Mondial 2014 : Algérie - Russie, le match qui doit définitivement effacer le souvenir de 1982

Trente-deux ans après, l’Algérie tient peut-être sa revanche sur le destin. Spoliés d’une place au deuxième tour en 1982, après un match grotesque entre la RFA et l’Autriche (1-0), les Fennecs ont l’opportunité jeudi de se qualifier pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde. Ce serait une première dans leur histoire, après trois tentatives infructueuses. Une victoire contre la Russie (22h00) mettrait fin à tout suspense et leur permettrait de composter leur billet pour la suite du tournoi. Un nul pourrait aussi leur suffire, pour peu que la Corée du Sud ne domine pas la Belgique ou ne remonte pas son déficit à niveau de la différence de buts. Ils feraient ainsi de l’Algérie la première nation d’Afrique du Nord à s’immiscer parmi les seize meilleures du monde depuis le Maroc en 1986. "On a conscience qu'on est tout proche de rentrer dans l'histoire mais, pour cela, il faut réaliser un deuxième exploit", explique le latéral Djamel Mesbah.

Les Algériens ont toutes les raisons d’y croire. Ils restent sur une prestation de premier plan face aux Sud-Coréens (4-2), dépassés par les inspirations offensives et par l’efficacité des hommes de Vahid Halilhodzic. Ce dernier, qui a changé son fusil d’épaule après la défaite contre la Belgique (cinq changements dans son onze de départ), a réussi son pari en lançant un Yacine Brahimi intenable dimanche dernier à Porto Alegre. Le maître à jouer de Grenade a métamorphosé une équipe timorée lors de sa première sortie. Il lui a permis de lâcher la bride et de battre un record dans l’histoire du continent puisqu’aucun pays africain n’avait inscrit quatre buts dans un match du Mondial. "On veut faire mieux que la génération 1982", a assuré le milieu offensif Sofiane Feghouli. "Nous avons montré que nous en étions capables, le plus dur c'est de confirmer contre les Russes."

Tous les voyants sont au vert pour l’Algérie. Sauf que la Russie n’a pas dit son dernier mot. Elle affiche un seul point au compteur après deux journées, mais conserve toutes ses chances de qualification. Elle doit gagner jeudi et souhaiter que la Corée du Sud n’en fasse pas de même pour se hisser au tour suivant. Sinon, les deux nations se départageront à la différence de buts, favorable à la Sbornaïa pour l’instant. Dans la foulée de deux prestations sans saveur pour sa sélection, Fabio Capello se trouve sous le feu des critiques dans son pays. Le technicien italien a lucrativement prolongé son contrat jusqu’en 2018, année du Mondial en Russie, avant le début du tournoi et doit désormais justifier la confiance de ses dirigeants. Pour ce faire, il doit impérativement franchir le premier tour avec la Sbornaïa, qui n’a jamais réussi telle performance depuis qu’elle n’est plus URSS (1986).

"Il faudra jouer ce match pour le gagner, pas pour le match nul." La phrase est signée du capitaine algérien, Madjid Bougherra. Elle traduit le sentiment général au pays et Vahid Halilhodzic ne devrait pas faire bouger d’un iota le système gagnant contre la Corée du Sud. Yacine Brahimi devrait à nouveau diriger l’attaque en se positionnant en soutien d’Islam Slimani. Aissa Mandi et Djamel Mesbah auront, eux, pour mission d’animer les ailes, après avoir mis le feu face aux Sud-Coréens.

Fabio Capello a tâtonné sur les deux premières rencontres et n’a toujours pas trouvé la bonne formule pour faire triompher son équipe. Le sélectionneur italien de la Russie devrait maintenir sa confiance au 4-3-3. Mais il devrait lancer toutes ses forces offensives dans la bataille dès le coup d’envoi (Alan Dzagoev, Aleksandr Kerzahkov). Une condition sine qua none pour arracher une qualification qui aurait des allures de miracle.

Après deux matches pour les 32 sélections de la Coupe du monde, l’Algérie affichait le meilleur ratio tirs cadrés/buts. Ils n’ont eu besoin que de six frappes pour inscrire leurs cinq réalisations, soit une moyenne de 1,2. Un réalisme remarquable, qui pourrait amener les Fennecs loin dans la compétition s’ils tiennent le rythme.

La Russie n’a plus gagné un match de Coupe du monde depuis quatre rencontres (un nul et trois défaites). La Sbornaïa, dont le dernier succès remonte à 2002 face à la Tunisie (2-0), vit actuellement la pire série de son histoire. A noter que si la Russie ne s’impose pas jeudi, ce serait la première fois qu’elle quitte un Mondial sans la moindre victoire à son actif.

Sur Eurosport - Les scénarios possibles dans le groupe H : Lire l’article ici

Sur le Bleacher Report (en anglais) - Le scouting report de Yacine Brahimi : Lire l’article ici