Coupe du monde - La grève dans le métro de Sao Paulo est suspendue... pour l'instant

Mardi matin, les habitants de São Paulo pourront se déplacer normalement, pour la première fois depuis près d'une semaine. Lundi soir, la grève dans le métro de la capitale économique du Brésil a été levée. A l'issue d'une réunion tendue, les grévistes ont voté et décidé de mettre un terme à leur mouvement. Toutefois, ils ont aussitôt précisé que cette suspension de la grève pourrait n'être que temporaire si leurs 42 collègues qui ont été licenciés pour vandalisme et pour avoir barré l'accès du métro aux non-grévistes ne sont pas réintégrés.

Si tel n'est pas le cas, le mouvement pourrait reprendre de plus belle… jeudi, soit le jour du match d'ouverture de la Coupe du monde entre le Brésil et la Croatie, à l'Arena Corinthians d'Itaquera. "C'est notre revendication première", a affirmé Altino Melo dos Prazeres, le patron du syndicat des employés du métro pauliste. Une nouvelle réunion se tiendra mercredi, à la veille du début du Mondial, à l'issue de laquelle une décision sera prise en fonction de la réintégration ou non des grévistes licenciés.

Lundi, le mouvement est apparu divisé devant la fermeté du gouvernement de São Paulo, renforcée depuis la décision de justice qui a estimé la grève "abusive" dimanche. Certains grévistes voulaient opter pour une ligne jusqu'au-boutiste, d'autres plaidant pour une reprise du travail, même si leurs revendications n'ont pas été satisfaites (les syndicats réclamaient initialement plus de 16% de hausse de salaire, ils en demandent désormais 12 et le gouvernement refuse d'aller au-delà de 8,7%). Le gouverneur Geraldo Ackmin s'est montré inflexible et il semble en passe de gagner son bras de fer. Pour lui, les négociations sont terminées. "Cette affaire est derrière nous", a-t-il proclamé lundi soir.

Altino Melo dos Prazeres regrette que le gouvernement pauliste cherche à "intimider" les grévistes avec ces procédures de licenciements engagés lundi. "S'il suit sa logique, estime-t-il, il devrait licencier tout le monde. Pourquoi 42 personnes? C'est juste de l'intimidation." Pour 48 heures au moins, elle a payé. La menace brandie par les syndicats de remettre le couvert jeudi ressemble à un baroud d'honneur, la quête d'une sortie honorable. En attendant, mardi matin, un trafic normal est attendu dans la soixantaine de stations que compte le métro de São Paulo.