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Au Brésil 2014, "Coach Vahid" savoure sa revanche avec l'Algérie

ParAFP

Publié 29/06/2014 à 22:40 GMT+2

Souvent remis en cause par la presse, Vahid Halilhodzic a déjà réussi son pari en qualifiant l'Algérie pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde. Une revanche qu'il savoure.

Vahid Halilhodzic et l'Algérie laissent exploser leur joie

Crédit: Panoramic

"Coach Vahid" ne s'est pas retenu. Sur la pelouse, à l'issue du match, et après devant les micros, il s'est fait remarquer. Crinière blanche inhabituellement en bataille, Vahid Halilhodzic, pour l'état civil, a fait craquer les coutures de son costume anthracite, hurlant sa joie sur la pelouse de Curitiba le 26 juin, après le nul (1-1 contre la Russie) qui a envoyé les Fennecs dans le Top 16 mondial pour la première fois. Le Bosnien, âgé de 62 ans, coach à poigne, a ensuite enfoui son visage dans ses mains pour laisser couler ses larmes. Une scène qui rappelait ses pleurs de joie dans l'arène surchauffée de Blida, le stade fétiche des Verts, lorsque les Algériens s'étaient qualifiés pour la Coupe du monde en novembre 2013.
Le chef de presse vient de me dire que j'avais trois millions de fans sur Facebook, donc cela veut dire qu'il y a des gens qui apprécient Vahid.
Après le bonheur partagé avec ses joueurs dans les vestiaires de Curitiba, est venu le temps de régler ses comptes avec une presse algérienne qui l'avait vertement critiqué après une élimination au premier tour de la CAN 2013. Et d'insister, en parlant de lui à la troisième personne comme il en a l'habitude: "Je ne joue pas pour les journalistes ou pour les critiques. Le chef de presse vient de me dire que j'avais trois millions de fans sur Facebook, donc cela veut dire qu'il y a des gens qui apprécient Vahid. Vous continuez de me critiquer mais je fais mon boulot."
La revanche est un carburant. La cicatrice n'est pas encore refermée. En décembre 2009, Halilhodzic était le sélectionneur de la Côte d'Ivoire et à ce titre avait assisté au tirage au sort du Mondial 2010 au Cap. Mais il ne verrait jamais la Coupe du monde en Afrique du Sud, débarqué sans ménagement après une Coupe d'Afrique des nations ratée la même année. Le Mondial 2014 est donc son premier en tant que coach. Et le mystère plane pour l'avenir de celui qui est appelé "Wahid" par les fans, manière "d'algérianiser" son prénom. A moins de trois mois de la Coupe du monde, l'ancien coach du Paris SG, Lille et Rennes, a en effet refusé de renouveler son contrat expirant en juillet.
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Vahid Halilhodzic sur le banc de l'Algérie

Crédit: Panoramic

C'est normal que Sofiane se plaigne de la charge de travail, vu qu'il n'aime pas trop les efforts physiques.
Son remplacement par Christian Gourcuff, ex-entraîneur de Lorient, a même été évoqué. Les deux hommes se sont affrontés par médias interposés avant d'enterrer la hache de guerre début mai. Et évidemment, après la qualification pour les huitièmes de finale, à la question "Avec cet exploit serez-vous encore le sélectionneur de l'Algérie après le Mondial?", l'homme aux chemises blanches impeccables a lancé: "Je ne réponds pas à cette question".
Ses commentaires cinglants, l'ancien attaquant (Velez Mostar, Nantes, Paris-SG), ne les réserve pas qu'aux journalistes. Ses joueurs goûtent parfois à des remarques servies brûlantes. A l'un d'eux, Sofiane Feghouli, qui avait remis en question au printemps la préparation physique, "Coach Vahid" avait sèchement répondu. "C'est normal que Sofiane se plaigne de la charge de travail, vu qu'il n'aime pas trop les efforts physiques, avait rétorqué le coach selon des propos parus dans le journal algérien Le Buteur. Il faut que les joueurs sachent qu'on n'est pas en train de préparer un championnat de quartiers sur Alger".
Une réplique qui résonne comme un écho à sa marionnette aux Guignols de l'Info, culte en France, avec des tirades caricaturant son français haché comme : "Demain, joueurs faire 150 tours terrain avec sacs ciment sur épaules tout nu dans la neige". L'ancien meilleur buteur du Championnat de France (1983 et 1985 avec Nantes) ne laisse jamais indifférent. Avec l'Algérie, qui l'a engagé en juillet 2011, l'homme au regard perçant s'est rapidement heurté aux journalistes de ce pays qui remettent régulièrement en cause ses choix et lui reprochent souvent son salaire exorbitant (700.000 euros annuels, selon les journaux), gardant une affection pour son prédécesseur Rabah Saadane. Mais c'est bien le nom de Vahid qui restera dans l'histoire du foot algérien.
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