Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Coupe du monde 2014 - Honduras-Equateur (1-2), notre antisèche : Enner Valencia sur sa lancée

Geoffrey Steines

Mis à jour 21/06/2014 à 07:13 GMT+2

Au sein d’un Equateur globalement décevant vendredi, contre le Honduras (1-2), à l’instar d’Antonio Valencia, c’est Enner Valencia flambe. L’attaquant de Pachuca en est déjà à trois réalisations dans le Mondial et apporte bien plus que ça à la Tri. Il sera le principal danger à surveiller pour l’équipe de France mercredi prochain, au Maracaña. Notre antisèche.

Enner Valencia a inscrit les deux buts de l'Equateur face au Honduras - Coupe du monde 2014

Crédit: AFP

Le jeu : Des duels, des duels, et encore des duels

Comme attendu, l’Equateur et le Honduras se sont livrés un duel d’une rare intensité dans cette Coupe du monde. Les deux sélections ont chacune voulu prendre le dessus dans le domaine physique, quitte à mettre de côté le jeu. Conséquence logique des débats acharnés, auxquels les 30 fautes sifflées ne rendent aucunement justice, la construction des actions au milieu s’est réduite à la portion congrue. Les passes longues se sont alors multipliées des deux côtés (17% sur l’ensemble du match, un record dans le tournoi), offrant en spectacle une succession de duels aériens.
picture

Duel aérien entre Costly et Paredes pendant Honduras-Equateur (Mondial 2014)

Crédit: Panoramic

A ce jeu-là, les Catrachos ont tiré leur épingle du jeu. Rendant une copie bien plus intéressante que contre la France dimanche dernier, ils ont imposé leur supériorité au fil des minutes (16 tirs à 8), finissant bien plus frais que les Equatoriens. Ces derniers, bien moins séduisants qu’espérés, ont fonctionné sur courant alternatif durant toute la rencontre et auraient pu se faire surprendre dans le money-time, lorsqu’ils ont fini arc-boutés devant leur surface. Ils ont tenu bon pour arracher un succès précieux. Pour ce qui est de la manière, les hommes de Reinaldo Rueda repasseront.

Les joueurs : Enner Valencia, ça plane pour lui

Quasiment inconnu du grand public avant le tournoi, il est la star équatorienne de ce début de Coupe du monde. Déjà buteur contre la Suisse, Enner Valencia a encore frappé ce vendredi, avec un doublé qui a démontré l’étendue de son potentiel, de son flair à son jeu de tête. L’attaquant de Pachuca a martyrisé la défense hondurienne, faisant parler son alliage de technique et de puissance pour lui poser des problèmes insolubles. Son homonyme Antonio, bien plus célèbre que lui en Europe, n’a pas pesé sur les débats, au même titre que Jefferson Montero. Walter Ayovi a délivré une nouvelle passe décisive sur coup de pied arrêté et aussi cherché à se projeter vers l’avant pour apporter le surnombre. Alexander Dominguez a sécurisé sa défense par sa présence rassurante et ses prises de balle sûres.
picture

Enner Valencia, l'attaquant de l'Equateur, auteur d'un doublé face au Honduras - Coupe du monde 2014

Crédit: AFP

Force brute, Maynor Figueroa a enchaîné les interventions autoritaires, que ce soit dans les airs ou dans les pieds équatoriens. Parfois à la limite de la correctionnelle, comme son partenaire de la charnière Victor Bernardez, le rugueux défenseur de Hull City n’a jamais été pris en défaut. Certes limité techniquement, Carlo Costly a logiquement été récompensé de son investissement par un but. A ses côtés, Jerry Bengston a paru bien fade. Profitant de la suspension de Wilson Palacios pour gagner ses galons de titulaire, Boniek Garcia a saisi crânement sa chance. Il a régné sur le milieu de terrain une énorme activité. Arrivé au Brésil avec un statut de cadre, Emilio Izaguirre a sombré. Surtout sur le plan offensif.

