Le Brésil s'en contente

C'était laborieux mais le Brésil disputera la quatrième finale de la Coupe des Confédérations dimanche à Johannesburg face aux Etats-Unis, invité surprise de la compétition. Pour se hisser à cette dernière marche du tournoi, la Seleçao a dû s'employer pour tenir son rang face à une Afrique du Sud courageuse (1-0). Très loin de son niveau affiché en phase de poules et à court d'énergie, la sélection de Dunga a évité une séance de prolongations incertaine grâce à Dani Alves, entré en fin de match.

Avant la demi-finale, Joel Santana, le sélectionneur des Bafana Bafana, avait laissé entendre que son équipe afficherait un visage résolument moins défensif par rapport à celui affiché en phase de poule. Le sélectionneur de l'Afsud jugeait effectivement "impossible de défendre 90 minutes face au Brésil" . Etait-ce du bluff ? La question peut se poser tant les Sud-Africains ont souvent été retranchés dans leur partie de terrain afin d'y attendre le Brésil. Une option qui s'est avérée doublement payante. D'une part, car la Seleçao n'a pas été capable de malmener l'arrière garde africaine. D'autre part, car l'abandon de l'initiative du jeu au profit de l'adversaire a permis d'afficher la méforme de celui-ci. Et donc de mettre le pays hôte en confiance.

Mais le déclic est venu de Mokoena dont la reprise aérienne, à la réception d'un coup de pied arrêté, a frôlé la transversale de Julio Cesar (21e). Une occasion qui a redonné de la voix au public de Johannesburg et de l'allant à la sélection africaine. Celle-ci s'est appliquée à prendre sa chance de loin, non sans succès, puisque les tentatives de Modise (30e) et surtout de Pienaar (44e) ont à leur tour flirté avec les montants du portier de l'Inter Milan. Si l'Afsud s'est rassurée sur son potentiel en vue de "sa" Coupe du Monde dans un an, le dispositif offensif du Brésil si étincelant lors des trois premiers matches de la compétition (dix buts) a été porté disparu. Seule une frappe enroulée de Kaka a vraiment fait trembler les supporters africains (37e).

Toutefois, la sélection de Santana n'a pas eu l'audace de poursuivre sur sa lancée et ne s'est ainsi pas procuré la moindre occasion après le repos. Pourtant, le Brésil a semblé prenable tant l'usure d'une saison longue et éprouvante s'est soudainement faite ressentir dans les jambes des Auriverde qui, comme l'Espagne la veille, ont montré leurs limites physiques en demi-finale. Pour leur défense, cette demi-finale était le sixième match international du Brésil en dix-neuf jours, avec un Dunga pas vraiment aficionado du turn-over. Il pourrait changer d'avis. Car la clé est venue d'un joueur entré en fin de match: Dani Alves. Sur un coup-franc à 21 mètres, le défenseur du Barça n'a pas laissé la moindre chance à Khrune (1-0, 88e). Un but qui permet au Brésil de retrouver les Etats-Unis dimanche à Johannesburg pour y disputer le titre. En poule, la sélection américaine avait explosé face à Robinho et consorts (0-3). Mais, depuis, la forme des deux équipes semble avoir pris des trajectoires opposées...