Strasbourg, oui à l'Europe

La fête à Strasbourg sera sans doute de courte durée. Actuel 16e de la Ligue 1 à 4 points de Bastia, premier relégable, le champion de France 1979 n'est en effet pas encore mathématiquement assuré de rester dans l'élite. Le club alsacien, qui reste sur une défaite à domicile contre Lille (1-2), a encore besoin de trois petits points pour continuer l'aventure en L1.

Il n'y a pas si longtemps, les affaires étaient, il est vrai, plus mal engagées pour la formation alsacienne, qui a longtemps dansé avec la zone rouge avant de la quitter au soir de la 24e journée. En prenant 18 points sur 33 possibles dans cet intervalle de temps et en se hissant jusqu'à la finale de la Coupe de la Ligue dans le même temps, les hommes de Jacky Duguépéroux ont signifié au foootball français leur spectaculaire redressement, qui ne sera parachevé que lorsque le maintien sera définitivement en poche.

Remporter ce trophée, et le ticket européen qui l'accompagne, a de la valeur aà plus d'un titre puisque cela va permettre aux Strasbourgeois de repartir pour une saison 2005-2006 sur de meilleures bases financières et sportives. Ensuite, la frappe monumentale de Devaux en fin de match offre un vrai rayon de soleil à un groupe qui a beaucoup souffert mais qui a su se resouder au meilleur moment.

Enfin, cela représente une ligne de plus au palmarès, toujours sous la houlette de Jacky Duguépéroux, déjà vainqueur en 1997. "Je savoure beaucoup plus que la première fois, en 1997, précisait le coach "miracle". Le contexte est différent".

En 1997, les Alsaciens étaient en effet venus à bout de Bordeaux à l'issue d'une séance de tirs au but particulièrement tendue (0-0 6-5 t.a.b.). L'année suivante et malgré une élimination en 8es de finale contre l'Inter Milan (2-0, 0-3), l'aventure en Coupe de l'UEFA avait été des plus enrichissantes pour un groupe ambitieux.

Assuré de se retrouver en haut de l'affiche européenne la saison prochaine, Strasbourg ne peut se permettre de replonger dans l'enfer de la L2 et de cultiver ce paradoxe que les coupes nationales de l'Hexagone ont tendance à générer. Il reste aux partenaires de Mamadou Niang à réaliser le plus dur : retourner au quotidien du championnat et y produire les mêmes efforts que samedi dernier. Rien d'impossible : le moral est désormais au beau fixe sur les bords du Rhin.