Coupe de la Ligue : A Clermont, Corinne Diacre tâtonne encore

Corinne Diacre pouvait rêver d'un meilleur départ pour sa carrière d'entraîneur chez les professionnels. Vendredi dernier, Clermont Foot a confirmé ses difficultés cette saison avec une nouvelle défaite à Angers (3-0), la sixième de la saison, qui laisse la formation de l'ancienne capitaine de l'équipe de France féminine dans la zone rouge de la Ligue 2, à la 18e place. "Cette position au classement est anecdotique", considère Diacre, 43 ans, nommée à la tête du club auvergnat en juin dernier.

Après un quart de championnat, le club n'est pourtant sorti qu'une seule fois de la zone rouge depuis la 3e journée. Ses deux prédécesseurs, Michel Der Zakarian et Régis Brouard, avaient eux aussi débuté difficilement. Le club auvergnat, qui n'a gagné qu'à deux reprises pour quatre nuls et six défaites, compte 10 points à deux longueurs de Valenciennes (17e), le premier non relégable. "Nous commettons des erreurs de gamins que nous payons comptant", a estimé Diacre après le match contre Angers.

La récupération du ballon reste la principale lacune d'une équipe qui possède la 16e défense de L2 à ce stade de la saison, avec 19 buts encaissés. Avant le déplacement à Angers, Corinne Diacre souhaitait voir ses joueurs retrouver "surtout de la consistance défensive". "Le bloc recule à partir de la 60e minute car les efforts collectifs défensifs se font moins bien et cela crée des espaces, a-t-elle expliqué. On pense alors protéger davantage notre but mais c'est l'inverse qui se produit alors qu'il faudrait ne pas reculer, conserver le plan de jeu et continuer à défendre en avançant, même quand on mène au score".

La mauvaise habitude de concéder des buts en seconde période (16 sur 19) interpelle sur la forme physique des joueurs. Un argument que réfute la technicienne, qui cherche plutôt un meilleur équilibre dans sa défense, handicapée par une grosse faiblesse au poste d'arrière gauche. En outre, l'animation offensive, avec une organisation en 4-1-4-1, se fait plus difficilement qu'en début de saison et l'efficacité fait défaut depuis que le buteur maison, Idriss Saadi (six buts dont un doublé à Créteil), est stérile depuis la 7e journée.

Diacre évoque "un gros déchet sur les centres, la dernière passe et les intentions de jeu". Lors des quatre dernières journées, Clermont n'a marqué qu'une fois... grâce à un but inscrit contre son camp par Benoît Pedretti, contre l'AC Ajaccio (1-1). Malgré les difficultés, l'ancienne internationale reste soutenue par le président du club Claude Michy, et bien acceptée par l'effectif dont la stabilité à l'intersaison et la qualité offensive restent porteuses d'espoir pour le maintien.

Mal à l'aise face à l'emballement médiatique qui a entouré son arrivée, après celle, ratée, de la Portugaise Helena Costa, Diacre a su néanmoins prendre des décisions fortes. Elle a par exemple relégué sur le banc le capitaine Eugène Ekobo, 33 ans, pendant trois matches de suite avant de le rappeler comme titulaire à Angers. Après deux victoires contre Istres (National, 1-0) et à Châteauroux (L2, 3-1) en Coupe de la Ligue, Clermont ne perçoit toujours pas son déplacement à Caen comme prioritaire. La réception de Nîmes, vendredi en championnat, retient davantage l'attention.