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Ces matches de la Coupe du monde qu'ils voudraient rejouer

Laurent Vergne

Mis à jour 05/06/2014 à 17:51 GMT+2

Chaque pays a connu son lot de frustrations, de coeurs brisés et d'amertume en Coupe du monde. Voici, pour chaque nation phare, un match que le pays rêverait de rejouer, histoire de modifier le cours d'une histoire douloureuse.

Patrick Battiston allongé au sol après son terrible choc avec Schumacher lors de la demi finale France-Allemagne de la Coupe du monde 1982

Crédit: Panoramic

Celui que les Français voudraient rejouer

France – R.F.A. 1982 (Demi-finale)
C'est le match le plus intense de l'histoire de la Coupe du monde en termes de dramaturgie. Six buts, dont quatre en prolongation, la première séance de tirs au but de l'histoire de l'épreuve, des rebondissements à n'en plus finir, l'agression la plus surréaliste jamais vue dans le cadre d'un match au Mondial et, à l'arrivée, une soirée hors normes et hors du temps, comme il n'y en eut jamais avant et comme il n'y en a plus eu depuis. Cette profusion de sentiments et d'émotions concentrée dans la nuit sévillane le 8 juillet 1982 a marqué à jamais ceux qui l'ont vécue. Pour les Bleus, arrivés en Espagne avec quelques ambitions mais avec un statut de tout petit outsider, c'est une soirée à la fois magique et terriblement cruelle. Accrocher cette redoutable Nationalmannshcaft était déjà une forme d'exploit mais quand Marius Trésor et Alain Giresse ont donné deux buts d'avance (3-1) aux Bleus en prolongation, la finale était là, presque concrète. La suite n'en fut que plus insupportable. Le but de Rummenigge, l'égalisation de Fischer, la séance de tirs au but… Pas une défaite française n'est plus douloureuse parce qu'elle est apparue injuste. Pour la génération Platini, c'est une cicatrice indélébile.
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La joie d'Alain Giresse après son but lors de la demi-finale France - Allemagne de la Coupe du monde 1982

Crédit: Panoramic

Celui que les Brésiliens voudraient rejouer

Brésil – Uruguay 1950 ("Finale")
Le Brésil-Italie de 1982 doit rester en travers de la gorge des Auriverde, tant ils possédaient cette année-là une équipe de rêve susceptible d'aller au bout, mais aucun souvenir n'est plus douloureux aux cœurs brésiliens que celui de ce match perdu contre l'Uruguay au Maracana en 1950. C'était le dernier match de ce Mondial à domicile pour la Seleçao, qui n'avait besoin que d'un nul contre son voisin uruguayen pour décrocher le titre. L'histoire est connue. L'ouverture du score de Friaça puis l'égalisation de la Céleste et le but d'Alcides Ghiggia, perçant le cœur de 160 millions d'âmes. Même si le Brésil a par la suite remporté cinq Coupes du monde, le "Maracanazo", comme on l'appelle là-bas, reste impossible à digérer, comme une fêlure nationale. Cette équipe possédait pourtant du talent à profusion, du buteur Ademir au maitre à jouer Zizinho, considéré par certains comme le plus grand joueur brésilien de l'histoire après Pelé. Mais cette génération est restée marquée au fer rouge par cet échec vécu comme un drame au pays du football.
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But de l'Uruguayen Juan "Pepe" Schiaffino contre le Brésil, Coupe du monde 1950, Maracana

Crédit: AFP

Celui que les Anglais voudraient rejouer

Angleterre – R.F.A 1990 (Demi-finale)
Il y avait match. Le Three Lions est coutumier des éliminations qui vous déchirent le cœur. L'Angleterre aimerait sans aucun doute rejouer son quart de finale contre l'Argentine en 1986, et le huitième face à ces mêmes Argentins en 1998. Sans oublier le quart bêtement perdu en 1970 face à la R.F.A, ou cet échec, toujours en quarts, contre le Brésil en 2002, alors qu'elle menait 1-0 à la pause. Sortis en 1982, 1990 et 2006 sans avoir perdu le moindre match, les Anglais ont souvent le sentiment d'être passés tout près du gros lot. Mais ça n'a sans doute jamais été aussi vrai qu'en 1990. C'est la seule fois, depuis leur titre à domicile en 1966, qu'ils ont dépassé les quarts de finale. En Italie, malgré un parcours chaotique, ils ont réussi à atteindre les demi-finales. Face à l'Allemagne, ils vont passer à une séance de tirs au but de la finale et Lineker pourra sortir sa fameuse définition du football, jeu qui se joue à 11 contre 11, où les Allemands gagnent toujours à la fin. Face à l'Argentine, en finale, les Anglais auraient eu toutes leurs chances. Ils ne se sont plus jamais approchés du titre mondial depuis.
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Gary Lineker, dépité face à l'Allemagne en 1990.

