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Coupe du monde 2014 : 7-1 ou 1-0, ça ne change rien pour cette Allemagne qui ne pense qu'au titre

Laurent Vergne

Mis à jour 10/07/2014 à 16:00 GMT+2

Sitôt cette page de légende écrite, les Allemands se sont vite tournés vers le seul match qui compte désormais pour eux : la finale, dimanche, au Maracana. Le 7-1 infligé au Brésil appartient déjà au passé, ni plus ni moins que le 1-0 contre la France. Ce groupe sait ce qu'il veut.

La joie des Allemands après leur qualification pour la finale du Mondial 2014

Crédit: Panoramic

Celui qui n'aurait pas été au courant de l'invraisemblable score final de cette demi-finale de Coupe du monde d'ores et déjà historique n'aurait eu aucune chance de le deviner au visage de Joachim Löw. Lorsqu'il s'est présenté devant la presse après cette marche triomphale qui a vu l'Allemagne mettre en miettes la Seleçao (7-1), comme une vulgaire équipe corpos, le sélectionneur de la Mannschaft a affiché un calme, une tranquillité presque en décalage avec l'aspect extraordinaire de la soirée. Il affichait la même expression, le même ton zen qu'après l'insipide quart de finale face aux Bleus au Maracana (1-0). Pour une raison simple. Lui et ses joueurs sont venus pour être champions du monde. Pas pour gagner une demi-finale, peu importe son scenario. Le ton du message délivré de façon commune par le staff et les joueurs à Belo Horizonte est clair : "il reste un match".
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La joie de l'Allemagne, la détresse du Brésil : un contraste à l'image de l'écart du niveau entre les deux équipes.

Crédit: AFP

Ce n'est pas un discours de circonstance. Même si, instinctivement, l'euphorie apparaitrait comme un sentiment naturel. Voilà peut-être d'ailleurs la force ultime de ce groupe talentueux : savoir raisonner même au cœur de l'émotion la plus folle, la plus forte, quand l'instinct guiderait vers une extase dangereuse à cinq jours d'une finale mondiale. "Il n'y avait pas d'euphorie dans le vestiaire", a assuré Joachim Löw, et à le voir, ou à regarder Toni Kroos, élu homme du match, on peut le croire. "Bien sûr, les joueurs sont très heureux et conscients de la qualité de leur performance ce soir (NDLR: mardi soir). Naturellement, je suis heureux aussi. Nous ressentons des émotions très fortes. Mais nous n'avons encore rien gagné pour l'instant, il ne faut pas l'oublier."
Nous ne sommes pas venus pour battre le Brésil, mais pour être champions du monde
L'Allemagne ne risque pas de l'oublier. Sevrée de titres depuis 18 ans et de sacre planétaire depuis 24, elle a, plus qu'envie, besoin de valider son talent et son œuvre d'ensemble par un couronnement. Alors, ne comptez pas sur eux pour se croire les plus beaux et les plus forts, même après ce 7-1 d'anthologie. "Même si ce n'était pas aussi marquant, nous avons déjà connu de très belles victoires par le passé, rappelle Löw. En 2010, nous avons inscrit quatre buts contre l'Angleterre puis 4 contre l'Argentine, mais ensuite nous avons perdu contre l'Espagne, je ne l'oublie pas." Au fond, même si l'Histoire en retiendra une alors qu'elle a déjà effacé l'autre, la victoire 7-1 contre le Brésil n'est pas plus importante que celle, beaucoup plus courte, acquise quatre jours plus tôt contre la France. En tout cas pas dans la seule optique qui guide cette Nationalmannschaft.
Preuve que l'état d'esprit est partagé par tous, même les jeunes, peut-être les plus susceptibles de céder au débordement d'enthousiasme dans un tel moment, recadrent aussitôt le propos. A l'image de Toni Kroos : "il reste une étape. Une étape très difficile. Nous avons gagné aujourd'hui mais que ce soit une victoire 7-1 ou 1-0, au fond ça ne change rien, il y a toujours une finale à gagner." Et le jeune milieu de terrain du Bayern Munich de jurer qu'au-delà des mots, l'équipe saura très vite passer à autre chose. "Je ne pense pas que ce sera compliqué de digérer une telle victoire, juge-t-il. Nous ne sommes pas venus pour battre le Brésil, mais pour être champions du monde. Peu importe l'adversaire. Il faudra reproduire le même type de performance dimanche en finale. Si nous ne le faisons pas, nous ne serons pas champions du monde, c'est aussi simple que ça."
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Miroslav Klose peut féliciter Toni Kroos, auteur d'une magnifique prestation lors du carton passé par l'Allemagne au Brésil.

Crédit: Panoramic

Joachim Low ne devrait donc pas avoir trop de travail pour calmer d'éventuels excès, de confiance ou d'euphorie. "Nous allons d'abord récupérer et surtout maintenir un très haut niveau de concentration sur tout le groupe, promet-il. Mais je ne suis pas inquiet. Cette équipe a les pieds sur terre. Elle a les qualités pour aller au bout de ce qu'elle veut accomplir et elle a l'état d'esprit aussi." Mardi, à Belo Horizonte, la Mannschaft a d'une certaine manière joué ce football que le Brésil a abandonné depuis un quart de siècle. Mais elle réagit à l'allemande. Avec "calme et ordre", comme le dit Low. Dans les deux cas, elle a tout bon.
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