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Coupe du monde 1986 : la rétro (victoire de l'Argentine au Mexique)

Anthony Procureur

Mis à jour 15/05/2014 à 15:25 GMT+2

Avant le coup d'envoi de la Coupe du monde 2014, revivez les moments forts des éditions précédentes. Aujourd'hui : Mexique 1986. Diego Maradona, diaboliquement génial, guide l'Argentine vers son deuxième sacre. L'équipe de France de Platini, elle, atteint les demies.

Diego Maradona, Argentine, Coupe du monde 1986

Crédit: Eurosport

Le bilan

  • Lieu: Mexique
  • Participants: 24
  • Champion: Argentine
  • Matches: 52
  • Buts: 128
  • Meilleur buteur: Gary Lineker (Angleterre, 6 buts)
  • Affluence: 2 407 431 (46 297 par match)

La finale : Argentine - Allemagne (3-2)

  • Buts: Brown (23e), Valdano (55e), Burruchaga (85e) pour l'Argentine – Rummennige (73e), Voller (82e) pour l'Allemagne
  • ARGENTINE : Pumpido - Cucciofo, Ruggeri, Brown, Olarticoechea - Giusti, Batista, Burruchaga (puis Trobbiani), Enrique - Maradona - Valdano – Entraineur: Bilardo
  • RFA: Schumacher - Briegel, Forster, Jokobs, Brehme - Eder, Matthaus, Berthold, Magath - Allofs (puis Voller), Rummennigge - Entraineur: Beckenbauer
Deuxième sacre en huit ans pour l'Argentine, qui a maîtrisé son sujet tout au long de la compétition. Dirigé par un des sélectionneurs les plus critiqués de l'histoire de l'Albiceleste, Carlos Bilardo, cette équipe est avant tout celle de Diego Maradona, le génial petit lutin napolitain. Jorge Valdano, le redoutable buteur du Real Madrid, le libero Oscar Ruggieri et le poumon du milieu de terrain nantais Jorge Burruchaga sont les autres éléments clés des champions du monde. "Pelé avait une immense équipe autour de lui. Maradona agit seul", résume Cubillas, la légende péruvienne.
Ce sera vrai tout au long de la compétition sauf, paradoxalement, en finale, contre l'Allemagne de l'Ouest. Dieguito, qui venait de marquer les quatre derniers buts argentins, ne dispose d'aucune liberté. Il se meut alors en équipier de luxe, laissant à ses partenaires le soin de briller. En face, pour le plus grand malheur de la RFA, Harald Schumacher passe complètement au travers de son match. Coupable sur le premier but argentin (tête de Jose Luis Brown) où il a mal apprécié la trajectoire du ballon, il tarde ensuite à sortir dans les pieds de Valdano. Peu avant l'heure de jeu, l'Argentine mène donc 2-0 et file vers un sacre tranquille. Mais avec les Allemands, personne n'est jamais tranquille.
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Klaus Allofs, attaquant de l'Allemagne lors de la Coupe du monde 1986

Crédit: Imago

En deux corners rageurs, la bande à Franz Beckenbauer revient à hauteur de son adversaire grâce à Karl-Heinz Rummenigge et Rudi Voller. Incroyable Allemagne. On croit alors les Argentins au bord de la rupture. Mais Maradona a vu Burruchaga filer en profondeur. Le lieutenant préféré de Diego crucifie une dernière fois Schumacher, à cinq minutes d'une prolongation que l'on pensait devenue inévitable. Cette fois, la RFA ne se relèvera pas. L'accouchement fut pénible, mais le sacre des Gauchos apparaît logique. Cette finale, l'une des plus prolifiques de l'ère moderne, aura été également une des plus heurtées, avec sept cartons jaunes.

Le but : Manuel Negrete (Mexique)

Intrinsèquement, le plus fabuleux but de ce Mundial fut sans doute l'oeuvre de Diego Maradona face à l'Angleterre (voir ci-dessous). Mais celui inscrit en huitièmes de finale par le Mexicain Manuel Negrete contre la Bulgarie reste également un monument. Après un une-deux aérien dans l'axe avec Aguirre, le meneur de jeu du Mexique effectue un ciseau horizontal à l'entrée des 18 mètres, provoquant l'hystérie du stade Aztèque et de ses 120 000 fans. Un numéro de haute voltige, qui permit aux hommes de Bora Milutinovic d'ouvrir la marque et de filer vers les quarts de finale.

La star : Diego Maradona (Argentine)

Très marqué par l'échec de l'édition 1982, qui avait viré au cauchemar pour lui, avec une élimination par la petite porte au deuxième tour et un carton rouge, Diego Maradona prend sa revanche quatre ans plus tard au Mexique. A la tête d'une équipe d'Argentine solide mais peu inventive, il apporte suffisamment de créativité à lui seul pour compenser certaines lacunes. Dans cette équipe, comme dans ce Mondial, il y aura Maradona et les autres. Au premier tour, il inscrit un but face à l'Italie et délivre quatre passes décisives.
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Peter Shilton et Diego Maradona, Coupe du monde 1986

Crédit: Imago

Après une victoire face au voisin uruguayen en huitièmes, le Pibe de Oro marque définitivement l'histoire de la Coupe du monde lors du quart face à l'Angleterre. Mi diable, mi dieu, Maradona marque un but de la main, qu'il qualifiera de divine avec une malhonnêteté intellectuelle qui n'a d'égale que son génie. Quelques minutes plus tard, le Napolitain terrasse définitivement les Anglais d'un but exceptionnel, après une action de 50 mètres où il efface sept adversaires avant de tromper Shilton. Un nouveau doublé contre la Belgique (2-0) confirme que ce Mondial est bien le sien. Plus effacé en finale, où il est parfaitement tenu par Matthaus, c'est pourtant lui qui délivre d'un coup de patte imparable la passe décisive pour Burruchaga. Diego est le roi de la planète foot.
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Le but incroyable de 50 mètres de Diego Maradona avec l'Argentine contre l'Angleterre lors de la Coupe du monde 1986

Crédit: AFP

Le saviez-vous ?

