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Si les Bleus avaient une seconde chance, voilà comment ils gagneraient France - Allemagne

Martin Mosnier

Publié 05/07/2014 à 18:29 GMT+2

Reposer Matuidi ou Benzema n’aurait sans doute pas été du luxe avant d’affronter les Allemands. Si la France devait rejouer ce quart de finale, voici ce que Didier Deschamps pourrait modifier.

Didier Deschamps, pendant France - Allemagne, Coupe du monde 2014

Crédit: AFP

La France en a rêvé. Elle n’a pas réussi. Comme deux fois dans l’histoire, son avancée en Coupe du monde s’est heurtée à l’Allemagne (1-0). Comme à chaque fois, les Bleus ont donné l’impression de ne pas passer loin. Si Didier Deschamps avait droit à une seconde chance, voici, vu ce que nous avons pu relever à Rio de Janeiro, ce qu’il devrait probablement faire pour changer la destinée des Bleus lors de cette Coupe du monde.

Reposer Matuidi face à l’Equateur

Didier Deschamps avait laissé entendre avant le match contre l’Equateur qu’il ne reposerait pas Matuidi : "Il a besoin de se dépenser", se justifiait-il alors. A force de croire que Blaise Matuidi est infatigable, il s’est épuisé et a fini la Coupe du monde dans le brouillard : le moteur à vide et les idées pas très claires. Les premiers signes d’une baisse de régime aperçue face au Nigeria se sont confirmés face à l’Allemagne. Jamais Blaise Matuidi n’avait été aussi brouillon et aussi maladroit techniquement en équipe de France que ce vendredi. Dommage, son coup de bambou a coïncidé avec le match le plus important des Bleus depuis 2006. 
Il va falloir penser à se reposer. Je suis fatigué mentalement, physiquement.
Deschamps aurait pu le préserver face à l’Equateur dans un match sans enjeux cruciaux. Car Matuidi ne connaît pas l’économie et, même lors de ce troisième match de poule,  il s’est dépensé sans compter. Vendredi, le Parisien s’est présenté une dernière fois devant les journalistes avant de partir en vacances. On ne l’avait jamais vu dans un tel état, le regard hagard, perdu dans le bourdonnement de la zone mixte. Il se tenait là devant nous sans être vraiment là. Les mots hésitants et les soupirs récurrents : "La saison a été très longue. Ça fait un an que je côtoie le ballon mais j’aurais aimé que ça continue. Ce n’est pas le cas (soupir). Il va falloir penser à se reposer. Je suis fatigué mentalement, physiquement." Bonnes vacances, Blaise.
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Blaise Matuidi était abattu après France - Allemagne

Crédit: Panoramic

Faire souffler Benzema

Karim Benzema est le seul joueur de champ de l’équipe de France à n’avoir pas raté une seule minute au Brésil. C’est beaucoup, peut-être trop. Les mauvaises langues diront que ce n’est pas sa première heure de jeu face au Nigeria qui l’a éreinté. Elles n’auront pas tout à fait tort. Mais tout de même.  Deschamps, après le match, a pointé "un manque de promptitude" et il visait sans doute son buteur qui marque le pas depuis trois matches. Il n’aurait pas coûté grand-chose au sélectionneur de le sortir à la fin de matches pliés (Honduras, Suisse) ou de ne pas le faire jouer face à l’Equateur. Certes, Benzema, qui avait le classement des buteurs dans un coin de sa tête, aurait sans doute un peu maugréé, lui qui veut enchainer tous les matches. Mais il aurait peut-être gagné en lucidité et en "promptitude" face à l’Allemagne.

Faire entrer Giroud à la 70e

On peut toujours débattre sur la non-titularisation de Giroud. Griezmann a fait le job, plutôt bien, même si lui-même s’en est voulu d’avoir raté sa première période. Même si sa maladresse dans le dernier geste n’a pas aidé les Bleus et  même si la présence de Giroud aurait sans doute fait un bien fou face aux Allemands qui ont trouvé la faille… sur un coup franc. Mais Giroud ne fut même pas la première option du banc pour un Deschamps, qui a préféré Loïc Remy. Le Magpie a des qualités de vitesse qui ne se discutent pas et face à la lenteur de la défense allemande, il aurait pu débloquer la situation. 
Mais Rémy n’avait quasiment plus joué depuis un mois, la défense allemande a reculé, amortissant le danger de ses courses, et il n’a jamais vraiment trouvé la faille. Entré à la 85e minute, avec le visage fermé, Giroud a presque tout raté. Mais c’est sur l’une de ses déviations que Benzema s’est procuré l’occasion la plus dangereuse des Bleus en seconde période. Hormis sa prestation ratée face au Nigeria, le Gunner a été irréprochable dès le début de la préparation. Les  Bleus s’en sont privés durant 85 minutes face à l’Allemagne. La dictature du résultat leur donne tort.
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Olivier Giroud et Mathieu Valbuena, buteurs lors de la large victoire de l'équipe de France face à la Suisse (5-2) - Coupe du monde 2014

Crédit: AFP

Ne pas regarder jouer l’Allemagne durant quinze minutes

C’est un souci récurrent de ce début de Coupe du monde. Les Bleus sont mal entrés dans leur match. Si ni le Honduras, ni la Suisse, ni l’Equateur ni le Nigeria ne les ont sanctionnés, l’Allemagne ne s’en est pas privée. Une tête d’Hummels (12e) plus tard, le score était plié. Les Bleus ont d’abord reculé avant de réagir. Mais face aux Allemands, mieux vaut agir tout de suite. Ils ont cette facilité à enterrer le ballon quand il le faut, briser le rythme et patienter jusqu’au coup de sifflet final. La France est tombée dans le panneau. "On a fait un début de match trop timide", résume Deschamps dans un parfait pléonasme.

Mieux gérer le cas Sakho

Pas de malentendu : Sakho n’a pas raté son match face à l’Allemagne. Sa première période fut même très bonne et si, après la pause, il a commis quelques impairs, ils n’ont pas eu de conséquence fâcheuse. Le vrai problème, c’est que, perclus de crampes, il a dû céder sa place à Koscielny à la 72e minute, privant Didier Deschamps d’une option supplémentaire. Une entrée de Moussa Sissoko, par exemple, aurait pu apporter au milieu de terrain. Sakho n’était visiblement pas tout à fait prêt et il a cumulé les pépins durant ce Mondial. Touché à la cuisse face à la Suisse, il a pourtant démarré face à l’Equateur, un match sans enjeu ou presque, et s’est abîmé les adducteurs. Deschamps ne l’a jamais ménagé sauf lorsqu’il n’en avait pas le choix (face au Nigeria). Ce vendredi, Sakho n’a pas pu tenir la distance. 
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Mamadou Sakho intervient devant Miroslav Klose pendant France-Allemagne

Crédit: Panoramic

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