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Mexique -croatie (3-1), notre antisèche : Où étaient Kovec, Modric et les Croates séduisants ?

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 24/06/2014 à 08:45 GMT+2

Défait (1-3) par un Mexique une nouvelle fois très séduisant et inépuisable, la Croatie a souffert physiquement. Les choix de son sélectionneur Niko Kovac l'a définitivement fait craquer défensivement.

On n'a pas reconnu le Luka Modric du Real Madrid lors du Mondial

Crédit: Panoramic

Le jeu : Le coaching de Kovac a tué son équipe

Convaincante face au Brésil (1-3) et au Cameroun (4-0), la Croatie n’a pas existé. Face à un Mexique aussi joueur et précis dans son jeu de passes, elle a beaucoup couru derrière le ballon. Trop pour espérer ne pas craquer en seconde période, beaucoup de joueurs souffrant de crampes dès l’heure de jeu. Mais la "Vatreni" semblait en mesure de contenir les assauts mexicains. Du moins jusqu’à la sortie de Vrsaljko à la 58e minute.
Le choix du sélectionneur croate Niko Kovac de remplacer son défenseur par un meneur de jeu (Kovacic) - pour marquer le but nécessaire à la qualification - a totalement désorganisé l’arrière-garde de son équipe, les laissant hésitant au marquage. Assez prudents en première mi-temps, les joueurs de Miguel Herrera ont alors profité des largesses croates pour multiplier les déboulés sur les côtés et les corners. C’est d’ailleurs à la suite de deux corners que Marquez et Hernandez ont marqué. Deux buts, deux marquages inexistants. Merci qui ? Merci Kovac !
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Luka Modric et Niko Kovac en conversation lors de Croatie - Mexique

Crédit: Panoramic

Les joueurs : Hector Herrera régulateur, Modric encore décevant

Si le Mexique brille, c’est par l’intermédiaire de son milieu de terrain et notamment grâce à Hector Herrera. A 24 ans, le joueur du FC Porto explose dans ce Mondial. Juste dans ses transmissions, sa vision du jeu et sa capacité à se projeter vers l’avant en font le régulateur du jeu mexicain. Sans doute le moins connu des joueurs offensifs croates, Ivan Perisic aura surement été le meilleur croate du mondial, buteur et unique joueur dangereux ce lundi. Vrsaljko a longtemps tenu la défense croate à bout de bras, jusqu’au choix tactique de Niko Kovac. La suite a confirmé son importance dans le système de la Croatie. Auteur de l’ouverture du score, le capitaine mexicain Rafael Marquez aurait dû être expulsé, son tacle sur Perisic méritant plus que le jaune reçu. Il symbolise toutefois l’opiniâtreté défensive des Mexicains, au même titre qu’Ochoa, certes battu pour la première fois dans ce Mondial, mais décisif à diverses reprises.
Un bilan dont Pletikosa est bien loin. Auteur d’une faute de main coupable sur le coup de tête de Marquez, il ne peut cependant rien sur les buts de Guardado et Hernandez. Il reste qu’il sera passé au travers de ce Mondial, comme Luka Modric. Star supposée de la Croatie avec Mandzukic, le milieu du Real Madrid a erré comme une âme en peine face au Mexique, pourtant repositionné en numéro dix. Incapable de réussir les passes les plus simples, il n’a pas été aidé par Ivan Rakitic, nerveux et passé à plusieurs reprises tout prêt de l’expulsion. Comme Srna dont le plongeon de gardien sur la reprise de Guardado aurait dû valoir un penalty et un carton rouge. Averti également, le Mexicain José Juan Vazquez manquera lui le huitième de finale contre les Pays-Bas, un gros coup dur.
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Hector Herrera (Mexique)

Crédit: AFP

Le tournant qui n’a pas eu lieu : Pranjic manque la toile d’araignée de peu

27e minute de jeu : Depuis cinq minutes, la Croatie est dans un de ses temps-forts de la première période. A la suite d’une touche vite jouée par Srna, la ballon revient sur Danijel Pranjic aux 20 mètres. Sans contrôle, le milieu de terrain du Panathinaikos frappe puissamment du gauche. Mais la tentaive du Croate passe juste au-dessus de la lucarne de Guillermo Ochoa. C’est la dernière occasion que se procurera la Croatie jusqu’à l’ouverture du score de Rafael Marquez…
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Danijel Pranjic (Croatie) tente de centrer devant Paul Aguilar (Mexique)

Crédit: Panoramic

La stat : 7
En 1986, le Mexique atteint les quarts de finale du Mondial, pour la deuxième fois après 1970. Des performances alors plutôt rares pour une équipe mexicaine habituée à être sortie dès le premier tour (sept fois lors de ses huit premières participations). Mais, depuis, le Mexique a grandi. A tel point que le pays d’Amérique centrale a atteint les huitièmes de finale lors de ses sept dernières participations à la Coupe du monde. Depuis 1994, il ne s’est jamais raté (le Mexique ayant été exclu d’office en 1990). Un bilan dont seul l’Allemagne et le Brésil sont en mesure de se vanter.
Le tweet qui nous a fait sourire
La décla : Miguel Herrera (sélectionneur du Mexique)
Au début, on n’a pas assez osé. Mais ensuite, on a mieux travaillé en équipe. Et puis avec ce public, on avait l’impression de jouer à la maison.

La question : Le Mexique a-t-il les armes pour passer l’obstacle néerlandais ?

Trois matches. Deux succès, un nul (0-0) contre le Brésil, un jeu plaisant et efficace. A priori, difficile de ne pas croire en les possibilités du Mexique dont le premier tour ne pouvait guère être plus réussi. A quelques minutes près, Ochoa aurait même fini cette phase de poules sans avoir encaissé le moindre but ! Une défense solide et une attaque performante, c’est la base pour aller loin dans une Coupe du monde.  Et c’est justement ce qui peut donner des doutes sur les ambitions réelles que peuvent nourrir les joueurs de Miguel Herrera. Juan José Vasquez, membre du milieu de terrain si important du système mexicain, sera suspendu en huitième. Un coup dur pour le Mexique dont la qualité première reposait sur la cohésion d’une équipe reconduite à chacune des trois sorties. Jouer contre les Pays-Bas est assez difficile – surtout ces Pays-Bas là – pour ne pas ensuite devoir modifier le point fort de son équipe.
Mais, pour le Mexique, les chances de qualification résideront surtout dans sa capacité à bloquer les attaques néerlandaises. Les Pays-Bas étant favoris, ce ne sera pas au Mexique de jouer haut et ainsi donc de laisser des espaces à leur adversaire. En quelque sorte, les joueurs de Miguel Herrera se retrouvent dans une situation comparable au match contre le Brésil. L’enjeu – une défaite est là éliminatoire - en plus. Mais le Mexique, séduisant, a dominé le Brésil dans l’intensité physique comme dans les intentions offensives, au point de passer tout près de la victoire, grâce à une de se qualités premières : se projeter vite vers l’avant. Avec une performance du même acabit, les Mexicains peuvent rêver à l’exploit. A condition de tenir Arjen Robben en laisse. Car si Neymar, brilliant, s’est cassé les dents sur Ochoa, Robben est en feu depuis l’ouverture du Mondial. Ça tombe bien la défense est le point fort du Mexique. Pas celle des Pays-Bas. Le Mexique aura des coups à jouer. Et a un coup à jouer.
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L'arrêt d'Ochoa face à Neymar lors de Brésil Mexique

Crédit: Panoramic

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