Coupe du monde 2014 - Bleus : La deuxième étoile, ils en parlent malgré tout

Pas d’euphorie ni de triomphalisme, mais du soulagement, car le Nigeria n’est qu’une étape. Après leur victoire face aux Super Eagles ce lundi en huitième de finale de la Coupe du monde (2-0), les mines des Bleus étaient réjouies. Pas irradiées de bonheur ni ébahies. Les Bleus ne sont pas tombés de la lune car ils se sont fixés un objectif clair entre eux. "On a une petite idée de où on veut aller donc on est focalisés sur nos objectifs à nous", résume parfaitement Giroud. "Calmons-nous, calmons-nous", a tenté de raisonner Matuidi. "On va savourer mais c’est vrai qu’on a envie d’aller plus haut", a fini par reconnaître le placide milieu de terrain. Plus haut, c’est-à-dire le 13 juillet et rien d’autres.

Didier Deschamps n’a pas apprécié, mais alors pas apprécié du tout, que Bacary Sagna et Morgan Schneiderlin, en conférence de presse, dévoilent les ambitions dévorantes des Bleus jeudi dernier. Mais ce lundi dans les couloirs du stade Mané Garrincha de Brasilia, le sélectionneur ne pouvait pas courir après chacun de ses joueurs. Seul Hugo Lloris, en bon relais de la sainte parole du sélectionneur, a résisté à la pression insistance des journalistes : "Ce que je peux dire, c’est qu’on se sent bien. On vit très bien depuis le début", a feinté le gardien des Bleus. Les autres n’ont pas pu masquer l’évidence.

Mathieu Valbuena a résisté le temps d’une question puis a fini par craquer : "On est des compétiteurs et, je ne vous le cache pas, on veut aller jusqu’au bout", a avoué le meilleur Bleu ce lundi. "On sait qu’on aura des moments difficiles et plus on se rapproche de tout là-haut, plus ce sera dur." Les Bleus sont "fiers et heureux" d’appartenir au cercle très fermé des huit meilleurs équipes du monde selon les mots de Didier Deschamps qui reconnait que, quoiqu’il se passe désormais, cette Coupe du monde "ne sera pas ratée."

Elle n’est pas encore réussie pour ses joueurs : "Réussie ? Pas encore", reconnaît Debuchy, qui n’a jamais desserré les mâchoires devant les micros, comme si ce quart ne lui suffisait pas. "On est déjà très satisfaits, c’est sûr. Après on n’a pas envie de s’arrêter là, on veut aller très loin." Karim Benzema a le même appétit : "Petit à petit, on commence à entrer dans l’histoire. C’est quelque chose d’extraordinaire. On est tous fier et on a envie de continuer."

Bien sûr, après l’Ukraine, "beaucoup de gens nous pensaient incapables d’être ici" (Debuchy). La force de ce groupe, c’est aussi de n’avoir jamais renoncé. S’il fait profil bas depuis le mois de mai, on le sait désormais habité par une mission. L’image de l’équipe de France est redorée, l’opinion publique s’est retournée en sa faveur, les Bleus ont retrouvé un rang qu’ils n’avaient plus occupé depuis 2006. Mais ils veulent plus, bien plus. Ils ne sont pas rassasiés et ne le seront que le 13 juillet avec le trophée entre les mains.