France - Equateur : L'exemple à ne pas suivre pour les Bleus, faire comme contre la Suède en 2012

Si les Bleus cherchent une bonne raison de ne pas prendre ce France-Equateur par-dessus la jambe, ils n’ont qu’à fouiller dans leur passé récent. Juin 2012, Euro en Ukraine. Les Bleus sortent d’un nul face à l’Angleterre (1-1) et une victoire convaincante face à l’Ukraine (2-0). Le troisième match face à la Suède paraît bien anecdotique. La France n’est pas tout à fait qualifiée mais presque. Seule une victoire de l’Ukraine face à l’Angleterre combinée à une large défaite de la France scellerait le sort des Bleus.

A Kiev, les Bleus de Blanc se font dévorer par les Scandinaves. La série de 23 matches sans défaite est brisée. Et cette rencontre porte en elle les germes de la déroute face à l’Espagne (2-0) en quart de finale, quatre jours plus tard. Le lendemain, Florent Malouda se présente devant les journalistes. Morceaux choisis : "A chaud, même si j’apprécie beaucoup d’être sorti des poules, j’ai vu se réveiller quelques démons" ; "Ce n’est pas le jeu mais essentiellement les attitudes" ; "On aurait pu perdre mais on n’aurait pas ce sentiment d’avoir lâché le match". Malouda révèle aussi que les murs ont tremblé dans le vestiaire. Ce 19 juin 2012, à Kiev, dans un match sans enjeu ou presque, quelque chose s’est brisé.

Alors comment éviter pareille mésaventure deux ans plus tard ? Didier Deschamps a largement anticipé le problème. Dès le lendemain de la victoire éclatante face à la Suisse (5-2), et alors que seul un irréel concours de circonstance priverait ses hommes d’un huitième de finale - il faudrait que la France perde, par exemple, de cinq buts face à l’Equateur et que la Suisse s’impose avec quatre buts d’écart sur le Honduras -, il a rappelé que les Bleus n’étaient pas encore qualifiés : "Notre troisième match doit nous permettre de valider notre ticket", a continué le sélectionneur avec un soupçon de mauvaise foi. "Je ne vais pas faire une impasse."

Mathieu Debuchy était déjà là en 2012, déjà titulaire dans son couloir droit, et d’ailleurs l'une des rares satisfactions en Ukraine. Lui sait toute l’importance de gagner cette rencontre face à l’Equateur. Pour ne pas répéter les erreurs de l’Euro : "Il n’y a peut-être pas un enjeu monstrueux mais on a envie de gagner ce match", prévient-il. "On veut rester sur une bonne dynamique, être dans la continuité, pour bien préparer la suite des évènements." En terme d’image, que les Bleus cherchent à polir autant qu’ils cherchent à aller loin dans la compétition, un revers serait sinon désastreux, au moins embêtant. Clairement, perdre contre l’Equateur ferait tâche.

"Le groupe sur les 15 jours qui viennent restera très concerné", promet Noël Le Graët, le président de la FFF. "Il y a un risque zéro de dérapage." "On ne se voit pas plus beaux qu'on est", plaide Deschamps avec l’air grave de celui qui connaît le danger qui guette son groupe. "La joie et la satisfaction sont là mais les joueurs sont lucides et ils ont l’humilité nécessaire." En 2012, le choix de Blanc de faire peu tourner son effectif avait affecté son groupe. Seuls Clichy, M’Vila et Ben Arfa avaient  intégré le onze. Deschamps est dans une logique stricte depuis le début du stage : concerner tout le monde. Le huis clos de lundi laisse penser que Schneiderlin, Sagna, Koscielny, Digne voire Rémy pourraient débuter. Une rupture claire avec la logique qui animait Blanc à Kiev. Cela suffira-t-il à ne pas tomber dans le même piège ? Ce serait tout de même dommage de tout gâcher.