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A sa manière, Karim Benzema a clos le débat

Maxime Dupuis

Mis à jour 13/11/2017 à 14:05 GMT+1

Loin des Bleus depuis deux ans, Karim Benzema ne s’en est pas rapproché, dimanche sur Canal Plus. Dans le Canal Football Club comme dans le documentaire qui lui était consacré ("Le K Benzema"), le Français est resté fidèle à sa ligne depuis le début de l’affaire. Tout en y a ajoutant une forme de résignation nouvelle.

Benzema et Deschamps en 2013

Crédit: Getty Images

Le tapis rouge et le temps de dire les choses. Mais pas de crever l'abcès. Dimanche soir, Karim Benzema a eu droit à une tribune exceptionnelle de près de quatre heures sur Canal Plus. Via une invitation dans le Canal Football Club puis un documentaire diffusé dans la foulée "Le K Benzema". Qu'en retenir ? Ce matin, le Français n'est pas plus éloigné des Bleus qu'il ne l'était jusque-là. Dans le même temps, il ne s'en est pas rapproché d'un millimètre. Pourquoi ? Parce qu'il n'a pas fait évoluer sa position alors que l'opération de communication semblait - de l'extérieur - taillée pour cela, hormis le fait qu'elle intervenait entre deux matches des Bleus, un timing inhabituel et périlleux quand les autres joueurs visent une avant-liste pour revendiquer un retour, une arrivée ou simplement une nouvelle cape tricolore.
Que retenir de l'intervention de Karim Benzema et du documentaire de Canal ? Que l’ancien Lyonnais a toujours envie des Bleus et de disputer la Coupe du monde 2018. Sur ce point-là, l’attaquant du Real Madrid n'a pas bougé d’un iota non plus. Mais il n'y croit guère. D’autant que le principal intéressé ne parait pas prêt à tout faire pour que cela change. La raison ? Didier Deschamps. A la question "Lui en voulez-vous ?", la réponse a fusé, sans ambage et avec franchise : "Bien sûr". A une autre question sur son avenir, il s’est montré également assez clair : "Tant que Didier Deschamps sera sélectionneur, je n'aurai aucune chance de revenir".
En lâchant ouvertement le fond de sa pensée et en clamant haut et fort ce que tout le monde - sélectionneur compris - pense tout bas, il n'est pas loin d'avoir rendu service à Didier Deschamps. Le boss des Bleus, prolongé jusqu'en 2020, n'en demandait sans doute pas tant à un moment où le débat sur le cas Benzema avait été rouvert. Aurait-il dû dire autre chose ? Comme laisser entendre qu'il était prêt à faire le premier pas de la réconciliation ? Qu’il pourrait bien être amené à décrocher son téléphone pour crever un abcès dont la taille n’a jamais cessé d’enfler ? Chacun en pensera ce qu'il veut. Une chose est sûre : Karim Benzema ne l'a pas fait. Décontracté et affable, le Madrilène est néanmoins resté droit dans ses bottes.

Benzema a dit ce qu'il avait à dire

Le documentaire qui a suivi son intervention dans le CFC n’a fait que confirmer cette impression. Si l’on met de côté quelques interventions de proches qui ne lui rendent probablement pas service et que l’on se concentre exclusivement sur la parole de l’enfant de Bron, on retiendra qu’il a eu ces mots au moment de revenir sur l'affaire de la sextape : "Je n'ai aucune excuse à faire. L'erreur que j'ai faite, c'est de vouloir aider quelqu'un, ça se transforme en horreur".
Là aussi, Karim Benzema a le mérite de livrer le fond de sa pensée et de rester sur sa ligne de défense. Mais jusqu’ici, cela ne l’a pas aidé. Et on s’étonnera que personne, dans son entourage, ne lui ai dit depuis le jour 1 que cette posture n’était pas compatible avec son désir d’équipe de France et de Coupe du monde. Dimanche, le mea culpa imaginé - à défaut d'être attendu - n'a pas eu lieu. Karim Benzema a dit ce qu’il avait à dire. Au mieux, c'est le statu quo. Au pire, l'international aux 81 sélections a entériné une rupture définitive.
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