Bleus : Pourquoi Giroud est mieux qu'un plan B
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Mis à jour 02/06/2014 à 18:15 GMT+2
Double buteur face à la Norvège (4-0), disponible et convaincant face au Paraguay (1-1), Olivier Giroud mérite peut-être mieux que le statut de remplaçant de Karim Benzema auquel il semble destiné au Brésil. Explications.
Olivier Giroud, lors du nul de l'équipe de France face au Paraguay (1-1), en match de préparation à la Coupe du monde 2014.
Crédit: AFP
Tout semblait clair. Au sein de la BBC du Real, Benzema avait retrouvé la patate, il était prêt à prendre ses responsabilités à la pointe des Bleus et à endosser le rôle de leader. Sur le banc, Olivier Giroud semblait être une option fiable derrière la star madrilène. Et puis patatra. Des adducteurs qui sifflent pour « la Benz' », et deux matches de haut niveau pour Giroud ont envoyé valser une partie des certitudes nées ces derniers mois.
On ne sait pas si cela a suffi à installer le doute dans l'esprit de Deschamps sur la place de titulaire en pointe et pour tout dire, tout semble dépendre du bulletin de santé de l'avant-centre merengue. Mais Olivier Giroud, meilleur buteur de l'équipe de France sous l'ère Deschamps avec six réalisations, mérite peut-être mieux que d'être enfermé dans un statut de doublure. En 180 minutes, il a rouvert le débat. Voici pourquoi.
1. Parce qu'il est en grande forme
Il est affûté, bouge parfaitement et a montré la palette de son bagage technique. Il remise, plonge dans le dos des défenseurs, dribble, déborde, centre, gagne ses duels aériens et marque. Oui, il a manqué de réussite face au Paraguay (1-1), mais il a aussi réussi un doublé plein d'opportunisme face à la Norvège (4-0). Il est le Français qui s'est créé le plus de situations chaudes lors des deux matches de préparation, une grosse dizaine en 180 minutes. C'est beaucoup.
- L'avis de Giroud : "J'ai fait un bon match, je suis content. Il reste un petit goût d'inachevé. L'important, c'est d'avoir été dans l'état d'esprit et ne pas avoir lâché. Il y a beaucoup de satisfaction d'un point de vue personnel."
- L'avis de Deschamps : "Il a eu de bonnes situations à gérer en pivot, a effectué des appels en profondeur intéressants. Il a du jus."
- L'avis de Koscielny (après la Norvège) : "Il a travaillé dur pour arriver là où il en est. Il a énormément progressé à Arsenal. Il est sur sa lancée."
2. Parce qu'il est la solution face aux défenses regroupées
A Nice, il fut sans doute le meilleur Bleu. Pourtant, le Paraguay avait décidé de densifier son arrière-garde avec trois centraux et une ligne de quatre devant la défense. Les Guarani ne sont pas des enfants de choeur. Quand il faut chatouiller les chevilles, ils n'hésitent guère. Giroud a ferraillé face aux imposants colosses sud-américains. Si l'axe était bouché, il s'excentrait sur la droite pour étirer la défense et permettre à Loïc Rémy de profiter des espaces libérés dans l'axe, comme sur la reprise acrobatique du Magpie. Dans les airs, il a régné, que ce soit dans les remises ou dans les frappes de balle. Au Brésil, face à l'Equateur et, surtout, face au Honduras, les Bleus doivent s'attendre à ce genre d'opposition piquante, c'est aussi pour cela qu'ils ont affronté le Paraguay. Le physique de Giroud et sa protection de balle donnent des garanties.
- L'avis de Giroud : "C'est peut-être le genre de schéma qu'on aura face à nous au Brésil. Il faudra mettre de la vitesse, de la permutation, trouver les intervalles. On a su le faire par intermittence. On peut encore progresser."
3. Parce qu'avec Valbuena, ils se trouvent les yeux fermés
Ces deux-là s'entendent à merveille. Il n'est pas rare de les trouver côte à côte sur les rares photos qui fuitent dans l'intimité des Bleus. Un témoignage d'une complicité qui s'étend sur le terrain. L'un, Valbuena, à la passe, l'autre, Giroud, à la conclusion. Au Stade de France, le Marseillais a offert au Gunner deux passes décisives. En seconde mi-temps à l'Allianz Riviera, il a trouvé sa tête avec la même facilité. Les rôles se sont même inversés le temps d'une occasion, mais Valbuena n'a ni la détente, ni l'envergure de son pote. Dans l'effectif des Bleus tel qu'il est construit, Giroud, grâce son 1,95 m, semble le mieux armé pour bonifier la qualité de centre et de passe de Valbuena dans le jeu ou sur coups de pied arrêtés.
- L'avis de Valbuena : "'Oliv', c'est quelqu'un qui fait de bons appels, qui 'cale' bien, qui est intelligent dans son jeu. On s'entend bien."
- L'avis de Giroud (après la Norvège) : "'Valbu', c'est quelqu'un que j'apprécie en dehors du terrain. C'est mutuel d'ailleurs. Notre entente se ressent lorsqu'on joue. C'est que du bonheur d'avoir un petit bonhomme comme ça qui fait des passes décisives. Avec lui, je me régale."
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Mathieu Valbuena félicité par Olivier Giroud et Lucas Digne lors de France-Norvège (2014)
Crédit: Panoramic
4. Parce qu'il vaut mieux un Giroud à 100% qu'un Benzema à 60 ou 80%
Benzema se "sent fort", assure qu'il n'y a pas de raison de s'inquiéter et que ses douleurs aux adducteurs ne seront bientôt qu'un mauvais souvenir. Certes, on veut bien le croire sur parole. Mais il n'a toujours pas participé à la moindre séance collective. Et lorsque Raphaël Varane a participé à l'opposition entre titulaires et remplaçants lors de l'entrainement à huis clos samedi à Nice, l'avant-centre s'est contenté d'étirements, de courses légères et de travail individualisé avec deux membres du staff. L'inquiétude est moins grande concernant sa santé que celle de Franck Ribéry même si sa finale de Ligue des champions n'incite guère à l'optimisme. Dans 13 jours, sera-t-il à 100% de ses capacités physiques face au Honduras ? Il est rare de voir des joueurs blessés lors de la préparation et en pleine bourre pour leur entrée en lice dans la compétition. Cette semaine et le match face à la Jamaïque en diront plus puisque Benzema doit reprendre l'entrainement collectif mercredi à Clairefontaine. Jusqu'à aujourd'hui, le doute est permis.
- L'avis, consensuel, de Deschamps (après la Norvège) : "Cela fait deux ans que Karim et Olivier sont avec nous, avec des qualités différentes. Karim a débuté plus de matches mais Olivier en a disputés aussi. Que ce soit l'un ou l'autre, c'est bien d'avoir des attaquants en forme."
5. Parce qu'il peut aussi compenser l'absence de Ribéry
Voilà une solution qu'il ne faut surtout pas négliger. Si Ribéry ne traverse pas l'Atlantique, Deschamps devra faire face à la question de son remplacement dans le onze. Griezmann et Rémy se tirent la bourre pour une place à gauche. Mais Giroud pourrait bien, lui aussi, en tirer profit. C'est alors Benzema qui se décalerait dans le couloir, comme il le faisait si bien à Lyon. Leur association n'a jamais vraiment séduit en selection, mais Giroud est en grande forme et Benzema indiscutable dans le onze… si son corps le laisse en paix. Face au Paraguay, Giroud a démontré qu'il pouvait délaisser l'axe et créer des espaces. Et Benzema est beaucoup moins brouillon devant le but que Loïc Rémy...
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