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Coupe du monde - France : Deschamps, l'apporte-bonheur

Maxime Dupuis

Mis à jour 12/07/2018 à 10:45 GMT+2

COUPE DU MONDE – Vingt ans après avoir soulevé la Coupe du monde en sa qualité de capitaine de l'équipe de France, Didier Deschamps est à quatre-vingt-dix minutes d'offrir au pays vingt-trois nouveaux immortels. Gagner ne donne pas forcément raison mais force est de constater que DD est rarement éloigné du vrai. Si quelqu'un a de la chance, ce n'est pas Deschamps. Mais la France.

Didier Deschamps et son staff après la victoire de la France en demi-finale à la Coupe du monde 2018

Crédit: Getty Images

Vingt ans après. Il est encore là. Vingt ans après. Il tient encore les rênes. Ses pieds n'ont plus grand-chose à voir avec le bonheur des Bleus. Mais sa tête, toujours et encore. Lui, c'est Didier Deschamps. Et il est toujours dans les bons coups. Certains essayent de faire croire qu'il est né sous une bonne étoile et que tout ce qu'il touche se transforme en or par opération du Saint-Esprit. Ou qu'il serait accompagné d'un animal à poils qui le protège de tout. J'en suis convaincu depuis toujours et, évidemment, ce n'est pas cette campagne de Russie (encore inachevée) qui me fera changer d'avis : la bonne étoile existe bel et bien. Mais elle trône au-dessus du pays. Pas de DD.
Plutôt que de lui chercher des poux dans la tête et ceci depuis belle lurette, il serait de temps de le remercier pour ce qu'il apporte au football français depuis bientôt trois décennies, pour viser large. Depuis sa première apparition sous le maillot bleu, une morne soirée parisienne de printemps 1989 face à la Yougoslavie (0-0), à cette demi-finale de Coupe du monde remportée face à la Belgique (1-0) dans le cadre majestueux de Saint-Pétersbourg, Didier Deschamps a traversé l'histoire du football français en première classe. On ne rappellera pas ses états de service, avec les Bleus comme avec l'OM. Mais s'il est toujours dans les bons coups hexagonaux, ce n'est pas pour rien.

Des erreurs ? Oui. Des corrections ? Toujours !

Dans ces colonnes, il y a quelques mois, j'écrivais qu'il fallait avoir confiance en Didier Deschamps, à défaut d'être obligé de l'aimer ou de goûter à ses préceptes footballistiques. Et de comprendre, aussi, combien le parfum de la compétition diffère de celle des qualifications, parfois répugnant. Une Coupe du monde, comme un Championnat d'Europe, se gagne sur un mois. Pas sur deux ans. Et si une équipe se construit (parfois) au long cours, ce n'est pas ce qui advient au cœur des années impaires qui définit ce qui surviendra une fois arrivé au pied de la montagne. L'histoire le répète assez souvent. Et pourtant, on oublie. Toujours.
Reconnaitre à Didier Deschamps un certain talent n'exonère pas pour autant le sélectionneur de ses erreurs et autres tâtonnements dont il fait parfois preuve. Parce que, oui, il lui arrive de se tromper. Ce fut le cas face à l'Australie, il y a bientôt un mois. Mais DD a les qualités de ses défauts : quand il part du mauvais côté, il ne met jamais très longtemps à donner le bon coup de barre pour rétablir le navire. Si DD a un point commun avec le gros matou qu'on lui affuble souvent, c'est qu'il retombe sur ses pattes.
On a le droit de penser que les Bleus joueraient "mieux" avec un autre. On a le droit de dire que ses ambitions footballistiques n'ont pas la noblesse ou la flamboyance de ceux portés par les penseurs du ballon rond. Ou, encore, que le pragmatisme dont on l'habille été comme hiver est un cache-misère. On a tous les droits. Et aussi des devoirs, comme celui de reconnaitre que Didier Deschamps est un grand sélectionneur, dans l'entièreté de sa fonction. La construction de son groupe, sa gestion des hommes, son contrôle sur les événements et sa lecture du jeu n'ont pas grand-chose à envier à ses confrères du banc de touche. Didier Deschamps est une aubaine pour le football français. Plus qu'un porte-bonheur. Un apporte-bonheur.
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Didier Deschamps et Kylian Mbappé après la qualification des Bleus pour la finale du Mondial 2018.

Crédit: Getty Images

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