Zidane règle ses comptes

Sur le coup, il n'a même pas cherché à faire semblant. Tout le monde se souvient de l'attitude de rejet de Zinédine Zidane vis-à-vis de son sélectionneur en sortant du terrain à une minute de la fin de France - Corée du Sud, au premier tour de la Coupe du monde 2006 (1-1). Après le match, la FFF avait du démentir que le capitaine des Bleus ait fracassé une porte du vestiaire du Leipzig suite à cette humiliation publique. En pure perte : le geste avait bien eu lieu.

"Je ne l'ai jamais dit, mais je vais vous expliquer pourquoi, en fait", lâche Zidane ce mardi dans France Football, comme pour se libérer de cet épisode devenu pourtant anecdotique avant l'accès à la finale. "Je donne un ballon à Titi Henry qui, seul face au gardien, rate l'occasion. Cela arrive à tout le monde, ce n'est pas le problème. Mais dans la continuité de l'action, je prends un carton jaune qui me prive du match suivant contre le Togo. Et cinq minutes après, le sélectionneur me sort pour faire rentrer Trezeguet. Là, j'ai la rage !"

"Qui peut marquer un but à part Trezeguet ?" interroge ensuite Zidane. "Et qui peut lui donne une passe décisive, sinon moi ? Je suis là pour ça !". A la question : "c'est du mauvais coaching ?", Zidane fait comprendre à son intervieweur qu'il est trop gentil. "C'est plus que du mauvais coaching. J'ai ressenti une grande frustration. Après, bon, c'est rentré dans l'ordre..." Ces réflexions sont parues au détour d'un long entretien croisé avec Michel Platini, l'autre légende du football français.