Les notes : Cabaye est injouable, Giroud inarrêtable, Benzema insatiable

Mis à jour 21/06/2014 à 10:40 GMT+2

Nouvelle démonstration offensive des Bleus, emmenés par un trio d’offensifs purement merveilleux. En rampe de lancement ou en sentinelle, Cabaye est le métronome d’un collectif en lévitation. Voici nos notes en relief, avec les félicitations du jury, c'est-à-dire de notre envoyé spécial Martin Mosnier.

Yohan Cabaye après France - Suisse, Coupe du monde 2014

Crédit: Panoramic

Hugo Lloris

Note : 5

Une double horizontale en première mi-temps et une sortie parfaite pour gêner Xhaka, il a parfaitement entamé son match. Un peu court sur le premier but suisse, il ne peut rien sur le second où il est abandonné par sa défense.

Coupe du monde

Pour l'instant, on se régale, vivement la suite...

21/06/2014 à 08:08

Bilan : Un match frustrant.

Hugo Lloris trop court sur un tir de Dzemaili lors de France - Suisse

Crédit: AFP

Mathieu Debuchy

Note offensive : 8 - note défensive : 6

Dans le duel, l’impact, il a tout de suite mis Mehmedi au parfum. Ce vendredi, le Suisse ne l’a surpris qu’une fois (48e). Agressif, Debuchy n’a rien laissé passer. Pas franchement aidé par le repli défensif de Valbuena, il a parfois dû faire face aux montées de Rodriguez. Il a laissé une ouverture dans son dos à la 40e mais est revenu taclé in extremis. Il a pris son couloir quand il le fallait (48e) et aurait pu obtenir mieux s’il ne s’était pas jeté dans la surface adverse (61e). Il fut un peu court sur un centre, laissant Xhaka dans son dos. Sans conséquence.

Bilan : Bacary qui ?

Raphaël Varane

Note offensive : 7 - note défensive : 7

On lui avait reproché un très léger dilettantisme face au Honduras. Mais ce vendredi, Varane a tout contrôlé. Le placement, les duels, la relance. Un régal de A à Z. Il a commencé par une belle ouverture pour Giroud (2e) mais c’est surtout lui qui lance le Gunner sur le troisième but des Bleus. Ca, c’est la cerise. Le gâteau est tout aussi appétissant. Dans son placement, il a écoeuré les Suisses, coupant les lignes de passes (24e, 37e). Il défend debout mais sait se jeter quand Sakho se troue à ses côtés.

Bilan : La jeunesse, l’inexpérience… Du vent pour Varane.

Mamadou Sakho

Note offensive : 4 - note défensive : 5

Ce n’est définitivement pas l’assurance tout risque et sa relance dans l’axe dès la première minute témoigne de ses absences. Sakho a été mis en difficulté dans les duels au sol. Seferovic l’a passé à deux reprises (6e, 46e). Trop attentiste sur la meilleure occasion suisse (29e), il n’attaque pas le porteur du ballon et ne se replace pas après la première parade de Lloris. Beaucoup mieux en seconde période, il s’est rassuré dans son domaine : les duels et l’impact. Il sort deux situations chaudes (46e, 64e). Au moment où il semblait avoir pris le dessus, il a dû laisser sa place à Koscielny, qui est pris dans son dos sur le deuxième but. Après sa sortie, la France a encaissé deux buts. Sans doute pas un hasard non plus.

Bilan : Si un Bleu était un peu en dessous ce vendredi, c’est lui.

Mamadou Sakho rejoint le banc après avoir ressenti une douleur à la cuisse contre la Suisse

Crédit: Panoramic

Patrice Evra

Note offensive : 7 - note défensive : 6

En préparation, Evra n’a pas toujours brillé par sa rigueur. Il est un compétiteur, il aime les matches à enjeux, de ceux qui vous font dresser les poils à la sortie du tunnel. Ce vendredi, il était habité. Shaqiri n’a pas existé dans le duel et il a pris l’axe dès qu’il le pouvait. Evra a exercé une pression sans relâche dans son couloir. Le couloir droit est le point fort de la Suisse ? Pas avec cet Evra-là. C’est lui qui a enfoncé Liechtsteiner dans son couloir et son raid aurait mérité mieux (60e). Il aurait pu marquer le cinquième but sur un caviar de Cabaye. Il laisse partir Xhaka sur le deuxième but suisse. Un oubli qui ternit l’ensemble.

