Ribéry forfait pour la Coupe du monde : 2013 avait été fantastique, 2014 est déjà à oublier

Il y a des périodes comme ça où ça ne veut pas sourire. L'année 2014 de Franck Ribéry semble être l'une de celles-là. Ses six premiers mois ont été compliqués, et c'est un euphémisme de l’écrire après l'annonce de son forfait pour le Mondial 2014. Après son année 2013 presque parfaite, couronnée de cinq trophées avec le Bayern Munich, dont la Ligue des champions, le milieu de terrain semble tomber de Charybde en Scylla.

Quelques jours après avoir été élu meilleur joueur du Mondial des clubs avec le Bayern pour conclure 2013, l'année 2014 ne pouvait pas plus mal commencer. Alors qu'il rêvait du Ballon d'Or, il n'arrive que troisième du scrutin derrière Cristiano Ronaldo et Lionel Messi. Une vraie claque qu'il n'a pas digérée.

Même Michel Platini, le président de l'UEFA, estime qu'il y a "eu un problème" avec la formule et le mode de scrutin du Ballon d'Or.

Le coup de massue n'est pas anodin. Et il va laisser des traces. Brutalement redescendu de son nuage, Ribéry s'enfonce au fil des semaines. Touché mentalement, meurtri, le Bavarois voit son corps le lâcher… comme par hasard. Victime selon Pep Guardiola de "douleurs aux jambes" qui se transformeront finalement en souci au dos, l'ancien Messin manque la reprise de la Bundesliga après la trêve hivernale et ne débute son année 2014 que le 2 février contre Francfort (5-0). Une rentrée réussie mais de courte durée…

Quelques jours plus tard, "Francky" rechute. Cette fois-ci, il doit se faire opérer d'un hématome aux fessiers. Il ne reviendra qu’un mois plus tard. Entre-temps, il rate quatre matches de Bundesliga mais aussi et surtout le match aller des huitièmes de finale de la Ligue des champions face à Arsenal.

Ensuite, Franck Ribéry n'est jamais redevenu Kaiser Franck, la star du Bayern Munich qui a tant fait de ravages ces dernières saisons par ses crochets et ses accélérations sur les pelouses de Bundesliga et d'Europe. Si le Bayern Munich a décroché le titre de champion d'Allemagne et la Coupe d'Allemagne, il a connu une nouvelle terrible désillusion avec la gifle reçue face au Real Madrid en demi-finales de la C1 (0-1, 0-4). Une double confrontation où le Boulonnais a été incapable de peser…

Décevant, affichant des statistiques loin de ses standards, il se retrouve sous le feu des critiques en Allemagne. "Concernant FranckRibéry, il n’y avait rien à voir. Depuis des semaines, le Français n’a plus l’aisance qu’il montre habituellement face à ses adversaires" résume le quotidien allemand Bild après la demi-finale aller face au Real.

"C'est dans la tête, pas dans les jambes. L'opération est oubliée. L'important, c'est de retrouver le rythme". Pep Guardiola monte au créneau pour expliquer la méforme de son protégé qui, sans surprise mais symboliquement, n'est pas retenu dans l'équipe-type de la Bundesliga.

Loin de son niveau, touché au dos, "Francky" est laissé de côté pour les derniers matches du Bayern en championnat. Il retrouve finalement les Bleus, avec une lombalgie chronique - un mal rare pour un sportif de haut-niveau - et hors de forme alors qu'il n'a plus joué depuis la finale de la Coupe d'Allemagne, le 17 mai.

Le staff des Bleus a longtemps repoussé son forfait dans l'espoir de pouvoir récupérer son meilleur passeur et buteur des éliminatoires pour le Mondial. Mais son corps en a décidé autrement. La France se retrouve sans un de ses leaders, son joueur le plus expérimenté. Ribéry n'aura, lui, pas l'occasion de tenter d'effacer le douloureux souvenir de Knysna en 2010. Entre coup de blues, blessures, forfaits ou encore contre-performance, Ribéry voit le premier semestre de l'année 2014 se terminer de la pire des manières. Un point d'orgue à six mois difficiles. Un point final, espère-t-on pour lui.