Suarez, Ibrahimovic, Pizarro… do Brasil

Face à Norwich (5-1), mercredi, Luis Suarez a livré un véritable récital. L'Uruguayen s'est offert un quadruplé retentissant pour propulser Liverpool à la deuxième place du classement de Premier League. Mais, plus que la quantité, c'est la qualité de ses buts qui a marqué les esprits. Quatre petits bijoux. Auteur d'un tir à bout portant dans les six mètres (29e) ou d'un coup-franc magnifique (74e), l'attaquant a surtout signé deux gestes de grande classe. Selon les goûts, vous préférerez sa frappe lobbée des 35 mètres (15e) ou son missile de l'entrée de la surface après un coup du sombrero (35e). Dans les deux cas, vous ne pourrez pas vous tromper.

En ce moment, Suarez est irrésistible. Son quadruplé l'a fait passer en tête du classement des buteurs de Premier League avec 14 réalisations (dont six lors de ses trois derniers matches à Anfield). Un chiffre d'autant plus impressionnant qu'il n'a disputé que neuf rencontres après avoir dû purger six matches de suspension en début de saison pour sa morsure sur Ivanovic, le défenseur de Chelsea. Il est bien parti pour battre son total de la saison dernière avec les Reds (23 buts). En Europe, seuls Cristiano Ronaldo (17) et Diego Costa (15) font mieux. Mais ils ont disputé 14 matches.

Luis Suarez a tout pour être l'une des stars du prochain Mondial. Malgré les controverses qui l'entourent, il reste l'un des meilleurs attaquants du monde. Avec Edinson Cavani et Diego Forlan, il mènera l'attaque de feu de l'Uruguay, qui sera au rendez-vous au Brésil après être passée par les barrages. Opposée au Costa Rica et l'Italie, la Celeste aura également un rendez-vous qui ne manquera pas de mordant pour Suarez face à l'Angleterre, le 19 juin. On a déjà hâte d'y être.

La Ligue 1 semble parfois trop petite pour le gigantesque talent de Zlatan Ibrahimovic. Et ça n'est pas la malheureuse équipe de Sochaux, engluée à la dernière place du classement, qui pouvait le ralentir. Samedi, la star du PSG a tout fait. Passeur décisif pour Thiago Silva (14e) et Cavani (62e), il s'est aussi offert un doublé, dont un coup franc surpuissant (87e). Mais il a surtout régalé avec des gestes "brésiliens" dont lui seul a le secret, dont une tentative de passe lobée pour Matuidi sur une talonnade qui aurait fait le tour du monde à coup sûr si l'action était allée au bout. Le genre d'action qu'on voit rarement.

Ibrahimovic est peut-être dans la forme de sa vie. Cette saison, il a déjà frappé 18 fois en 24 matches avec le Paris Saint-Germain (13 buts en 16 matches en Ligue 1 et 5 en 8 rencontres de Ligue des champions). Au Parc des Princes, il vient d'offrir neuf buts en quatre matches de championnat au public parisien. Et son entente avec Cavani fait du duo l'un des plus performants d'Europe. Pourtant, le meilleur reste à venir, promet-il. Est-ce qu'il s'agit de sa meilleure saison ? "Non, parce que la saison n’est pas finie", a-t-il répondu ce week-end.

Non. Barrée par le Portugal, la Suède d'Ibrahimovic ne sera pas du voyage au Brésil. Mais si la Coupe du monde ne verra pas Zlatan, Zlatan ne regardera pas non plus la Coupe du monde l'été prochain : "un Mondial sans moi, ça ne sert à rien de le regarder".

Le Bayern s'est baladé samedi sur la pelouse du Werder Brême (0-7). Si Franck Ribéry a pleinement participé à la fête pour son retour à la compétition, s'offrant au passage un doublé, il peut remercier Claudio Pizarro. Sur son premier but (38e), il ne doit rien à personne. Sur le second en revanche (82e), Pizarro initie un mouvement collectif de toute beauté quelques minutes après son entrée en jeu à la place de Thiago Alcantara (76e). Contre son ancien club, l'attaquant péruvien a hérité du ballon dans la surface du Werder et lancé David Alaba d'une talonnade millimétrée. L'Autrichien n'avait plus qu'à remettre à Ribéry pour le but du 6-0.

A 35 ans, Pizarro est un remplaçant de luxe au Bayern Munich. Cette saison, il a participé à seulement six rencontres toutes compétitions confondues avec le champion d'Europe (quatre en Bundesliga et deux en Ligue des champions). La richesse de l'effectif bavarois ne lui permet pas d'espérer mieux. Son début de saison a également été perturbé par une blessure à une cuisse qui l'a tenu éloigné des terrains plus d'un mois, jusqu'à son retour à la compétition le week-end dernier. A point nommé.

Remplaçant au Bayern, El Bombardero est indispensable à l'équipe nationale du Pérou, dont il est le capitaine emblématique. Mais s'il a pris part aux éliminatoires du Mondial en 2002 (13 matches, 2 buts), 2006 (11 matches, 1 but) et 2010 (4 matches), il n'a jamais atteint la phase finale. Malgré 3 buts en 13 matches de qualification, l'édition 2014 ne fait pas exception. Les Péruviens ayant terminé à la 7e place de la zone AmSud, Pizarro sera l'un des grands absents au Brésil.