Finale Coupe de la Ligue, OL-PSG : L'ascension d'Anthony Lopes, ça n'étonne personne à Lyon

Sept arrêts dont un réflexe décisif d'entrée sur une tête d'Edinson Cavani et une sortie pleine d'autorité en fin de match devant Javier Pastore : c'est peu dire qu'Anthony Lopes a réussi sa partie dimanche dernier face au PSG (1-0). Soucieux de ne pas trop en dire avant de recroiser la route des Parisiens en finale de la Coupe de la Ligue (21h00), le gardien s'est tenu à l'écart des médias tout au long de cette semaine. Dimanche, il avait seulement concédé qu'il essayait "journée après journée d'être le plus décisif et le plus régulier possible".

Sur ce dernier point, on peut lui certifier qu'il y est parvenu. Le Portugais impressionne justement par sa capacité à enchaîner les matches au même niveau. Une analyse validée par Gilles Rousset, ancien international et responsable des gardiens du centre de formation de l'OL : "Il ne s'enflamme pas car il sait que la remise en question à son poste est perpétuelle. C'est une de ses forces."

Interrogé sur les progrès de son gardien, Rémi Garde préfère d'ailleurs insister sur ses qualités extra-footballistiques : "Il fait partie de ces jeunes qui ont compris très vite les exigences du métier de footballeur de très haut niveau. J'apprécie sa capacité à se remettre en cause, à gérer les moments difficiles dans une rencontre. Je suis très content pour lui car il n'a pas connu que des moments faciles, notamment des blessures quand il était jeune." "Il avait aussi été écarté par Claude (Puel), poursuit Gilles Rousset. A l'époque, il s'entraînait mais ne jouait pas. Or, pour un gardien, la compétition, c'est essentiel."

Même si à Lyon, les séances spécifiques comptent double dans l'apprentissage du très haut niveau. "Comme tous ceux passés avec Joël Bats, il bénéficie d'un entraîneur exceptionnel, insiste Rémi Garde. Ses progrès ne sortent pas d'une pochette surprise mais du travail qu'il fournit et qui lui est proposé par Joël : un travail technique, une approche psychologique des matches et de la carrière." Comme par exemple des consignes médiatiques. Bats incite son jeune portier à parler le moins possible de ses propres performances, ainsi qu'à éviter les médias avant les rencontres.

Un an après avoir profité d'une blessure de Rémy Vercoutre pour s'emparer du fauteuil de titulaire, Anthony Lopes a facilement fait main basse sur le poste, bien que Gilles Rousset estime que "s'il a franchi un cap ces derniers temps, c'est peut-être aussi parce que Rémy Vercoutre l'a poussé au cul (sic)". Techniquement parlant, ce jeune portier de 23 ans brille sur sa ligne, ne commet presque aucune faute de main et se montre hyperactif dans sa surface de réparation : "J'aime beaucoup sa façon de jouer, d'avancer, examine l'ancien portier de l'OL Grégory Coupet. Je me reconnais un petit peu en lui. C'est un vrai-faux débat de dire qu'il manque de taille (1m84, ndlr)! Il a les cannes, l'envie et cette capacité d'avancer."

Bref, de quoi rassurer une défense. "Il est présent, il donne de la confiance et il n'a peur de rien, témoigne Milan Bisevac. Il travaille bien, il est bien concentré et possède beaucoup de qualités. Tout ce qui lui arrive est mérité." "Il a franchi un palier mais je ne peux pas dire que je suis bluffé, analyse Gilles Rousset. Car on connaissait ses capacités." Rémi Garde va plus loin : "Il a progressé en agressivité et en concentration grâce à la répétition des matches. Mais il va encore s'améliorer en prenant de l'expérience." Et selon ceux qui le connaissent, ce n'est pas disputer une finale au Stade de France contre le PSG qui peut le faire déjouer : "Il avait tout de même débuté au pied levé en L1 lors d'un derby, rappelle Rousset. Il a mis en échec Paris le week-end dernier, il est capable de recommencer!". L'OL ne demande que ça…