Equipe de France : Le guide pratique de la liste de Didier Deschamps pour la Coupe du monde

C'est l'heure de trancher pour Didier Deschamps. Mardi soir, le sélectionneur de l'équipe de France va donner, lors du journal de 20h sur TF1, une première liste de 30 joueurs pour sa première grande compétition internationale sur le banc tricolore, la Coupe du monde au Brésil. Une situation inédite pour l'ancien capitaine des Bleus, qui va devoir jongler entre les règlements imposés à la FIFA, sa gestion d'effectif et les égos de ses joueurs pour composer son groupe. De quoi faire subsister quelques incertitudes par rapport à la façon dont Deschamps va procéder pour annoncer sa sélection. Entre le 12 mai et le 2 juin, il se passera encore beaucoup de choses.

L'article 29 du règlement de la Coupe du monde indique que chaque sélection "doit envoyer une liste d'un maximum de 30 joueurs" au secrétariat général de la FIFA "au plus tard le 13 mai 2014". Ce que Didier Deschamps fera mardi soir. Le sélectionneur aura ensuite un peu moins de trois semaines pour peaufiner son groupe et devra envoyer sa liste définitive à la FIFA "au plus tard le 2 juin 2014", comme l'indique le règlement. Après, il ne pourra remplacer un joueur de sa liste que si celui-ci "a été gravement blessé au plus tard 24 heures avant le coup d'envoi du premier match de son équipe", avec l'approbation de la commission médicale de la FIFA. Le sélectionneur a la possibilité de le remplacer par un joueur qui n'était pas dans sa première liste de 30.

Didier Deschamps n'a pas encore précisé s'il allait dévoiler une liste de 30 joueurs ou de 23 joueurs et 7 réservistes. S'il choisit la première option, le sélectionneur devra retrancher sept joueurs avant de transmettre sa liste définitive. S'il opte pour la deuxième solution, Deschamps annoncera mardi son groupe pour le Mondial et sept réservistes qui, sauf blessure d'un des vingt-trois, seront certains de ne pas aller au Brésil. "Je communiquerai cela le 13 mai, avait-il annoncé dans une interview parue sur le site de la FFF mi-avril.  J'y réfléchis depuis un petit moment, même avant que l'on soit qualifié. Il n'y a pas une bonne solution de tous points de vue. Il y a une opposition entre une logique sportive et une logique humaine. Donc, je vais prendre la solution la moins mauvaise." Deschamps avance depuis le début de l’année qu’il a vingt noms en tête. Il ne devrait pas lui être difficile de déterminer un 23+7. Sauf s’il décide de prendre tout le temps dont il dispose pour déterminer qui seront les trois derniers.

En tant que joueur, Deschamps avait lui-même vécu l’expulsion de six coéquipiers, écartés au dernier moment de la sélection d'Aimé Jacquet à la Coupe du monde 1998, un soir à Clairefontaine. L'épisode de Tignes à l'Euro 2008, où sept joueurs avaient quitté le stage des Bleus en hélicoptère après avoir appris qu'ils ne seraient pas de l'aventure austro-suisse, avait été assez mal vécu au sein de l'équipe de France. C'est tout le dilemme qui attend Deschamps. Donner une liste de trente sans définir les réservistes lui offre une marge de manœuvre supplémentaire pour définir son groupe final, mais la gestion humaine de son effectif sera plus compliquée que si les rôles de chacun sont précisés dès le départ. C'est l'un des enjeux majeurs de l'annonce de sa liste mardi soir.

Une liste de 23 ne vaut pas seulement pour l’enchaînement des noms. Elle a aussi énormément de valeur par sa structure : sept ou huit défenseurs ? Prime à la polyvalence ? Un numéro 1 et un numéro 2 par poste ? Deux ou trois attaquants de pointe ? Le sélectionneur a toute une gamme à sa disposition, qui sera en filigrane dans ses premiers choix. Au-delà des noms, Didier Deschamps devra aussi indiquer quelle sera sa stratégie dans la réalisation des matches amicaux. Il peut se servir de deux rencontres, face à la Norvège le 27 mai, puis le Paraguay le 1er juin, pour répartir les temps de jeu et tester les joueurs en balance avant son choix définitif le 2 juin. Seul France - Jamaïque, le 8, serait directement axé sur le Honduras. Plan B : miser l’essentiel du travail sur l’optimisation de son 4-3-3 essayé avec bonheur contre l’Ukraine (3-0) puis les Pays-Bas (2-0), en ne délivrant le temps de jeu qu’en fonction de cette idée-là.