La Coupe de la Ligue est décriée ? Certainement pas par eux

Souvent décriée, vue comme un trophée secondaire, parfois même snobée, la Coupe de la Ligue a du mal à acquérir ses lettres de noblesse. Mais après 20 éditions, elle a offert à certains joueurs ou clubs un lustre qui leur manquait. Tour d’horizon de ceux qui, quoiqu’il arrive, ne cracheront certainement pas sur cette compétition.

Ni Thierry Henry, ni Patrick Vieira, ni Patrice Evra. Le Français qui a joué le plus de matches en Premier League, c’est Sylvain Distin. Quatorze ans que le défenseur central d’Everton sue sang et eau sur les terrains anglais. Et c’est à peine exagéré de dire que tout est lié à une finale de Coupe de la Ligue. Avec Gueugnon, Distin atteint la finale de l’édition 1999-2000 contre le PSG. Pendant 72 minutes, il musèle l’attaquant de pointe parisien. Laurent Leroy reste muet, Gueugnon marque deux buts et l’emporte. Le titre est magnifique mais l’enjeu est double pour Distin, repéré par les recruteurs parisiens qui le font venir dans le club de la capitale la saison suivante. Après une année, il s’envole en prêt vers l’Angleterre. Il ne l’a toujours pas quittée et a joué son 454e match de Premier League lundi soir lors d’Everton-QPR (3-1).

Bien sûr, il y a ce but improbable face à l’Inter Milan (avec un contrôle du dos) qui qualifie l’OM pour les quarts de finale de la Ligue des champions. Mais tous les joueurs ne marquent pas en finale, et encore moins deux fois de suite des buts décisifs. Le paria bastiais a fait le coup en 2012 comme en 2013, avec Marseille comme avec Saint-Etienne : offrir la victoire aux siens en marquant le seul but du match. L’OL (0-1) et les malheureux Rennais (0-1) en ont fait les frais.

Le roi incontesté s’appelle Pedro Miguel Pauleta. Avec 15 buts, dont trois lors de finales, l’attaquant portugais trône tranquillement en tête du classement des buteurs de la Coupe de la Ligue. Stéphane Guivarc’h (14) et Sonny Anderson (13) se font aussi une place dans le top 5 tout comme… Lilian Compan( 13) et Grégory Thil (11). Retraité depuis 2011, le premier a fait les beaux jours de sept clubs différents de l’Hexagone. Cette Coupe de la Ligue, il ne l’a jamais gagnée. Mais à force de la jouer l’attaquant a failli dépasser Pauleta. Essentiellement joueur de Ligue 2, le nom de Grégory Thil ne vous dit peut-être rien mais avec ses 11 réalisations, l’ancien attaquant de Boulogne-sur-Mer devance Luyindula, Gomis ou encore Guily.

Avec quatre titres au compteur, Souleymane Diawara est sans conteste le joueur le plus titré en Coupe de la Ligue. Le Sénégalais a soulevé neuf trophées au cours de sa carrière, il en doit près de la moitié à cette compétition avec quatre sacres dans trois clubs différents (Sochaux, Bordeaux et Marseille). Le défenseur central s’est même offert un suprême honneur en 2010, en marquant le premier but de l’OM lors de la finale contre ses anciens coéquipiers bordelais (3-1).

Entre Gueugnon, club de deuxième division, et le PSG, équipe de l’élite, il ne pouvait pas y avoir de suspense le 22 avril 2000 en finale de la Coupe de la Ligue. Il ne devait pas y en avoir. D’un côté des Gueugnonnais au palmarès vierge, de l’autre des Parisiens déjà sacrés plusieurs fois champions de France. Mais ce soir-là Paris est ailleurs, Gueugnon concerné et l’improbable se produit (2-0). Les Forgerons soulèvent leur seul - et toujours unique - coupe nationale. Leur victoire leur ouvre même la Coupe de l’UEFA qu’ils joueront l’année suivante.

De la première édition à aujourd’hui, le PSG a soulevé quatre Coupes de la Ligue. Personne n’a fait mieux : Bordeaux en est à trois titres, tout comme Marseille. Plus que quatre couronnes supplémentaires à son tableau de chasse, elle a souvent permis aux Parisiens de sauver une saison morose en championnat. Troisièmes du championnat 1995 après leur titre de 1994, ils s’offrent un doublé bienvenu dans les deux coupes nationales. Même constat en 1998. Encore plus salvatrice, la victoire de 2008 fait du bien dans une saison au cours de laquelle Paris frôle la relégation et sauve sa peau lors de la dernière journée. Leur dernier trophée, l’année passée, permet au club de se trouver un dernier enjeu après la déception de la Ligue des champions.

Les deux olympiques ont un point commun : leur dernière période faste a commencé avec une Coupe de la Ligue. Celle de 2001 pour les Lyonnais, celle de 2010 pour les Marseillais. Les coéquipiers de Sonny Anderson remportaient là leur premier titre depuis 1973. Une victoire bienvenue qui serait presque oubliée dans l’orgie lyonnaise durant les sept années suivantes, mais une victoire qui fut fondatrice de la période gargantuesque des Rhôdaniens (19 titres). L’OM, lui, échappe à une période de 17 ans sans titre avec son trophée de 2010 et en soulève quatre autres dans la foulée, dont celui de champion de France.

32, trente-deux ans d’attente pour toute une armée verte… avant la délivrance de 2013. Club le plus couronné de l’Hexagone avec 10 titres de champion de France, l’ASSE a vécu une disette de près d’un tiers de siècle. Une éternité pour un club du standing de Saint-Etienne. Alors même si ce n’est "qu’une" Coupe de la Ligue, le trophée de 2013 vient combler un vide qui ne pouvait plus durer… en attendant de glaner un onzième championnat de France.

Il y a eu un France-Espagne le 28 janvier 1998 et puis… une finale de Coupe de la Ligue, avant d’accueillir le Mondial. Stade sans club résident, l’enceinte de Saint-Denis tient là un de ses rendez-vous annuel avec la Coupe de France, quelques matches des Bleus du foot et de ceux du rubgy. Il assure aussi à la compétition une affluence élevée.