Le tournant qui n’a pas eu lieu : Le Honduras aurait pu mener à la pause

Dans le temps additionnel de la première période, Carlo Costly trouve la barre sur une reprise de la tête. Jerry Bengston suit parfaitement l’action et pousse le ballon au fond des filets. Pour donner, pense-t-il, l’avantage à son à équipe à cet instant de la rencontre. Mais il a touché le cuir de la main selon l’arbitre australien Benjamin Williams, qui refuse le but. Difficile de se faire une idée sur les images, mais de toute façon, Bengston était hors-jeu au début de l’action. Comme quoi, il y a souvent une justice dans le football.
picture

L'arbitre australien Benjamin Williams refuse à Jerry Bengston le but du 2-1 lors de Honduras-Equateur (Mondial 2014)

Crédit: Panoramic

La stat : 32

Carlo Costly a mis un terme à une longue période de disette pour le Honduras en Coupe du monde. Avant le but du RCD Espana, club local, les Catrachos n’avaient plus marqué dans un Mondial depuis 1982. C’était il y a 32 ans quasiment jour pour jour, le 21 juin contre l’Irlande du Nord (1-1). Depuis, ils s’étaient écoulés 510 minutes de jeu sans que la Bi ne fasse trembler les filets. Mais cette réalisation à Curitiba n’a pas suffi à apporter au Honduras la toute première victoire de son histoire en Coupe du monde. Il reste donc le pays à avoir disputé le plus de matches dans la compétition sans en gagner un seul (huit).  

Le tweet qui a tout compris :

Et si Habib Beye rechaussait les crampons ? En tout cas, l’ancien défenseur de l’OM n’a pas été impressionné par ce match.

La décla : Luis Suarez, sélectionneur du Honduras

Ca vaut la peine de lutter pour le Honduras tant qu'il reste une petite lueur d'espoir. Il faut que les joueurs aient la conscience tranquille quel que soit le résultat du dernier match

La question : Alors l’Equateur, ça vaut quoi ?

Compliqué de se prononcer sur le potentiel de la Tri, tant elle a épousé une courbe sinusoïdale sur ses deux premiers matches dans cette Coupe du monde. Autant elle avait dégagé une impression positive contre la Suisse, avant de se faire crucifier au bout du temps additionnel. Autant elle est apparue moribonde et même ballotée par moments devant le Honduras, en dépit de la victoire. Les Equatoriens peinent à tenir le rythme sur la durée d’un match. Ils ont connu à chaque fois une dernière demi-heure très compliquée, conséquence d’un jeu direct exigeant sur le plan physique, notamment en termes de courses à haute intensité. Hormis Enner Valencia, le quatuor offensif a traversé le match comme une ombre à Curitiba vendredi et la défense laisse des boulevards dans les couloirs. Ce que les rencontres de préparation avait déjà mis en lumière.
Ce constat fait, les Bleus n’ont aucune raison de se faire une montagne de la formation dirigée par Reinaldo Rueda, bien plus besogneuse que talentueuse. Mais elle a des arguments à faire valoir à la France pour arracher sa qualification en huitièmes de finale du Mondial, pour la deuxième fois dans l’histoire de l’Equateur (après 2006). Elle possède dans ses rangs un attaquant en pleine confiance (E. Valencia), un gardien rassurant face au Honduras (Dominguez) et elle n’aura absolument rien à perdre lors de la dernière journée. Les Equatoriens sont dangereux sur coups de pied arrêtés, phases de jeu sur lesquels ils ont marqué deux de leurs trois réalisations dans la compétition. Les Bleus sont prévenus, ils savent d’où viendra le danger mercredi prochain au Maracaña. Mais s’ils évoluent dans la continuité de leurs deux premières sorties, la troisième pourrait ressembler à une formalité.
picture

Enner Valencia a inscrit les deux buts de l'Equateur face au Honduras - Coupe du monde 2014

Crédit: AFP

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Plus de détails
Publicité
Publicité