Bilan : Dans le ton de sa conférence de presse: délicieux.

Yohan Cabaye

Note offensive : 8 - note défensive : 8

Lui aussi a connu une préparation moyenne. Mais tant que Cabaye joue à ce niveau, il ne peut rien arriver à la France. Il a allié les retours décisifs notamment sur Seferovic (13e, 31e, 45e) et l’organisation du jeu. A la 31e, il anticipe, récupère la balle et lance en première intention Benzema qui provoque le penalty. Certes, il rate l’immanquable devant le but ouvert sur le penalty de Benzema. Qu’il se rassure, absolument personne ne lui en voudra. Ce vendredi, il était ici, là-bas, ailleurs, partout. L'homme du match. A la mi-temps, les Brésiliens n’avaient qu’un nom à la bouche : « Cabaïé ». Appelez le plutôt Yohan Caviar.

Bilan : De l’acier dans les cuisses, de la soie dans les chaussures. Mais il sera suspendu contre l'Equateur pour deux cartons jaunes en deux matches.

Blaise Matuidi

Note offensive : 8 - note défensive : 7

Il a marqué la copie conforme de son but face à la Jamaïque et si le couloir droit de la Suisse a souffert, il n’y est pas étranger. Quels progrès techniques ! Il s’est permis une talonnade pour effacer deux Suisses. Mais c’est dans le duel qu’il reste le plus précieux. Il gratte, harcèle : un homme à tout faire.

Bilan : Il fait partie des tout meilleurs à son poste.

Moussa Sissoko

Note offensive : 7 - note défensive : 7

Titularisé pour densifier le couloir droit, il a su compenser les oublis défensifs de Valbuena. Balle au pied, il n’est pas aussi à l’aise que Pogba. Sa course de 50 mètres après une mauvaise transmission dans la chaleur moite et étouffante de Salvador témoigne de son coffre. Il a muselé Rodriguez, pas une mince affaire, et y est allé de son but d'un intérieur du pied. Que lui demander de plus ? Une passe décisive ?

Bilan : Un taureau.

Moussa Sissoko a inscrit son deuxième but en équipe de France face à la Suisse

Crédit: AFP

Mathieu Valbuena

Note offensive : 8 - note défensive : 5

Mais quel numéro ! Face à lenteur de la défense suisse, il a réussi tout ce qu’il a entrepris. Une passe décisive sur corner pour démarrer son récital, un but après un appel parfait pour corser le tout. Son jeu en déviation, sa qualité de centre, son volume de jeu : Valbuena évolue dans une autre galaxie depuis la fin de saison avec l’OM. Son replacement défensif est toujours un peu lâche.

Bilan : Ca n’étonne plus personne mais Valbuena est un atout rare et précieux.

Karim Benzema

Note offensive : 8 - note défensive : 7

Il a commencé par jouer en 10 en orientant le jeu (ouverture de 30 mètres pour Debuchy, 10e). Entre les lignes, il a posé de gros problèmes par ses remises et ses ouvertures. C’est lui qui lance Matuidi et sert Sissoko pour deux passes décisives. Devant le but, il a longtemps manqué de réussite, comme en témoigne son penalty raté qu’il a provoqué tout seul. Mais son but inscrit dans une position d’acrobate récompense un match énorme. On l’a même vu gêner très souvent la première relance suisse. Injouable.

Bilan : En 9, en 10, à gauche, dans l’axe, à droite : Benzema marche sur l’eau.

Olivier Giroud

Note offensive : 8 - note défensive :6

Titulaire à la surprise générale, il a repris son poste comme s’il n’avait jamais quitté le onze avec l’assurance d’un taulier. Il a connu un début de match difficile, puisqu’il eut à livrer un combat. Mais il a très vite pris le dessus. Il a usé la paire suisse aux duels, dans les déviations et même balle au pied. Il n’a pas la technique en mouvement de Griezmann. Mais pour un pivot, il a une intuition, un sens du timing et une justesse quand la balle est à terre qui rend son profil rare donc précieux. En témoigne sa passe décisive délicieuse pour Valbuena. Dans les airs, il flotte au-dessus des autres. Il a marqué sur corner et repoussé tout sur coups francs adverses. Remplacé par Pogba auteur d’une passe décisive d’un extérieur du pied…