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Coupe du monde 2014 - Le Portugal n’a pas encore raté son Mondial

Nicolas Vilas

Mis à jour 30/06/2014 à 12:30 GMT+2

Si le séjour de la Seleção au Brésil a tourné court, tout n’a pas été perdu pour le foot portugais. Son championnat y est encore bien représenté. Si les Portugais ont loupé leur Mondial, le Portugal n’a pas tout perdu...

Jackson Martinez (AFP)

Crédit: AFP

Maintenant que la Seleção est (déjà) rentrée au pays, le Portugal cherche à positiver son football. Et il a des motifs pour garder le sourire. Son championnat continue d’être bien représenté au Mondial. Des 23 joueurs de la Liga ZON Sagres ayant débuté la phase finale de la Coupe du monde, 14 étaient encore engagés en huitième de finale. Mis à part l’Iranien Haghighi (Sp. Covilhã) et les huit joueurs de la Liga appelés par Bento, tous les autres ont prolongé leur séjour au Brésil.

Peu de "Portugais" en Seleção

Ils ne sont donc que huit salariés de la Liga à avoir été convoqués par Mister Bento pour le Mundial. Parmi eux, seul le gardien du Sporting, Rui Patricio, partait avec le statut de titulaire. Blessé d’entrée contre l’Allemagne (0-4), il sera remplacé par le Sévillan et saillant, Beto. Petit à petit, William Carvalho (Sporting) a fini par conquérir une place dans le onze des "Conquistadores". Eder aussi mais par défaut. L’attaquant de Braga a été aligné après les blessures d'Hugo Almeida et d'Hélder Postiga. Il a surtout justifié sa place dans cette hiérarchie…
En 2006, Scolari n’avait misé lui aussi que sur huit éléments du championnat national. Mais Ricardo (Sporting), Petit (Benfica) et Simão (Benfica) étaient de "vrais" cadres pour Felipão. En termes de temps de jeu, jamais avec cette Copa 2014, le championnat portugais n’avait été si faible (644 minutes) au sein de son équipe nationale dans une phase finale de compétition majeure.

Le Portugal en finale ?

Le Portugal a encore toutes ses chances d’avoir un ou plusieurs champions du monde. Diego Reyes, Hector Herrera (Mexique), Jackson, Quintero (Colombie), Fucile, Maxi (Uruguay), Mangala (France), Rojo, Garay, Enzo Pérez (Argentine), Halliche, Ghilas, Slimani (Algérie) et Defour (Belgique) se sont qualifiés avec leur pays pour les huitièmes. Le FC Porto est le club portugais comptant le plus d’envoyés (Reyes, Herrera, Fucile, Jackson, Quintero, Mangala, Ghilas, Defour et le déjà éliminé Varela). Une aubaine pour leur employeur. Au-delà de la visibilité qu’offre une Coupe du monde, les clubs qui mettent leurs employés à disposition sont (ré)compensés. Cette année, la FIFA versera une indemnité de 2180 euros par jour et par joueur.
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Eliaquim Mangala, avec l'équipe de France en 2014)

Crédit: Panoramic

Pas mal y sont passés

Souvent prises en exemple, les cellules de recrutement des clubs portugais ont déniché de nombreux talents présents au Mondial. Sur l’équipe-type de la FIFA de la phase de groupes, trois d’entre eux sont passés par le Portugal : Thiago Silva (FC Porto), David Luiz (Benfica), James (FC Porto). Le Colombien a même été élu comme le joueur le plus décisif du premier tour. Hulk, Ramires (Brésil), Pinilla (Chili), Guarin (Colombie), Karagounis, Katsouranis (Grèce), Alvaro Pereira, Cristian Rodriguez (Uruguay), Benaglio (Suisse), Di Maria (Aregentine), Elderson (Nigéria), Atsu (Ghana), Yebda, Soudani (Algérie), Witsel (Belgique) peuvent aussi intégrer cette liste de talents dénichés et révélés par la Liga portugaise.
Les membres de cette liste ont généré près de 300 millions d’euros aux écuries lusitaniennes au moment de leur revente… Mais à l’image de Thiago Silva qui n’a jamais eu sa chance avec les Dragons ou de Diego Costa qui n’a disputé qu’une quinzaine de matches avec Braga, quelques mondialistes ont été sous-exploités lors de leur passage en péninsule Ibérique : Pranjic (Croatie), Galekovic, Jason Davidson (Australie), Arias (Colombie), Gélson Fernandes (Suisse), Caicedo (Equateur).
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David Luiz, Julio Cesar et Thiago Silva pendant l'hymne du Brésil

Crédit: AFP

Un pays de clubs 

La question est inévitable et récurrente. Mais le palmarès de la Seleção portugaise demeure vierge, au haut niveau. Pourtant, ses clubs brillent. Depuis un moment. L’équipe nationale du Portugal compte une finale continentale (Euro 2004) ; Porto (5), Benfica (10) et Sporting (2) en ont atteint 19 ! Dont 7 succès. Depuis l’arrêt Bosman, les équipes portugaises importent généreusement de la main d’œuvre étrangère. Les jeunes talents portugais sont victimes de cette concurrence. Mais le Portugal a connu ses pires heures avant l’ouverture des frontières.
Le mal était alors le "clubisme". Les joueurs dont les transferts – et les droits – étaient limités transposaient les tensions "clubistiques" en sélection. Une guerre des clubs qui a longtemps pénalisé l’Espagne. Le "clubisme" a évolué, depuis. Les joueurs dont la mobilité est devenue une source de revenu indispensable ne l’incarnent plus ; les dirigeants, eux, maintiennent ces guéguerres. Les résultats de leur équipe passent avant tout le reste. Et si la formation redevient tendance, aucune contrainte n’existe pour que ces académiciens soient nationaux. L’entraîneur benfiquiste, Jesus, résume cette pensée : "Pour moi, il n’y pas de Portugais ni d’étrangers mais des joueurs du Benfica".
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