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Mondial : Le Cameroun est habitué aux préparations mouvementées, il l'a souvent payé

ParAFP

Publié 12/06/2014 à 17:26 GMT+2

L'épisode du vrai-faux départ des Lions indomptables vers le Brésil pour des problèmes de primes s'inscrit dans une longue liste de tumultes, qui ne les a pas toujours empêchés de briller en Coupe du monde.

L'attaquant du Cameroun Samuel Eto'o et son sélectionneur Volker Finke

Crédit: AFP

2010 : La pire préparation, la pire humiliation

Résultats : Avec trois défaites, le Cameroun est la première équipe éliminée du premier mondial sur le continent africain.
Le contexte : L'image de ce tournoi cauchemar tient dans la statue de cire de Paul Le Guen, le sélectionneur, le visage crispé, consterné de voir qu'aucune de ses consignes n'avait été respectée. L'entraîneur breton s'était mis toute la sélection et tout le pays à dos. De quoi enrayer sérieusement la machine camerounaise. "Il y a quatre ans nous avons été catastrophiques, avoue Stéphane Mbia, l'ambiance n'était pas bonne, il y avait beaucoup de problèmes. Mais cette fois ce n'est pas le cas, nous aurons notre mot à dire."

2002 : Sept jours de perdus

Résultats : Une victoire, un nul et une défaite, le Cameroun finit 3e de son groupe et sort dès le premier tour.
Le contexte : "Quand les Lions indomptables font la grève pour les primes, c'est que le Mondial commence", se moque un dicton sarcastique au Cameroun. Avant de s'envoler pour l'Extrême-Orient, les joueurs font la grève pour les primes non réglées, cinq jours durant! "La préparation de Corée-Japon a été bonne, mais le résultat n'a pas suivi en raison des turbulences internes", a raconté au journal Le Jour Jean-Paul Akono, alors entraîneur-adjoint. En outre, à cause d'un voyage mal planifié, sans les autorisations de survol, l'équipe perd deux jours dans les avions pour rallier le Japon.

1998 : Le Roy est arrivé trop tard

Résultats : Un match nul contre le Chili condamne le Cameroun après un autre nul et une défaite.
Le contexte : Pour le Mondial en France, Claude Le Roy n'est nommé sélectionneur qu'un mois avant le début de la compétition. Il connait bien le pays pour avoir gagné la Coupe d'Afrique 1988 avec la génération Milla-Kundé-Tataw, et tient bien le groupe grâce à sa connaissance de la géopolitique locale, notamment l'importance de l'appartenance tribale. Un stage à Béziers et des matches contre de petites équipes, pour prendre confiance et mettre en place son schéma.

1994 : La "balade" en prépa, le chemin de croix au Mondial

Résultats : Élimination au premier tour (1 nul, 2 défaites) avec un cinglant 6-1 essuyé contre la Russie.
Le contexte : Aux États-Unis, le Cameroun a les faveurs du public après son formidable parcours quatre ans plus tôt, devenant la première sélection africaine à rallier les quarts d'un Mondial. Mais la préparation "balade", selon le mot de l'entraîneur-adjoint Jules Frédéric Nyongha, avec des matches à Hong-Kong, en Corée, en Grèce, dilue les effets de l'entraînement. L'ambiance est aussi mauvaise et le sélectionneur Henri Michel ne parvient pas à lutter contre les guerres de clans. Joueur de cette équipe, Jean-Pierre Fiala raconte au Jour que "Omam Biyick avait déclaré que si son frère Kana Biyick n'était pas dans la liste des retenus, Roger Milla partirait aussi (..) On a barré Patrick Mboma...".

1990 : L'épopée dorée

Résultats : Éliminé en quart de finale par l'Angleterre (3-2, a.p.), le Cameroun est la première sélection africaine quart de finaliste d'un Mondial. Les Lions battent l'Argentine 1-0, Milla marque quatre buts à 38 ans et cette équipe entre dans la légende du Mondial.
Le contexte : Même son exploit du "Mondiale", le Cameroun l'a mal préparé. Au stage en Yougoslavie, le matériel est arrivé très en retard, provoquant la colère d'une partie du groupe. Roger Milla, futur héros, arrive avec 24h de retard, grâce à une dérogation ministérielle. Le sélectionneur russe, Valéry Nepomniachi, est un illustre inconnu. Et même les maillots sont prêts au dernier moment ! Les fameuses primes sont contestées, mais le problème est résolu à la dernière minute. Le pire survient avec une interview bombe lancée par le gardien Joseph-Antoine Bell la veille du match d'ouverture contre l'Argentine de Diego Maradona: il annonce que le Mondial sera une humiliation pour le Cameroun. Il perd sa place, au profit du vétéran Thomas Nkono.

1982 : Une autre époque

Résultats : Le Cameroun est éliminé au premier tour mais sans perdre, notamment face aux futurs champions du monde italiens (1-1).
Contexte : Pour Michel Kaham, ex-joueur de l'équipe, aujourd'hui membre de l'encadrement et entraîneur-adjoint en 1990, "sur le plan administratif les choses étaient simplifiées, car seuls cinq joueurs venaient de l'étranger (Milla, Bohoken, Mbida, Tokoto et lui) et personne à l'époque n'avait d'idées précises sur les retombées d'une Coupe du monde", explique-t-il au site Camfoot.com.
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