Coupe du monde 2014, antisèche : Cette Suisse-là ne pourra pas inquiéter les Bleus

Le rapport de force n’a cessé d’évoluer au cours de cette rencontre. Les Suisses ont paru timorés à l’entame de la rencontre et ont laissé les initiatives aux Equatoriens qui ont joué avec leurs atouts. A savoir un jeu direct et rapide vers l’avant en contre en utilisant les hommes de couloir. Mais aussi un bon jeu aérien sur coups de pied arrêtés offensifs. Incapable d’entrer dans la surface adversaire, la Nati ne s’est mise en évidence que sur des tirs lointains.

Après la pause, les Helvétiques se sont enfin lâchés et ont mieux combiné sur les côtés en utilisant davantage l’apport des latéraux. Contraignant les Equatoriens à défendre très bas pendant un bon quart d’heure. Par la suite, chaque équipe a profité des espaces de plus en plus grands au milieu pour se montrer, à tour de rôle, dangereuse. Offrant une fin de match enfin animée et plaisante.

Certaines individualités ont émergé des deux côtés. Côté Suisse, deux véritables poisons. Shaqiri a parfaitement rempli son rôle de leader d’attaque. Il a joui d’une totale liberté pour se déplacer sur toute la largeur du terrain. Régulièrement recherché par ses partenaires, il s’est montré à son avantage grâce à plusieurs frappes dangereuses ou des passes bien senties. Le latéral gauche Rodriguez a eu un apport offensif très important et une justesse de centre (sur coup de pied arrêté ou dans le jeu) remarquable. Bilan deux passes décisives. Au rayon des déceptions, Xhaka, Drmic et Stocker ont été quasi invisibles.

En face, on attendait la star Antonio Valencia. Mais c’est son homonyme Enner qui a été éblouissant. Infatigable, il a tourné autour de son compère d’attaque Caicedo pour jouer entre les lignes et toucher davantage de ballon. Son sens du but lui a permis d’être souvent bien placé pour frapper et marquer. L’Equateur s’est aussi beaucoup appuyé sur la vitesse de Montero. Le milieu gauche a multiplié les dribbles et les débordements pour mettre le feu dans la défense suisse.

Nous sommes en fin de match, 1-1 à la 86e minute. Les organismes sont déjà émoussés après tous les efforts consentis jusqu’ici. L’Equateur bénéficie d’un bon coup franc dans l’axe à près de 30 mètres. Ayovi, très à l’aise sur coup de pied arrêté, le tire en force. Le ballon est légèrement dévié par le mur, puis rebondit juste devant Benaglio. Le portier de la Nati le repousse comme il peut ! Pas impérial sur le coup, mais il sauve son camp.

L’équipe suisse fonctionne comme un diesel. Elle a marqué 7 de ses 9 derniers buts en Coupe du monde au cours de la deuxième période.

Si on a obtenu la cinquième victoire d’une équipe menée au score dans cette Coupe du monde, c’est aussi grâce à la décision intelligente de l’arbitre ouzbek Ravshan Irmatov.

Très franchement, sur ce qu’elles ont montré ce dimanche, ce n’est pas en jouant ainsi que les deux équipes peuvent réellement inquiéter les Bleus. Elles ont quelques fulgurances grâce à certains joueurs talentueux. Mais elles ont eu beaucoup trop de temps faibles au cours de ce match. Les niveaux individuels de chacun sont trop hétérogènes et n’ont pas été compensés par le collectif sur toute la durée du match. Alors oui, les Bleus concèderont probablement quelques occasions. Mais ils devront se montrer patients, lucides pour profiter de leur manque de constance pour faire la différence.