Mondial 2014 - Suisse, Equateur, Honduras : pourquoi les Bleus doivent se méfier

Sur le papier, la tête de série la plus abordable

8e, devant des équipes comme les Pays-Bas (9e), le Brésil (10e) ou l'Angleterre (13e). Et la France, qui se situe onze rangs derrière la Nati, à la 19e place.

La Nati a terminé à la première place du groupe E des qualifications de la zone UEFA, sept points devant l'Islande. Elle n'a pas concédé la moindre défaite durant sa campagne de qualification (7 victoires, 3 nuls) et n'a encaissé que six buts, dont quatre dans le match nul prolifique face aux Islandais à Berne (4-4) en septembre dernier. Les Suisses ont notamment réussi le parcours quasi-parfait à l'extérieur avec 4 victoires et 1 nul. Paradoxalement, le seul match qu'ils n'avaient pas gagné en déplacement était contre le dernier du groupe, Chypre (0-0). Si la Suisse a affiché ses vertus défensives avec 7 "clean-sheets" (seule la Grèce a fait mieux dans cette zone avec 8), elle a aussi montré quelques lacunes offensives. Avec une moyenne de 1,7 but par match, elle a affiché le ratio le plus faible parmi les vainqueurs des groupes de la zone européenne.

La Suisse avait créé l'une des sensations de la Coupe du monde 2010 en s'imposant devant l'Espagne, future championne du monde, lors de la phase de poules (1-0). Elle avait en revanche subi une déconvenue en ne se qualifiant pas pour l'Euro 2012, avec une troisième place dans son groupe de qualifications derrière l'Angleterre et le Monténégro, malgré un bon match nul à Wembley face aux Anglais (2-2). La Nati a par ailleurs réussi quelques belles performances en amical avec un nul au Pays-Bas en novembre 2011 (0-0), et des victoires sur l'Allemagne (5-3) en mai 2012 et surtout face au Brésil, pays organisateur de la prochaine Coupe du monde, en août dernier (1-0).

La Suisse s'appuie sur une nouvelle génération de joueurs très talentueux, emmenée par Xherdan Shaqiri, l'ailier du Bayern Munich, et évolue généralement dans un 4-2-3-1. Elle a aussi la chance d'être bien fournie à tous les postes, avec deux bons gardiens, Yann Sommer et Diego Benaglio et des latéraux habitués à briller en club, Stefan Lichtsteiner à la Juventus et Ricardo Rodriguez à Wolfsburg.

La formation d'Ottmar Hitzfeld a également des arguments à faire valoir au milieu avec les Napolitains Gokhan Inler, capitaine de cette équipe, Valon Behrami et Blerim Dzemaili, mais aussi Granit Xhaka (Borussia Mönchengladbach) et Valentin Stocker (FC Bâle). S'il faut lui voir un poste faible, c'est celui d'avant-centre depuis la retraite de Marco Streller. Mais le jeune Haris Seferovic (21 ans) commence à monter en puissance avec la Real Sociedad. Il avait notamment marqué à Gerland face à Lyon en barrage aller de la Ligue des champions (0-2).

C'était loin d'être l'équipe la plus redoutable du chapeau 2.

23e, entre la Russie et le Ghana. Parmi les équipes du chapeau 2, l'Italie (7e), le Chili (15e), la Côte d'Ivoire (17e) sont les seuls à être mieux classées que les Equatoriens.

L'Equateur a pris la 4e et dernière place directement qualificative pour la Coupe du monde dans la zone Amsud, avec le même nombre de points que l'Uruguay (28, en 16 matches) et une meilleure différence de buts (+4 contre +0). Il a notamment battu la Céleste à Quito (1-0) en octobre dernier, après avoir ramené un nul de Montevideo (1-1) en septembre 2012. Les Equatoriens ont validé leur billet grâce à un très bon parcours à domicile, avec 7 victoires et 1 nul en 8 matches. Seule l'Argentine, future vainqueur de cette zone, ne s'est pas inclinée à Quito (1-1). En revanche, elle n'a remporté aucun de ses matches à l'extérieur avec 3 nuls et 5 défaites en 8 matches. Elle avait notamment concédé un lourd revers face aux Argentins à Buenos Aires (4-0).

