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Coupe du monde 2022 - Thiriez dénonce un football mondial "dirigé par la Noblesse et le Clergé"

ParAFP

Publié 21/03/2015 à 19:11 GMT+1

"Très déçue" de la décision de la Fifa de faire jouer le Mondial qatari en novembre-décembre 2022, l'Association des Ligues de football professionnel (EPFL) a dénoncé samedi, via son président Frédéric Thiriez, un "football mondial dirigé par la Noblesse et le Clergé". Dans un entretien avec l'AFP, le président de la LFP a estimé qu'il faut "revoir la gouvernance" des instances internationales.

Frédéric Thiriez lors de la saison 2013-2014

Crédit: Panoramic

L'EPFL s'est dite "très déçue" du choix des dates du Mondial2022 au Qatar. Pourquoi ?
Frédéric THIRIEZ : Nous avons tout de même quelques raisons d'être amers. Je rappelle que nous n'avons jamais remis en cause le choix du Qatar. Mais c'est le déplacement de la compétition en hiver, ce changement brutal et inhabituel de dates, qui nous pose un problème majeur. Et nous constatons que comme d'habitude, la Fifa, l'UEFA et les fédérations nationales prennent les décisions seules, dans leur coin, sans consulter les Ligues.
La résolution qui a été votée par l'EPFL en assemblée générale est là pour dire que ça ne peut pas continuer comme ça. Les affaires du football ne peuvent pas être gérées sans les Ligues car aujourd'hui personne ne défend les championnats nationaux. Le message principal, c'est qu'il faut revoir la gouvernance des instances internationales. Cela signifie faire ce qui a été fait il y a déjà longtemps dans les fédérations nationales, c'est-à-dire donner des responsabilités équitables dans les instances au monde professionnel.
Vous souhaitez donc être reçu par Joseph Blatter ?
F.T. : Je l'ai demandé il y a très longtemps et je suis sûr que Joseph Blatter va l'entendre. Il faut qu'il comprenne que la gouvernance par les fédérations ne permet plus d'atteindre l'objectif qui est de réunir et satisfaire toutes les familles du football. Le football mondial est aujourd'hui dirigé par la Noblesse et le Clergé, c'est-à-dire la Fifa, l'UEFA et les fédérations nationales. Nous, nous sommes le Tiers-État. Nous passons pour quantité négligeable alors que nous sommes tout.
Les principales victimes, ce sont les clubs
Les clubs européens se sont pourtant félicités vendredi via l'ECA d'un accord financier trouvé avec la Fifa...
F.T. : Tant mieux pour l'ECA et pour les grands clubs. Mais c'est très loin d'épuiser la question. Cet argent ne va qu'aux grands clubs qui mettent les joueurs à disposition des équipes nationales pendant le Mondial. Moi, je représente 1000 clubs, ce n'est pas la même chose que les 200 clubs de l'ECA. Les principales victimes, ce sont les clubs qui ne pourront pas jouer pendant ce Mondial. Qu'est-ce qu'on fait de nos clubs qui vont se retrouver l'arme au pied, sans jouer pendant deux mois ? Qu'est-ce qu'on fait avec les contrats TV ?
Vous évoquez des championnats qui pourraient se poursuivre pendant le Mondial. Est-ce une menace ?
F.T. : Ce n'est pas du tout une menace. On essaie d'être constructif et on veut discuter sérieusement. Il faut parler du calendrier précis de cette saison 2022, voir en fonction des pays et des divisions si certains ne peuvent pas continuer. Par exemple la Ligue 2, est-il nécessaire qu'elle s'arrête ?
Faut-il s'attendre à des actions en justice ?
F.T. : Il est évident que plusieurs ligues vont intenter des actions en justice contre la Fifa. Certains sont très remontés et ça va aller très vite. Et l'EPFL soutiendra ces actions et s'y associera.
Propos recueillis par Stanislas TOUCHOT
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