et Sochaux disputent l'UEFA. Trois clubs, partis avec quelques ambitions en début de saison, qui ne sauveront leur peau que lors des ultimes journées de championnat. En 2006-07, le constat est similaire pour Nancy et...Paris. Alors qu'en 2005-2006, Strasbourg paiera ses escapades européennes par une relégation. Saint-Etienne est prévenu. La Coupe de l'UEFA, par sa phase de poules interminables, pompent les énergies.

Les déplacements en Russie, en Ukraine ou en Turquie se paient forcément au niveau de la fraîcheur. La plupart des clubs de L1 n'ont pas les effectifs nécessaires pour mener deux batailles de front. Alain Perrin le sait bien : "Je vais réfléchir au turn over. Derrière l'Olympiakos, il y a le match de samedi face à Bordeaux à domicile qui a pour nous plus d'importance encore. On est forcément plus calculateurs." Les Verts sont conscients des risques. Sauront-ils les éviter ?.