Klose, vidéo, Buffon... Ils peuvent aussi marquer le Mondial… à leur manière

Miroslav Klose ne sera pas la star de la prochaine Coupe du monde. Mais il possède une chance unique d’entrer dans la légende de la compétition. Auteur de 14 buts au Mondial, il deviendra peut-être le meilleur buteur de l’histoire du tournoi au terme de cette édition. Un but, il égale Ronaldo et ses 15 réalisations. Deux et il double le Brésilien. L’attaquant allemand, désormais meilleur buteur de l’histoire de la Nationalmannschaft (69 buts), seul « 9 » retenu dans les 23 de Low, aura quelques occasions d’y parvenir. Si son état de forme le lui permet.

Klose peut aussi battre ou égaler quelques records supplémentaires. Parmi lesquels : 

 Bref, il se pourrait qu’on reparle de "Miro" durant le Mondial.

Si tout va bien d’ici le coup d’envoi du Mondial, Gianluigi Buffon entrera un peu plus dans la cour des géants. Le portier, champion du monde en 2006 avec la Squadra Azzurra, va prendre part à sa cinquième Coupe du monde après 1998 (où il n’avait pas joué), 2002, 2006 et 2010. C’est évidemment exceptionnel même si cela n’est pas unique, puisque Lothar Matthaus (RFA puis Allemagne) et Antonio Carbajal (Mexique) ont fait aussi bien. Espérons pour l’Italien que l’aventure brésilienne ne sera pas aussi douloureuse qu’en Afrique du Sud. Au propre comme au figuré.

Dix-sept participations, douze demies, sept finales, trois titres : l’Allemagne va disputer au Brésil et face au Portugal son centième match de Coupe du monde, le 16 juin à Salvador de Bahia. Oui, 100 ! Aucune autre nation n’en a joué autant depuis 1930. Pas même le Brésil, qui a pourtant disputé deux Coupes du monde de plus que les Allemands. Les Auriverde n’ont joué "que" 97 matches. La barre des cent sera franchie contre le Cameroun à Brasilia le 23 juin. Scolari et ses hommes le savent déjà mais il n’est pas superflu de le rappeler : le pays ne se satisfera pas de ça.

On aurait pu vous parler du duel entre Luis Suarez et l’Angleterre (si l’Uruguayen est sur pieds), des retrouvailles entre Jürgen Klinsmann et sa mère patrie… mais avant cela, et après le match d’ouverture qui est un événement en soi, une rencontre marquera ce Mondial. Ainsi que l’histoire de la Coupe du monde. Pour la première fois, les deux protagonistes de la précédente finale vont se retrouver pour leur premier match du Mondial, quatre ans plus tard. Evidemment, de l’eau a coulé sous les ponts depuis la bataille de Johannesburg. La plupart des visages néerlandais ont changé. Il n’empêche, Espagne – Pays-Bas aura un goût particulier. Pour Nigel De Jong, l’un des rares rescapés de 2010. Mais aussi pour Xabi Alonso, dont la poitrine se souvient encore de la semelle de l’ami Nigel.

Quatre ans trop tard, vous diraient quelques dizaines de millions d’Anglais. Non, quarante-huit, pourraient répondre les Allemands. Ces derniers n’ont pas plus oublié la frappe de Geoff Hurst que les Anglais celle de Frank Lampard… Bref, tout dépend de quel côté on se place. Quoi qu’il en soit, la Coupe du monde verra l’introduction de la "technologie sur la ligne de but". Pour la première fois, les arbitres seront donc aidés par un dispositif vidéo leur permettant de savoir, à coup sûr, si un ballon a ou non franchi la ligne. Qui sera le premier à s’en servir ? Réponse très bientôt. Ou plus tard si aucun cas pratique ne se présente au Brésil.

Il y a vingt ans, les arbitres pouvaient et ceci pour la première fois en Coupe du monde porter des maillots d’une autre couleur que le noir. En 2014, en plus de la "technologie sur la ligne de but", ils seront aussi autorisés à se promener sur les terrains avec un spray que vous avez peut-être déjà remarqué durant diverses compétitions de jeunes notamment. Un coup franc, un coup de spray et une ligne apparaîtra au sol afin d’aider les arbitres à se faire respecter au moment de placer les murs à 9,15 mètres. Rassurez-vous, sa durée de vie n’excède pas la minute.

Cela ne changera peut-être pas la grande histoire de la Coupe du monde. Mais celle de l’Algérie plus sûrement. La sélection fait le trajet jusqu’au Brésil avec des ambitions. Et une série à laquelle elle aimerait mettre fin. Lors de leurs cinq derniers matches disputés dans le tournoi planétaire, les Fennecs n’ont pas trouvé la faille. Deux matches en 1986, face au Brésil, à l’Espagne, et trois en 2010, contre la Slovénie, l’Angleterre et les Etats-Unis. C’est une disette record que l’Algérie partage avec la Bolivie. Mais à la différence des Sud-Américains, qui n’ont plus joué sur la scène mondiale depuis vingt ans, les Fennecs peuvent y mettre un point final. Il faudra trouver la faille face à la Belgique le 17 juin.

 Peter Shilton (Angleterre) et Fabien Barthez (France) sont les deux seuls gardiens de l’histoire de la Coupe du monde à avoir conservé leur but inviolé durant 10 matches complets. Iker Casillas, qui n’a plus pris un but en match à élimination directe depuis 2006 et ceci aussi bien à l’Euro qu’en Coupe du monde, pourrait bien rejoindre, voire dépasser, ce trio. L’homme aux 154 sélections a déjà réussi 7 « clean-sheets » depuis sa première Coupe du monde : 1 en 2002, 1 en 2006 et 5 en 2010. Pour égaler ses glorieux ainés, il lui faut en réussir trois de plus. Difficile mais imaginable. La conquête d’une deuxième Coupe du monde est aussi à ce prix.

 Après avoir été un hôte régulier de la Coupe du monde durant le XXe siècle, le continent américain (nord et sud) a été quelque peu oublié ces deux dernières décennies. L’ouverture aux contrées auparavant inexplorées par la FIFA (Asie et Afrique) ont "pénalisé" l’Amérique, qui n’avait plus accueilli la Coupe du monde sur son sol depuis vingt ans exactement et le rendez-vous US. Pour les plus jeunes d’entre vous, cette Coupe du monde 2014 sera donc première disputée de l’autre côté de l’Atlantique. Réjouissez-vous ! Les meilleurs tournois mondiaux ont eu lieu là-bas. Mexique 1970, 1986, Etats-Unis 1994 : Trois des quatre dernières Coupes du monde "américaines" ont été de franches réussites (ndlr : le cas de l’Argentine 1978 est à part, compte tenu de l’atmosphère martiale qui y régnait). A tous les niveaux : ambiance, fête et, surtout, sur le plan du jeu. Le Brésil n’a pas le droit de nous décevoir.