  • En marquant face au Canada (1-0) lors du premier match de l'équipe de France, Jean-Pierre Papin signe le 1200e but de l'histoire des phases finales de la Coupe du monde. Un peu plus tard, le 1300e sera l'oeuvre de l'Espagnol Emilio Butragueno, lors de son mémorable quadruplé face au Danemark.
  • Le plus jeune spectateur de l'histoire de la Coupe du monde se trouve dans les tribunes du stade Aztèque, lors du huitième de finale Mexique-Bulgarie. Une jeune maman tient fièrement dans ses bras son bébé, né... 13 jours plus tôt. Son prénom? Mexico !
  • Initialement, la Coupe du monde 1986 devait avoir lieu en Colombie, puisque la FIFA lui avait attribué l'organisation en 1980. Mais en 1983, pour raisons financières, la Colombie jeta l'éponge. Afin que le Mondial reste organisé sur le même continent, le Mexique se proposa de se substituer à la Colombie, devenant ainsi le premier pays à organiser deux fois la compétition.
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La Coupe du monde 1986 reste la référence ultime pour l'équipe de Belgique

Crédit: AFP

  • Karl-Heinz Rummenigge entre dans l'histoire, mais l'attaquant allemand s'en serait sans doute passé. Le 29 juin, il devient le premier capitaine, et toujours le seul à ce jour, à perdre deux finales de Coupe du monde. A noter qu'aucun joueur n'a remporté deux finales avec le brassard de capitaine. Diego Maradona (vainqueur en 86 mais battu en 90) ou encore le Brésilien Dunga (lauréat en 94 mais défait en 98) ont notamment échoué dans cette double quête.
  • Lorsqu'il entre en jeu au cours de la demi-finale face à l'Allemagne, en remplacement de Bruno Bellone, Daniel Xuereb devint le premier joueur dont le nom commençait par la lettre "X" à disputer une rencontre de Coupe du monde. Toutes les lettres de l'alphabet avaient ainsi été utilisées depuis 1930 !

Le chiffre : 56

Comme le nombre de secondes nécessaires à Joël Quiniou pour expulser l'Uruguayen Batista lors du match face à l'Ecosse, dans le cadre du premier tour. L'arbitre tricolore sanctionnait ainsi l'agression du défenseur de la Céleste, au grand étonnement de ce dernier. Sur le coup, les observateurs, médusés, pensèrent que M.Quiniou s'était trompé de poche, et qu'il voulait en fait sortir un carton jaune. Il n'en était rien. L'homme en noir avait simplement estimé que le geste méritait la plus lourde des sanctions. Qu'il se situe après une ou 50 minutes ne changeait rien à l'affaire pour lui.
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Le carton rouge de Joël Quiniou à Batista, Coupe du monde 1986

Crédit: Imago

Les Bleus : Demi-finalistes (3e)

Quatre ans après la folle épopée de Séville, la bande à Michel Platini a bien grandi. Victorieuse de son Euro, à domicile, en 1984, avec un Platoche au sommet de son art, elle aborde la Coupe du monde au Mexique avec de très hautes ambitions et figure parmi les trois ou quatre grands favoris de la compétition. Après un premier tour solide (deux victoires contre le Canada et la Hongrie et un nul face à la redoutable URSS), les Bleus se voient offrir un véritable parcours du combattant à partir des huitièmes de finale.
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Coupe du monde 1986 Yannick Stopyra France

Crédit: AFP

Ils sortent d'abord l'Italie, tenante du titre (2-0), grâce à des buts de Stopyra et Platini, trop heureux de jouer un mauvais tour à ses camarades de la Juventus. Puis vient le choc face au Brésil, en quarts, lors d'un match inoubliable, l'un des plus grands de l'histoire du jeu, au Jalisco de Guadalajara. Le jour de son 31e anniversaire, Platini marque son 41e et dernier but en équipe de France, celui de l'égalisation, Caraeca ayant ouvert la marque. Joël Bats, héroïque, arrête un penalty de Zico en seconde période. Tout se joue aux tirs au but, mais cette fois, les Français en sortent vainqueurs, malgré l'échec de Platini.
Comme en 1982, les Bleus se retrouvent donc dans le dernier carré. Et comme en Espagne, ils y retrouvent la RFA, de Schumacher et Rummenigge. On parle de revanche, mais elle n'aura pas lieu. Ils ont laissé trop de jus et trop d'influx dans leur duel contre le Brésil. Battue (2-0), la France d'Henri Michel, pas plus que celle d'Hidalgo, n'ira au bout de son rêve, malgré son carré magique (Platini-Giresse-Tigana-Fernandez). Regrets éternels pour la génération Platoche, qui aura joué ce Mondial blessé, victime d'une pubalgie.
L'équipe-type :
Coupe du monde 1986 infographie
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