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Coupe de la Ligue : Bourg-en-Bresse poursuit sa mue et rêve plus grand

Alexis Billebault

Publié 16/12/2015 à 09:34 GMT+1

A l’étroit financièrement, Bourg-en-Bresse, qui affronte Marseille mercredi soir en Coupe de la Ligue (18h45), se comporte relativement bien pour sa première saison en Ligue 2. Tout en comptant ses sous, le club de l’Ain continue à se structurer.

Les joueurs de Bourg-en-Bresse Yannick Goyon (g.), Rafik Boujedra et Lakhdar Boussaha face à Nantes en 16e de finale de la Coupe de la Ligue

Crédit: AFP

Mercredi soir face à l’OM, pour la première fois depuis qu’il a pris possession des lieux, Bourg-en-Bresse va remplir le stade Marcel-Verchère, une enceinte habituellement occupée par l’US Bressanne (Fédérale 1) et qu’il partage désormais avec les rugbymen, après un exil de plus de deux mois à Gueugnon. Cela atténuera (un peu) les regrets d’Hervé Della Maggiore, un peu étonné par le manque d’engouement populaire autour de son équipe.
"Je suis légèrement déçu. Je m’attendais à ce qu’il y ait un peu plus de monde, notamment grâce à nos résultats plutôt encourageants pour un promu. On a fait un peu plus de 4500 spectateurs au tour précédent contre Nantes (3-2 a.p, le 28 octobre), mais en championnat, ça tourne autour des 2000-2500. C’est vrai qu’ici, il y a plutôt une tradition de rugby et de basket, et que nous avons joué plusieurs fois en semaine.Il va peut-être nous falloir un peu de temps pour attirer plus de monde", explique l’entraîneur burgien.
3 000 euros de salaire en moyenne
La bonne santé sportive de son équipe, dixième de Ligue 2 avec dix points d’avance sur Sochaux, le premier relégable, atténue évidemment cette légitime frustration partagée par les joueurs. Bourg-en-Bresse, qui compte aujourd’hui plus de la moitié du total d’unités statistiquement nécessaires à se maintenir est aussi une équipe qui joue. "On marque beaucoup de buts (28), on encaisse aussi pas mal (31)… Au moins, on ne s’ennuie pas en nous regardant jouer. Je me souviens qu’en début de saison, tout le monde nous renvoyait en National. Je ne dis pas que nous sommes déjà maintenus, mais ce que nous réalisons depuis le mois d’août, ce n’est pas mal", ajoute le milieu de terrain Patrice Dimitriou (32 ans), un des plus anciens du club.
Della Maggiore se souvient aussi de certains articles lus dans la presse, "où des journalistes se demandaient même si on allait remporter un seul match… Après nos deux premières défaites en championnat, nous avons éliminé Brest en Coupe de la Ligue (2-2, 5-4 aux t.a.b le 11 août). En rentrant dans le vestiaire, j’ai dit aux joueurs que la saison venait de commencer, et il y a eu une série de six rencontres sans défaite (cinq victoires, un nul)."
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Les joueurs de Bourg-en-Bresse célèbrent leur but face à Nantes en 16e de finale de Coupe de la Ligue

Crédit: AFP

Mais pour la direction du club, la saison avait commencé bien avant le mois d’août. Gilles Garnier, le président depuis 2005, quand Bourg-en-Bresse 01 évoluait en CFA2 et s’appelait encore Bourg-Péronnas, a changé de monde, et tous les salariés avec lui. "La montée, on ne l’envisageait peut-être pas si tôt, mais on y pensait un peu. Rappelez-vous qu’un an plus tôt, nous avions échappé à la relégation en CFA grâce à la rétrogradation administrative de Sedan ! Mais si nous ne montions pas en 2014-2015, cela posait des problèmes financiers, car il aurait été nécessaire de réduire la voilure. On avait 2 millions d'euros de budget en national, sans optimiser les rentrées sponsoring. Le club avait un coût de fonctionnement assez élevé par rapport à ses ressources, notamment au niveau de la masse salariale des joueurs."
Cette saison, les Burgiens, avec 4,9 millions d'euros pour faire face à leur train de vie, ont dû serrer les boulons un peu partout. Le passage devant la DNCG, qualifié de "flippant" par Gilles Garnier, s’est finalement bien terminé, avec tout de même une restriction de taille. "Notre masse salariale est encadrée. Chez nous, le salaire le plus élevé est à 7000 euros hors primes, et la moyenne tourne à 3000 euros. C’est aussi pour cela que nous avons prolongé presque tout l’effectif de la saison dernière, avec dix-huit pros et six amateurs."
Co-voiturage obligatoire
Pour la saison prochaine, Gilles Garnier et la direction du club misent sur un budget de 7 millions d'euros, dans une ville moyennement peuplée (40 000 habitants) et où cohabitent trois sports de haut niveau. "Cela nous permettrait de recruter", reprend Hervé Della Maggiore, conscient que certains joueurs - dont le Sénégalais Pape Sané (9 buts), suivi en France et au Portugal - suscitent déjà les convoitises. "Sané, j’ai bien l’impression qu’il pourrait partir", admet Garnier. Des sponsors locaux, régionaux et nationaux ont été approchés afin de renforcer la surface financière du promu. Dans les locaux du club, situés à Péronnas, à mi-chemin entre le terrain d’entraînement et l’ancien stade où les joueurs, adeptes du co-voiturage, se changent et se douchent, le nombre de salariés a doublé.
"Ils sont seize aujourd’hui, répartis entre l’Association et la SAS", poursuit le président bénévole, lequel dirige une entreprise de terrassement depuis vingt-quatre ans. A Bourg-en-Bresse, l’attachée de presse, qui poursuit ses études à Lyon, est également l’intendante du club. "On a tous de grosses journées, car le fonctionnement du club n’est plus du tout le même qu’en National." Hervé Della Maggiore avait quant à lui anticipé : il y a un peu plus d’un an et demi, il avait vendu l’entreprise familiale de plâtrerie-peinture – "une décision difficile à prendre", avoue-t-il – pour faire face aux exigences de son agenda sportif. "La Ligue 2, ça change beaucoup de choses. Dans ma communication, je fais plus attention, car médiatiquement, nous sommes plus exposés. Les joueurs lisent et écoutent tout", termine l’entraîneur burgien. A quand les séances de média training ?
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