Suisse-Equateur, le match qui passionne les Français sans être une affiche

Normalement, c'est plutôt un match que le public français aurait tendance à zapper. Mais le duel entre la Suisse et l'Equateur, qui ouvrira le groupe E de la Coupe du monde dimanche à Brasilia (18h00), sera trop riche en enseignements pour ne pas susciter l'intérêt des supporters des Bleus. Cette rencontre mettra aux prises les deux prochains adversaires de l'équipe de France, qui entamera quelques heures plus tard son Mondial face au Honduras (21h00). Deux équipes qui s'annoncent comme les principales rivales des hommes de Didier Deschamps dans la course aux huitièmes de finale.

Si la Suisse et l'Equateur ont de quoi susciter la curiosité, c'est aussi parce qu'elles sont méconnues. Et dans une Coupe du monde, c'est souvent synonyme de danger. Il est réel. La jeune génération suisse a prouvé sa valeur en terminant invaincue dans son groupe de qualifications, avec sept victoires et trois nuls. Ses joueurs évoluent dans des championnats majeurs, et certains dans des grands clubs comme Xherdan Shaqiri au Bayern ou Stephan Lichtsteiner à la Juventus. Quant à l'Equateur, il a fini devant l'Uruguay dans la zone Amsud, forçant la Céleste à disputer un barrage pour jouer une épreuve dont elle a été demi-finaliste il y a quatre ans. L'Angleterre a récemment pu se rendre compte de ses qualités en match amical (2-2). La Suisse a tout intérêt à se méfier. Et la France à être attentive.

La Nati se présentera dans son dispositif habituel en 4-2-3-1, avec le trio Xherdan Shaqiri-Granit Xhaka-Valentin Stocker pour alimenter l'avant-centre, Josip Drmic. Le traditionnel duo Gokhan Inler-Valon Behrami sera aligné à la récupération devant une défense où une surprise est attendue selon la presse suisse. Johan Djourou pourrait être préféré à Fabian Schär, guère convaincant lors des matches de préparation, pour composer la charnière avec Steve von Bergen. Les très offensifs Stephan Lichtsteiner et Ricardo Rodriguez occuperont les couloirs, tandis que Diego Benaglio gardera le but.

Dans le camp équatorien, la surprise est plutôt à attendre dans le but. Maximo Banguera est annoncé titulaire pour ce rendez-vous face à la Suisse au détriment d'Alexander Dominguez, qui ne serait pas suffisamment remis d'une fracture à un doigt. La suite du onze de Reinaldo Rueda devrait être plus classique. La Tri alignera un 4-4-2, avec une charnière composée par Jorge Guagua et Frickson Erazo, encadrée par Juan Carlos Paredes et Walter Ayovi, tireur attitré des coups de pied arrêtés avec son excellent pied gauche. Le tandem Edison Mendez-Christian Noboa sera chargé de la récupération, tandis que Luis Antonio Valencia et Jefferson Montero animeront les ailes. Devant, Enner Valencia et Felipe Caicedo formeront le duo d'attaque.

La Suisse n'y arrive pas face aux nations sud-américaines en Coupe du monde. La Nati reste sur quatre défaites face à des formations issues de ce continent dans cette compétition, et elle n'est pas parvenue à marquer lors des trois dernières. C'était face au Chili, en 2010 (1-0), à la Colombie, en 1994 (2-0), et à l'Argentine, en 1966 (2-0). Les Suisses s'étaient également inclinés devant le Chili lors de la Coupe du monde 1962. En revanche, le Brésil leur avait plutôt réussi en 1950. Malgré leur élimination au premier tour, ils avaient accroché la Seleçao (2-2), future "finaliste" de l'épreuve.

Pour El Tri, la clé se situe en défense. C'est ce qu'indique son histoire en Coupe du monde. L'Equateur a disputé sept rencontres dans cette compétition et n'a jamais réalisé de match nul. Quand elle ne prend pas de but, elle gagne systématiquement. C'est arrivé trois fois, face à la Croatie (1-0) en 2002, à la Pologne (2-0) et au Costa Rica (3-0) en 2006. En revanche, elle perd à chaque fois qu'elle concède au moins un but. Cela s'est produit à quatre reprises, contre l'Italie (2-0) et le Mexique (2-1) en 2002, ainsi que face à l'Allemagne (3-0) et l'Angleterre (1-0) en 2006.