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Coupe du monde : Humilité et ambitions bridées : les Bleus se protègent d’une nouvelle désillusion

Martin Mosnier

Publié 15/06/2014 à 06:31 GMT+2

Quatre ans après Knysna, la France entre dans le Mondial par la chatière. Pas question de fanfaronner même si l’atmosphère générale invite à l’optimisme.

Mathieu Valbuena et les Bleus lors de l'entraînement de veille de match face au Honduras (Mondial 2014)

Crédit: Panoramic

Après la Norvège (4-0) : "On n’a encore rien prouvé, on vient de loin." (Yohan Cabaye). Après le Paraguay (1-1) : "On a vu de bonnes choses mais il n’y a qu’une vérité, celle du Honduras." (Mathieu Valbuena). Après la Jamaïque (8-0) : "Ce n'est pas pour ça que l'on va avoir des assurances pour le premier match du Mondial." Et enfin, 72 heures avant le premier match des Bleus au Brésil : "Il n’y a pas d’euphorie, on garde notre humilité car on sait d’où on vient." (Blaise Matuidi). Parce que le passé récent n’incite guère à mettre le champagne au frais, les Bleus sont contraints de la jouer profil bas. Ils rentreront dans la compétition par la chatière.
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Hugo Lloris et les Bleus espèrent surfer sur les bonnes ondes de France-Jamaïque

Crédit: Panoramic

Rien ni personne ne les fera dévier de leur ligne de conduite. Ni les raclées infligées depuis quelques mois aux Pays-Bas (2-0), à la Norvège (4-0) ou la Jamaïque (8-0). Ni le fond de jeu retrouvé ni même l’élan populaire qui semble porter à nouveau ses Bleus tout proches des sommets. Guidés par le discours de leur sélectionneur qui refuse de voir plus loin que le match inaugural face au Honduras, les Français tempèrent leurs ambitions devant les médias.
On n’a pas gagné la Coupe du monde
Et il faut y revenir à trois fois, insister encore et encore, pour que Mathieu Valbuena lâche dans les couloirs du stade Pierre Mauroy après la deuxième plus large victoire de l’histoire des Bleus (8-0 face à la Jamaïque) : "Tout le monde espère gagner la Coupe du monde". On a connu des confessions plus engageantes. Cette ligne de conduite semble répondre à trois logiques qui se complètent. Depuis Knysna, profil bas parce que la France ne fait plus partie des nations majeures et d’autres semblent davantage programmées pour aller au bout. Ensuite, la communication des Bleus est très sensible sur ce sujet. Deschamps ne veut pas avoir à répondre aux excès de confiance de l’un de ses hommes. Enfin parce qu’il est bien difficile de juger le potentiel d’un groupe jeune et inexpérimenté dans des rencontres à très haute intensité, celles qu’exige la Coupe du monde.
Jouer des amicaux face à des Néerlandais privés de Robben ou des Jamaïcains réclamant des selfies avec Benzema à la fin du match, c’est bien. Mais "on n’a pas gagné la Coupe du monde", rappelait assez justement Paul Pogba au soir de la déculottée infligée à la Norvège. "L’équilibre d’une équipe est fragile", a rempilé Lloris ce samedi. "La vérité, c’est dimanche".
Mais le degré de sincérité semble varier selon les joueurs. Il y a ceux qui ont vécu Knysna ou l’Euro raté en Ukraine. Ceux-là savent que l’unité d’un groupe et l’empilement de victoires pré-tournoi ne sont en aucun cas un gage de réussite le jour J. Lloris, Matuidi, Cabaye ou Valbuena sont les plus convaincants lorsqu’il s’agit de calmer l’enthousiasme général. Rien ne trahit leur discours. Pour Pogba, cela relève davantage de l’exercice imposé, de l’élément de langage qu’on régurgite. Le discours majoritaire a sans doute bridé quelques ambitions. Pour mieux se protéger d’une nouvelle désillusion.
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L'équipe de France à l'entraînement à Ribeirao Preto

Crédit: AFP

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