Equipe de France : Deschamps (déjà) prolongé, 5 raisons pour lesquelles c’était une évidence

Si un homme incarne l'équipe de France plus que d'autres, c'est Didier Deschamps. Il était déjà associé à la période la plus glorieuse des Bleus en tant que joueur, en tant que capitaine de l'équipe championne du monde en 1998 et championne d'Europe en 2000.

En tant que sélectionneur, il est aussi à l'origine du formidable retournement de situation qui a permis aux Tricolores de se qualifier pour la Coupe du monde au Brésil, avec une victoire au Stade de France face à l'Ukraine (3-0) pour effacer la défaite subie à l'aller à Kiev (2-0) en novembre 2013. Le bon parcours des Bleus au dernier Mondial n'a fait que renforcer la cote de popularité de Deschamps auprès des Français. Il représente le guide, avant comme capitaine et maintenant comme sélectionneur. Celui qui mène la France à la victoire.

La Coupe du monde au Brésil a été assez révélatrice de ce phénomène. La France avait pourtant quelques têtes d'affiche dans son effectif, à défaut de pouvoir compter sur Franck Ribéry. Karim Benzema, l'avant-centre du Real Madrid ou Paul Pogba, le prodige de la Juventus, sacré meilleur jeune de l'épreuve à l'issue du tournoi. Mais la star des Bleus pendant ce Mondial, c'était Deschamps.

Le personnage fascine, notamment par sa capacité à gagner partout où il est passé jusqu'ici, tout en dégageant une impression de calme et de sérénité. Cette image n'est pas seulement valable en France, elle l'est aussi à l'international. Et c'est clairement un atout pour la FFF. D’abord marketing dans une logique de communication. Puis économique dans la négociation de contrats avec les sponsors.

En prenant les rênes des Bleus en 2012, Deschamps n'arrivait pas dans le meilleur contexte. Le traumatisme de Knysna est encore bien présent dans les esprits, et les diverses tensions apparues lors de l'Euro 2012 n'avaient pas permis de l'évacuer définitivement. Depuis sa prise de fonction, D.D. a su prendre les bonnes décisions pour assainir son groupe, quitte à évincer quelques joueurs comme Samir Nasri. Il entretient aussi de très bonnes relations avec sa hiérarchie, ce qui n'a pas toujours été le cas de ses prédécesseurs.

Enfin, il est parvenu à faire vivre son groupe dans un cadre assez ouvert lors du dernier Mondial, notamment vis-à-vis des médias. Un contraste saisissant avec le "bunker" de la Coupe du monde 2010, qui résume à la fois les vertus de Deschamps dans la communication, et à quel point elles sont importantes pour l'équipe de France.

Laurent Blanc avait déjà contribué à redresser les résultats de l'équipe de France en conduisant les Bleus aux quarts de finale de l'Euro 2012. Didier Deschamps a su confirmer ce retour au premier plan en atteignant le même stade lors de la Coupe du monde 2014, où les Tricolores se sont inclinés sur la plus petite des marges face au futur vainqueur de l'épreuve, l'Allemagne (1-0). Tout en redonnant un deuxième souffle à son groupe en faisant des choix forts. Notamment intégrer les jeunes Français les plus prometteurs, Paul Pogba, Raphaël Varane ou Antoine Griezmann et leur donner des responsabilités pour qu'ils puissent prendre la relève des cadres partis, comme Eric Abidal et Franck Ribéry.

Au Brésil, la France n'a pas seulement confirmé un renouveau entamé à l'Euro 2012. Elle a aussi posé les bases d'un avenir prometteur, qui doit marquer son retour au plus haut niveau mondial.

Pour autant, fallait-il prolonger le contrat de Deschamps dès maintenant, à plus d'un an de l'échéance de son premier objectif, l'Euro 2016 ? L'équipe de France a déjà eu l'occasion de regretter ce genre de décision. Par exemple avec Raymond Domenech, prolongé pour quatre ans après la Coupe du monde 2006. On connaît la suite… Mais cette crainte n'existe pas chez Noël Le Graët. Justement parce que dans ce cas précis, il s'agit de Deschamps.

"Dans la gestion humaine, cela peut éviter certains dérapages même si on n’est pas à l'abri, a ajouté le sélectionneur. La stabilité, la continuité, c'est important."

Le passé indique déjà que c'était le bon choix. La suite ? Il appartiendra à Deschamps de le confirmer.