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Mondial 2014 - Argentine : Qu’on se le dise, Di Maria est désormais un homme de grands rendez-vous

Baptiste Binet

Mis à jour 02/07/2014 à 09:11 GMT+2

En marquant le but victorieux de l’Argentine contre la Suisse mardi (1-0) à la 118e minute, Angel Di Maria apparaît comme le sauveur de toute une nation qui avait les yeux rivés sur Lionel Messi. Auparavant accusé de ne pas faire influer sur les matches importants, le milieu de l’Albiceleste a démontré que cette époque était révolue.

La joie extatique de Di Maria après son but avec l'Argentine contre la Suisse (Mondial 2014)

Crédit: Panoramic

Alejandro Sabella est un beau parleur. Ou un bluffeur de bon niveau, c’est selon. Alors que le sélectionneur argentin a avoué, en conférence de presse, que son équipe était Lionel Messi dépendante, c’est bien Angel Di Maria qui a sauvé l’équipe nationale avec un plat du pied gauche à la 118e minute du huitième de finale de Coupe du monde entre l’Argentine et la Suisse mardi (1-0 ap). Surtout, Sabella a surpris par ses choix tactiques. Exit le 4-4-2 en losange, qui sied tant à Messi, et bonjour un 4-4-2 avec La Pulga en rôle de 9 et demi. Une position moins favorable pour le Barcelonais, souvent pris au piège de la solide défense suisse, et un Di Maria excentré sur le côté droit, alors qu’il avait l’habitude d’être plus reculé au poste de milieu axial.
Durant tout le match, il a livré une rude bataille avec l’un des meilleurs latéral de la compétition, Ricardo Rodriguez – qui ne devrait pas rester longtemps à Wolfsburg – mais surtout avec Diego Benaglio. Il est longtemps apparu comme le grand perdant de son duel avec le gardien de la Nati, infranchissable pendant près de 120 minutes. Di Maria a tenté 12 tirs (dont trois cadrés), soit le total le plus élevé pour un joueur sur un match de Coupe du monde depuis l’Italien Luigi Riva contre Israël le 11 juin 1970 (13). L’Argentin a une bonne frappe, et il le sait, puisqu’il a tenté vingt fois sa chance depuis le début de la compétition.

Une tactique approximative

Agüero blessé, Higuain fantomatique, Lavezzi utile dans un rôle d’ouvre-coffre plus que de finisseur : Sabella a beau être un meneur d’hommes hors pair, l’aspect tactique a parfois du mal à suivre pour faire cohabiter ce qui est, sur le papier, l’une des meilleures attaques du monde. Les quatre de devant (Lavezzi, Higuain, Messi et Di Maria) se sont marchés sur les pieds dans un brouillon de jeu offensif qui a plu aux Suisses. Ces derniers n’ont pas eu à forcer leur talent pour défendre à merveille. Les deux milieux défensifs ont passé leurs temps à rester proches de leur défense, ce qui a donné une équipe coupée en deux.
Problème qui n’arrivait pas avec Di Maria dans l’axe, comme il l’était au Real Madrid. Indispensable, au même titre que Messi dans cette équipe, l’ancien de Benfica est devenu un problème tactique à régler. Le laisser sur l’aile – bien qu’il se soit baladé sur le front de l’attaque pour utiliser sa lourde frappe du gauche – empêche un jeu collectif et construit. Mais le mettre au cœur du jeu peut l’empêcher, parfois, de se mettre dans une position de tir idéale et d’enchaîner ses crochets dans les trente derniers mètres.

Un rôle de star qu’il va falloir assumer

Critiqué pour sa tendance à se perdre dans les grands matches ces dernières années, et de ne pas montrer le même niveau de jeu contre Almeria que contre le Barça, Di Maria a prouvé cette année qu’il savait réussir une saison pleine. Dix-sept passes décisives, un rôle prépondérant dans la victoire contre l’Atlético Madrid lors de la finale de Ligue des champions (4-1 ap), Di Maria, pressenti pour quitter le club en début de saison, a su déjouer les pronostics. Excepté Marcelo, pointé du doigt au Brésil, il rejoint le club très fermé (Karim Benzema, Raphael Varane et Sami Khedira) des joueurs du Real Madrid quart-de-finalistes qui réussissent un Mondial à la hauteur de leur saison en club. Des joueurs arrivés rincés en Amérique du Sud, mais qui pourraient bien se croiser dans le dernier carré du tournoi. Avec, pour encore deux semaines, le même objectif de ramener le trophée à la maison.
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Lionel Messi congratule Angel Di Maria après le but de la victoire argentine contre la Suisse (Mondial 2014)

Crédit: AFP

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