Crédit: Imago

Celui que les Italiens voudraient rejouer

Italie – Argentine 1990
L'Italie a souvent laissé des regrets derrière elle, notamment dans un passé récent. La Squadra a vécu un triptyque maudit de 1990 à 1994 avec trois défaites aux tirs au but, en demi-finales (1990), finale (1994) et quart de finale (1998). Difficile de concevoir enchainement plus pénible à vivre. Il y a donc de quoi piocher. Bien sûr, celle contre le Brésil, en 1994, possédait quelque chose d'insupportable puisque c'était une finale. Mais d'une certaine manière, les Italiens ont réglé son compte à ce souvenir en remportant la finale 2006 dans les mêmes conditions face à la France. Alors, s'il fallait choisir d'en rejouer un, ce serait peut-être la demi-finale contre l'Argentine en 1990. Parce que la Squadra était chez elle et que quitter une Coupe du monde sur ses terres, c'est pire que tout. Elle possédait l'équipe pour aller au bout, avec du talent à tous les niveaux, que ce soit derrière (Baresi, Bergomi, Maldini), au milieu (Giannini, Donadoni…), ou devant (Vialli, Baggio et, bien sûr, ce Toto Schillaci en fusion). Ce fut même la double peine puisque, en plus d'être sortie chez elle, l'Italie a subi l'affront d'être éliminée à Naples par l'Argentine de Diego Maradona, plus napolitain que les Napolitains.
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Toto Schillaci, le héros inattendu de la Squadra Azzura en 1990. Il finira meilleur buteur de la compétition avec 6 buts

Crédit: AFP

Celui que les Allemands voudraient rejouer

Angleterre – R.F.A. 1966 (Finale)
L'Allemagne a plus souvent fait pleurer qu'elle n'a pleuré. Néanmoins, la Mannschaft a connu son lot de malheurs et de défaites à n'en plus dormir. Elle en a même enchainé deux particulièrement dures à avaler, en 1966 et 1970. Mais c'est bien la première qui demeure la plus insupportable. A Wembley, en finale de la World Cup anglaise, la R.F.A. a probablement subi son revers le plus frustrant. Elle a perdu beaucoup de finales (1966, 1982, 1986, 2002) mais jamais en sortant avec un goût aussi amer. La raison ? L'un des trois buts de Geoff Hurst, celui qui a fait basculer le match en prolongation, redonnant l'avantage aux Anglais à 3-2. Un but dont, 48 ans après, personne n'est capable de dire avec certitude s'il est ou non valable. Les Allemands, eux, ont une petite idée sur la question.
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But ou pas but de Geoff Hurst en finale face à l'Allemagne ?

Crédit: AFP

Celui que les Argentins voudraient rejouer

Allemagne – Argentine 1990 (Finale)
Mine de rien, l'Argentine a perdu deux finales de Coupe du monde. Une en 1930, l'autre en 1990. Sa dernière, à ce jour. C'est peut-être celle-ci dont l'Albiceleste aimerait changer le cours de l'histoire. Logiquement battue par l'Allemagne (1-0) même si ce fut sur un penalty douteux en toute fin de match, l'équipe de Carlos Bilardo avait offert à Rome une image déplorable, achevant la rencontre à neuf et avec un Diego Maradona en larmes. Pourtant, après le casse en demi-finales à Naples face à l'Italie, la résurrection de cette équipe battue en ouverture par le Cameroun était bien en marche. En dominant l'Allemagne, l'Argentine aurait pu rejoindre l'Italie (1934-38) et le Brésil (1958-62) au rang des champions du monde ayant conservé leur titre. Depuis (24 ans, quand même), les Ciel et Blanc n'ont plus jamais franchi les quarts de finale… Il manque, Diego.
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Andreas Brehme, auteur dl'unique but de la finale 1990, sur penalty. la R.F.A. bat l'Argentine 1-0

Crédit: Imago

Celui que les Néerlandais voudraient rejouer

R.F.A – Pays-Bas 1974 (Finale)
Là, c'est vraiment Open bar. Trois finales (1974, 1978, 2010), trois défaites. Aucune nation ne peut se "prévaloir" d'un tel palmarès sans jamais avoir décroché la timbale (l'Allemagne a perdu quatre finales, mais ses trois titres font passer la pilule). De ce triple crève-cœur, on peut toutefois sans doute placer le premier en tête de gondole. Parce que la "vraie" équipe des Pays-Bas, celle qui a marqué durablement l'histoire du jeu, c'est celle de 1974. Avec Johan Cruyff. Et l'autre Johan, Neeskens. Et Rensenbrink, Rep, Krol, Suurbier… Une équipe de rêve, vendeuse de rêve, mais qui a buté (2-1 lors de la finale) sur la R.F.A de Beckenbauer, Overath, Müller, Maier et Breitner. Une très, très grande équipe aussi. Qui sait, si les Bataves avaient gagné celle-ci, peut-être que les autres auraient suivi…
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Franz Beckenbauer et Johan Cruyff pendant la finale de la Coupe du monde 1974 entre l'Allemagne-Pays-Bas

Crédit: Imago

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