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Coupe du monde 2014 : Brésil, Argentine et Uruguay, l’un d’entre-eux sera à l’arrivée

Gil Baudu

Mis à jour 12/06/2014 à 12:27 GMT+2

L’Histoire de la Coupe du monde ne laisse planer aucun doute : la XXe édition est promise à une sélection sud-américaine. Jamais une équipe européenne n'a réussi à s'imposer sur le continent américain. L'Argentine et l'Uruguay, anciens doubles champions du monde, ont une carte à jouer.

Brésil, Uruguay, Argentine : trois pays d'Amérique du Sud qui postulent à la Coupe du monde 2014.

Crédit: Eurosport

L’Histoire, celle avec un grand H, vaut toutes les prédictions du monde. En jetant un coup d’œil dans le rétro, on peut déjà lire le prochain chapitre : le 13 juillet, une nation sud-américaine triomphera au Maracana. C’est sûr. On l’écrit au futur. Parce que l’épilogue s’est conjugué au passé. Les dix-neuf premières éditions de la Coupe du monde nous livrent un enseignement teinté de certitude : six ont eu lieu en Amérique latine ; toutes se sont conclues par un sacre continental. Deux pour l’Uruguay, autant pour le Brésil et pour l’Argentine.
Infographie Les Coupes du monde en Amérique du Sud : Chez eux, les Sud-Américains sont rois
Jusqu’ici, jamais le Vieux-Continent n’a su rompre cette habitude. Jamais, il n’est revenu de son voyage transatlantique avec une Coupe du monde dans ses bagages. Même pas en Amérique du Nord : c'est bien le Brésil qui a triomphé aux Etats-Unis, en 1994.
En 1962, au Chili, la Tchécoslovaquie s’est cassé les dents face au Brésil (3-1).
Huit ans plus tard, au Mexique, cette même Seleçao, était au-dessus du lot. Pelé and Co étaient trop forts pour l’Italie (4-1).
En 1978, les Pays-Bas ont perdu leur deuxième finale d’affilée, à Buenos Aires (2-1), chez une Argentine qui n’avait jamais régné sur la planète football. 
Cette malédiction - ou plutôt, cette hégémonie -, les trois têtes d’affiche sud-américaines ont bien l’intention de l’entretenir. Surtout le Brésil. Stats à l’appui, la Seleçao a tous les arguments pour réussir là où il avait échoué en 1950 : être sacré chez lui, devant son public.

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Parce qu’avec cinq Coupes du monde au compteur (1958, 1962, 1970, 1994, 2002), le Brésil est le pays le plus titré.
Infographie Les huit  vainqueurs de la Coupe du monde (Le Brésil a déjà cinq étoiles)

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Parce que la Seleçao a atteint la finale de la Coupe du monde à sept reprises (1950, 1958, 1962, 1970, 1994, 1998 et 2002). Hormis l’Allemagne, aucune nation n’en a disputées autant.

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Parce que, depuis 1930, le Brésil est le seul pays à pouvoir se vanter d’une présence continue à la fête mondiale du football. Le seul à avoir participé aux dix-neuf précédentes.
Et l’Argentine, alors ? Ses deux titres mondiaux, conquis à domicile et au Mexique, placent la bande à Messi comme un candidat crédible. Surtout que l’Albiceleste a faim : vingt-huit ans qu’elle attend sa troisième couronne. 
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Diego Maradona, Argentine, Coupe du monde 1986

Crédit: Eurosport

Quant à l’Uruguay, quatrième en 2010, elle a prouvé son aptitude à briller en terrain connu. Même si ça remonte à 1930 et 1950.
L’explication ? Il n’y en pas une seule. Elle tient à un ensemble de facteurs. D’abord, à la ferveur populaire qui escorte souvent le pays hôte. Avec les Bleus, Maxime Bossis a vécu deux Coupes du monde en Amérique latine. Le défenseur français n’a rien oublié du match qu’il a joué à Buenos Aires, en 1978, face à l’Argentine. Pour nous, il témoigne :
Il y avait 80000 spectateurs. L’atmosphère était bouillante. Quand on rentre dans un stade chauffé comme celui-là, ça fait peur. Dans ce contexte-là, le stress vous paralyse. La difficulté pour les sélections européennes, c'est avant tout une question d'ambiance. Là-bas, elle est nettement plus chaude.
Et ça expliquerait, en partie, pourquoi les nations européennes se sont pris les pieds dans les tapis uruguayen, chilien, brésilien et argentin.
Autre justification souvent avancée, les conditions climatiques en Amérique latine. Ce fut particulièrement vrai en 1986, au Mexique, où l’équipe de France "est arrivée trois semaines avant le Mondial". Mais où elle "a beaucoup souffert physiquement". Bossis confirme :
Durant la préparation, la presse disait qu’on était cramés. En fait, il nous a fallu du temps pour s'acclimater, pour s'habituer à la chaleur, au décalage horaire et à l’altitude. On était déphasés. On jouait les matches en plein cagnard, entre midi et 16 heures. C'était dur.
Ce fut "moins dur" huit ans plus tôt, où l’hiver argentin préservait les joueurs des températures caniculaires. Miche Hidalgo, alors sélectionneur des Bleus, souligne :
En 1978, c’était tout à fait supportable. Il faisait bien plus chaud en Espagne.
Reste l’argument ultime. Celui qui, dans l’inconscient collectif, fédère tous les autres : accueillir une Coupe du monde est un gage de succès, comme le pense Bossis.
Sur la longueur, jouer à domicile, c'est toujours avantageux.
L’Histoire tempère un peu cette idée. Depuis 1930, six pays organisateurs ont gagné devant leurs supporters. Aucun depuis l’équipe de France 1998. En réalité, l’avantage du terrain présumé ne concerne que les grandes nations du football. Même s’il transcende aussi les petites nations, comme la Corée du Sud, demi-finaliste surprise en 2002.
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N’allez pas croire, pour autant, que le Brésil sera automatiquement sacré sous prétexte qu’il évoluera devant son public. Car, comme le rappelle notre consultant Arsène Wenger, "jouer à domicile, c’est toujours difficile à gérer".
"La clé", reprend Bossis, c’est de démarrer du bon pied.
Pour le pays organisateur, il est impératif de réussir son premier match. Si vous le gagnez, vous entraînez tout un pays derrière vous. C’est encore plus vrai en Amérique du Sud, où vous sentez une vraie ferveur.
L’Uruguay 1930 et l’Argentine 1978 ne prétendront pas le contraire. Le peuple brésilien, en revanche, serait plus nuancé : il est marqué au fer rouge par le Maracanazo de 1950.
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