Il serait dangereux de croire que l'Equateur, à l'instar d'une équipe comme la Bolivie, ne vit que par ses résultats à Quito, à 2830 mètres d'altitude. Les Equatoriens s'étaient notamment qualifiés pour la Copa America 2011, mais ils avaient été éliminés dès le 1er tour en terminant dernier du groupe B avec un petit point, derrière le Brésil, le Venezuela et le Paraguay. Depuis, elle a signé quelques coups d'éclats en matches amicaux, avec une victoire à New York face aux Etats-Unis en octobre 2011 (0-1) et surtout un succès à Guimaraes contre le Portugal de Cristiano Ronaldo en février dernier (2-3). Elle a par ailleurs obtenu un nul face à l'Argentine en amical à New York (0-0) au mois de novembre.

Un nom attire particulièrement l'attention dans l'effectif de l'Equateur, celui d'Antonio Valencia. L'ailier de Manchester United est le capitaine de la Tricolor. Un peu plus méconnu, Felipe Caicedo n'en est pas moins un redoutable buteur. L'attaquant du Lokomotiv Moscou, auteur de 7 buts durant la campagne de qualifications pour le Mondial, a d'ailleurs affiché le meilleur ratio du tournoi avec 1 but inscrit toutes les 86,7 minutes. Citons aussi Christian Noboa, un milieu de terrain transféré au Dynamo Moscou en janvier 2012 pour environ 10 millions d'euros, et qui réalise une belle saison au sein du club russe où il est un titulaire indiscutable. L'expérimenté buteur de Vasco da Gama, Carlos Tenorio (34 ans), qui avait participé aux Coupes du monde 2002 et 2006, songe par ailleurs à sortir de sa retraite internationale et pourrait ainsi retrouver la sélection.

On ne les connaît pas vraiment.

41e, entre le Pérou et le Mali, mais devant des équipes comme la Turquie (43e), le Japon (48e) ou le Cameroun (51e).

L'équipe du Honduras a terminé à la 3e place de la poule finale de la zone CONCACAF, se qualifiant ainsi directement pour le Mondial. Les Honduriens ont connu un bilan équilibré durant cette ultime phase de qualifications avec 4 victoires, 3 nuls et 3 défaites, inscrivant 13 buts et en concédant 12. Ils ont notamment condamnés les Mexicains à devoir passer par les barrages en s'imposant à Mexico (1-2) en septembre dernier, et ont également signé un succès à domicile face au futur vainqueur du groupe, les Etats-Unis (2-1).

Le Honduras était du Mondial 2010 en Afrique du Sud. Les Honduriens terminé à la dernière place du groupe H avec un petit point glané face à la Suisse (0-0), qu'ils retrouveront au Brésil l'été prochain. Depuis, ils se sont notamment illustrés avec une victoire en amical face à la Serbie (2-0) en novembre 2011, mais surtout aux Jeux Olympiques 2012 avec une victoire face à l'un des favoris de l'épreuve, l'Espagne (1-0). Le Honduras ne s'était incliné que face au Brésil, futur finaliste, en quarts de finale (3-2). Cette année, les Honduriens ont atteint les demi-finales de la Gold Cup où ils ont été battus par les Etats-Unis (3-1). Ils ont retrouvé le Brésil pour un amical en novembre qui s'est soldé par une déroute (5-0).

Les Bleus devront surveiller Jerry Bengtson, attaquant qui évolue en MLS à New England, auteur de 9 buts en 12 matches de qualification pour la Coupe du monde. Ce n'est cependant pas le nom le plus familier de cette équipe pour ceux qui suivent en peu les championnats européens. On y retrouve notamment Emilio Izaguirre, l'arrière gauche du Celtic, Arnold Peralta, milieu défensif des Rangers, ou encore Maynor Figueroa, expérimenté défenseur de Hull City passé par Wigan, où joue aujourd'hui son coéquipier en sélection Roger Espinoza. Le milieu Wilson Palacios évolue lui aussi en Angleterre depuis quelques années déjà, et à Stoke City depuis 2011.