Les stats le confirment : les Bleues ont manqué de réalisme

Les Bleues sont tombées de haut. Elles visaient une seconde victoire dans cette Coupe du monde 2015, espéraient déjà valider leur billet pour les huitièmes de finale et rêvaient de s’assurer la première place du groupe F. Mais elles sont tombées dans le piège colombien. Confiantes avant le match, les Françaises ont vite perdu leurs repères et se sont inclinées devant la 28e nation au classement FIFA (0-2). Face à des adversaires déterminées à remporter un premier succès en Coupe du monde et parfaitement à l’aise dans leur plan de jeu, elles ont pris une véritable leçon de réalisme.

Après leur succès inaugural devant l’Angleterre (1-0), les filles de Philippe Bergeroo avaient aussi annoncé vouloir montrer leurs qualités offensives et développer un jeu séduisant. Elles ont tenu parole en début de match devant des Colombiennes très prudentes, mais sont soudainement devenues très fébriles après l’ouverture du score surprise de leurs adversaires (19e). D’un seul coup, les Bleues ont énormément perdu en fluidité et en qualité dans l’animation offensive à l’image d’une Louisa Necib curieusement imprécise. Devant l’adversité et face à des éléments contraires, leur confiance en leur jeu a cruellement disparu. "Les Colombiennes ont marqué contre le cours du jeu et nous avons ensuite sombré", a confirmé le sélectionneur tricolore après cette défaite inattendue.

Les Bleues n’ont pas failli que sur le plan mental. Elles ont aussi nettement manqué de précision dans les transmissions et les tirs. Entreprenantes tout au long de la rencontre, elles ont décoché un total de 21 tentatives. Maladroites mal placées ou trop pressées, elles n’en ont pourtant cadrées que 6 soit moins d’un tiers. Et chacun de ces tirs a été repoussé ou bloqué par l’excellente gardienne colombienne Sandra Sepulveda, qui n’avait pas joué depuis plus de six mois. "Nous avons manqué de justesse dans certaines situations, enchaîne Philippe Bergeroo. Malgré cela, nous nous sommes néanmoins créé des occasions mais nous avons fait face à une super gardienne." 

Alignées en attaque, Gaétane Thiney et Eugénie Le Sommer ont trop souvent été mangées par la défense colombienne. Servies dans de mauvaises conditions, elles n’ont pas réussi à tirer leur épingle du jeu et à montrer leurs qualités individuelles, comme ce fut le cas sur le joli but de la Lyonnaise contre l’Angleterre (1-0). Le Sommer aurait clairement dû obtenir un penalty pour une main plus que flagrante, mais la réussite avait déjà choisi son camp (67e).

En face, les Cafeteras, n’ont signé que trois petits tirs, mais deux d’entre-eux soit les deux tiers ont accroché le cadre de Sarah Bouhaddi. La gardienne tricolore, peu aidée par une défense prise de vitesse sur l’ouverture du score puis abandonnée en fin de rencontre, n’a pas su faire la différence. Devancée puis coupable d’une grossière erreur, elle n’a pas réalisé le moindre arrêt et est allée chercher le ballon au fond de ses filets à deux reprises sur ces deux tirs cadrés. Si elles veulent rebondir contre le Mexique et aller loin dans la compétition, les Bleues devront très vite corriger ces défauts récurrents qui leur avaient déjà coûté une médaille au JO de Londres et au dernier Euro.