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L'absence de Suarez, un casse-tête à compenser avec le cœur pour l'uruguay

Laurent Vergne

Mis à jour 28/06/2014 à 11:44 GMT+2

Pour pallier l'absence de Luis Suarez face à la Colombie, Oscar Tabarez n'a que des solutions insatisfaisantes. Difficile de remplacer un tel joueur. Mais les Uruguayens veulent puiser dans leur colère la volonté de s'en sortir sans lui. Et pour lui.

Luis Suarez, l'attaquant de l'Uruguay - Coupe du monde 2014

Crédit: Panoramic

Imaginez le Brésil sans Neymar. L'Argentine sans Messi. Ou bien encore les Pays-Bas sans Robben. Difficile de ne pas admettre que, privées d'un tel atout offensif, ces équipes ne seraient pas profondément affaiblies. C'est le dilemme qui se pose aujourd'hui à l'Uruguay. Au-delà du tintamarre polémico-médiatique provoqué par sa morsure et la suspension maousse costaud qui l'a accompagnée, l'absence de Luis Suarez risque fort de peser de tout son poids dans le destin du huitième de finale entre la Celeste et la Colombie, samedi après-midi (18h).
Oscar Tabarez va devoir se creuser les méninges pour compenser au mieux cette perte. Il n'a à vrai dire pas cinquante solutions de repli. Soit il fait appel au vénérable vétéran, Diego Forlan, si déterminant dans le brillant parcours de l'Uruguay en 2010, mais qui apparait quelque peu fané. Soit il s'appuie sur Cristian Stuani, l'attaquant de l'Espanyol Barcelone. Mais il n'a de toute façon pas de solution de repli réellement satisfaisante. Chacun devra en faire plus, en mettre davantage, et élever son niveau de jeu. Car l'Uruguay doit encore prouver qu'elle est capable d'être compétitive sans le goleador de la Mersey. Avec son attaquant vedette, la Celeste a battu l'Angleterre et l'Italie. Sans lui, elle a perdu face au Costa Rica. Sans lui, elle avait aussi perdu sa demi-finale de Coupe du monde face aux Pays-Bas, il y a quatre ans.
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Luis Suarez a suivi la défaite de l'Uruguay depuis le banc

Crédit: Panoramic

La Colombie, elle, a eu le temps de se préparer à l'absence de Falcao

Raccourci ? Pas forcément. On ne peut pas remplacer quelqu'un comme Luis Suarez, qui a une influence si importante sur le jeu de son équipe. Est-ce à dire que l'affaire est entendue et que l'Uruguay est condamné d'avance ? Pas forcément. C'est même ce contre quoi José Pekerman tente de lutter. "En face  de moi, j'ai un problème à résoudre et ce problème, c'est une équipe, pas un joueur. Mon problème, c'est l'Uruguay", a soufflé le sélectionneur argentin de la Colombie, repoussant systématiquement les nombreuses questions sur le sujet. "Je comprends bien que ce soit un sujet intéressant et polémique, mais la seule chose qui m'intéresse, c'est l'équipe d'Uruguayet c'est une équipe solide, cohérente, avec un groupe qui se connait par cœur et qui saura trouver les ressources", a-t-il encore martelé.
Les Colombiens ont d'ailleurs beau jeu de souligner que, eux aussi, sont privés de leur principal atout offensif sur le papier. Radamel Falcao, ce n'est pas rien. Ni personne. "Nous avons nos propres problèmes, toutes les équipes doivent faire face à des absences, c'est comme ça", a sobrement commenté David Ospina, le gardien de but de l'OGC Nice et des Cafeteros. Rien n'est plus vrai. A une grosse nuance près. La Colombie a d'ores et déjà montré qu'elle pouvait être performante sans le buteur de l'AS Monaco. Elle l'a même fait brillamment lors de ce premier tour. Elle serait (probablement) plus forte avec lui, mais elle ne souffre pas d'une Falcao-dépendance. L'énorme différence, c'est aussi le timing. "Nous avons eu le temps de nous préparer à jouer sans Falcao", rappelle Pekerman. La Colombie est arrivée avec un plan B fignolé de longue date, quand Tabarez doit (ré)agir dans l'urgence. C'est forcément moins simple.
Reste qu'au-delà des considérations tactiques et techniques, l'aspect psychologique va aussi jouer énormément samedi, au Maracana. "C'est un huitième de finale et tout le monde a très envie de gagner, mais ce qui vient de se passer peut donner un supplément d'âme au groupe", note José Mastandrea dans El Pais. "Plus que jamais, samedi, nous serons tous ensemble", a promis Tabarez, jouant sur la corde sensible. Bref, à long terme, la Celeste risque d'avoir du mal à survivre sans Suarez. Mais le temps d'un match, sur l'émotion, la colère et la détermination de "venger" son leader, elle peut éventuellement surmonter ce lourd handicap. Même si le fait de jouer sur des ressorts de ce type peut s'avérer à double tranchant. Ou cela transcende, ou cela disperse. Cela, personne, ni les Colombiens, ni les Uruguayens, ne peut le savoir avant samedi 18 heures.
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Luis Suarez a débuté le premier match de l'Uruguay sur le banc

Crédit: Panoramic

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