France - Allemagne (0-1) : leur mauvaise entame a condamné les Bleus

Ils avaient été mis en garde. Ils avaient subi les dix premières minutes face au Honduras (3-0), s’étaient faits secouer durant le premier quart d’heure face à la Suisse (5-2), avaient attendu une mi-temps avant de se réveiller face à l’Equateur (0-0) et patienté 70 minutes avant de voir le jour face au Nigeria (2-0). C’est un mal récurrent de cette Coupe du monde pour les Bleus, que Deschamps a plusieurs fois expliqué par la "crispation de ces joueurs" et la nécessité "de prendre la température." Jusqu’ici, les Bleus n’en avaient pas payé les conséquences mais, face à l’Allemagne, il était écrit qu’il ne fallait pas tendre la joue.

Car la Mannschaft, elle, n’a pas pris la température mais mis tout de suite un coup de chaud sur la France. Elle l’a marquée au fer rouge et les Bleus ne s’en sont jamais relevés. Les hommes de Deschamps ont attendu dans leurs seize mètres durant le premier quart d’heure laissant l’initiative du jeu aux Allemands. Pourtant, les consignes étaient tout autres : "Le plan était de jouer notre jeu. Au début ça a été compliqué", a dévoilé Cabaye. A la 12e minute, sanction. A la 90e, regrets éternels. "Oui, on a des regrets sur la première mi-temps", a reconnu Benzema. "On aurait dû rentrer dans le match comme en début de seconde période." La France a payé au prix fort sa prudence.

"Ils sont mieux rentrés dans le match que nous", a aussi admis Laurent Koscielny. Mais pourquoi la France a déjoué avant de réagir ? "Il y a un peu de tout", résume le capitaine des Bleus, Hugo Lloris. "On peut évoquer la grosse chaleur, l’enjeu, le manque d’expérience. L’Allemagne était plus tranchante dans les premières minutes." "Il y avait beaucoup de crispation chez nous", a continué Koscielny.

Un quart de finale de Coupe du monde, c’est le minimum syndical pour des joueurs allemands qui naviguent entre dernier carré en Ligue des Champions en club et finales ou demi-finales dans les tournois internationaux. Mais aucun des vingt-trois joueurs français n’avait déjà disputé un quart de finale de Mondial. "L’Allemagne a l’habitude de ce genre de rendez-vous", a analysé Debuchy. "On est une équipe jeune", lui a répondu Benzema.

Leur sélectionneur résume parfaitement : "On avait en face une équipe plus expérimentée . On a fait un début de match trop timide", a diagnostiqué Deschamps. Face à cette Allemagne-là, face à une machine installée dans sa zone de confort et assise sur quelques certitudes, revenir au score relevait de l’exploit. "On n’a pas fait une bonne première, on l’a payé cash", a tranché Griezmann. "C’était très dur d’essayer de revenir au score." La France ne reviendrait pas. Elle quitte ce Mondial avec un goût d’inachevé au fond du palais. Pour ne pas avoir su démarrer pied au plancher. Une fois de plus. Une fois de trop.