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Barthez reste Barthez

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ParEurosport

Publié 05/07/2006 à 15:05 GMT+2

Irréprochable, Fabien Barthez va disputer son 16e match de Coupe du monde face au Portugal, un record. Sans faire de bruit, Fabien Barthez a fait oublier le débat qui l'opposait à Coupet et veut finir son Mondial en beauté. Avant de prendre sa retraite ?

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Crédit: Eurosport

On l'avait quitté à Marseille après une saison décevante. Critiqué par les fervents partisans de Grégory Coupet, il n'avait jamais commenté la décision de Raymond Domenech d'en faire le N°1 dans le but tricolore, pas plus d'ailleurs que la réaction de son homologue Lyonnais à Tignes. Mais de l'eau a coulé sous les ponts depuis l'époque où l'équipe de France était agitée par le fameux début Coupet-Barthez. Et Fabien Barthez, seul rescapé de la défense de 1998 avec Lilian Thuram, n'y est pas pour rien. Depuis le début du Mondial, l'Ariégeois s'est fait oublier. On ne parle pratiquement jamais de lui, même pour évoquer la solidité de la défense française, preuve que son travail a fait taire les sceptiques.
A les entendre, mêmes ses coéquipiers n'ont rien à dire sur lui tant il s'est montré irréprochable jusque-là. " Fabien va très bien. Comme tout le monde. Comme Greg car ils sont très liés. Il n'y a rien à dire. Le débat Barthez-Coupet, c'est très lointain. D'ailleurs, ça n'a jamais existé", plaisante aujourd'hui Thuram, laissant entendre que la cohabitation entre les deux hommes se passe désormais parfaitement bien. En cinq matches, Barthez s'est incliné à seulement deux reprises, face à la Corée du Sud (1-1) et l'Espagne, sur penalty (3-1). S'il n'a pas souvent été sollicité grâce au travail de sa défense, il a aussi su se montrer décisif face à la Suisse ("J'ai été chanceux ", estime-t-il) ou face au Brésil sur une dernière frappe de Ronaldo dans les ultimes minutes.
Ribéry : "Il nous rassure"
"On tremble toujours. Ça se joue à peu de choses ce genre de match. Depuis le début de la compétition, ça se joue à très peu de choses", nous confiait-il pourtant après France-Brésil. Peu de choses comme par exemple deux centimètres face à la Corée du Sud. "J'aurais pu attraper la balle si elle avait été deux centimètres plus bas... Mais ce sont ces deux mêmes centimètres qui me permettent d'arrêter la balle contre la Suisse (la tête de Gygax, ndlr). C'est ça le haut niveau", explique-t-il. Ou encore deux minutes face à l'Espagne. "Je pense que le penalty a été vraiment bien tiré, il a été mis au sol, au ras du poteau, petit filet. Je pense qu'il aurait fallu que je parte deux secondes avant", s'amusait-il au sujet du but de David Villa.
Barthez a donc rassuré tout le monde. Ses dernières sorties à l'OM pouvaient pourtant laisser nourrir quelques craintes pas nécessairement infondées. "Fabien n'a pas fait une mauvaise saison. Il a juste eu un retard au début de saison où il n'avait pas pu commencer le championnat (il était suspendu, ndlr) , le défend aujourd'hui son coéquipier en club Franck Ribéry. A Marseille, quand il a recommencé à jouer, il nous a fait du bien à chaque match. On le connaît, ça nous rassure de le savoir dans le but en raison de son expérience. Depuis son match contre la Suisse, il fait dire qu'il a fait de grands matchs, dans tous les domaines comme par exemple dans ses sorties. Je suis content pour lui car il nous fait vraiment du bien".
"Que du bonheur"
Il faut dire que l'ancien Mancunien n'est pas du genre à se faire du souci. "La vie est belle. On fait un beau métier", déclarait-il alors que la France n'était pas encore assurée de passer pour le premier tour. "Le doute ne peut envahir un groupe de 23 compétiteurs capables de s'adapter à n'importe quelle situation. Ce serait le pire. Il n'y a pas de place pour ce genre de sentiments en Coupe du monde", expliquait-t-il ensuite un peu plus sérieusement. "On est dans notre monde et on y reste", aime-t-il répéter. A n'en pas douter, Barthez est dans un monde bien à lui. On aurait presque cru qu'il disait une "connerie" lorsqu'il nous disait que la France pouvait "encore être championne du monde" alors qu'elle était dos au mur face au Togo. Mais les faits lui donnent aujourd'hui raison...
Comme Zidane, Thuram et sans doute Makelele, Fabien Barthez vit ses derniers moments en bleu. S'il n'a jamais fait état de sa position, que ce soit en club ou en sélection, on peut avancer qu'il est à deux matches de la retraite. Comme ses coéquipiers, il fera tout pour que le dernier soit la grande finale. Comme eux, le seul des anciens à avoir poursuivi l'aventure lors de l'arrivée de Domenech savoure également ces derniers instants. "Ce sont de grands moments pour nous footballeurs de disputer ce genre de rencontres, c'est que du bonheur, y a vraiment pas de quoi se mettre la pression, de quoi s'inquiéter, explique-t-il sur sa façon d'aborder le Mondial. Il faut surtout, surtout ne pas avoir de regrets après le coup de sifflet final. Donc il faut profiter à 300%".
Devant Bossis
En Allemagne, Barthez est venu pour se faire plaisir et en profite pour retracer malgré lui les plus moments de sa carrière. "Je me suis un peu retrouvé dans ce match comme à l'Euro 2000 quand Mendieta ouvre le score sur penalty, 1-0, et derrière on a la victoire (2-1) ", racontait-il après France-Espagne. Face au Brésil, ses retrouvailles avec Ronaldo étaient très attendues après sa sortie kamikaze sur le Brésilien lors de la finale de 98. "C'est un des grands moments de ma carrière et on en a bien profité. Voilà, on se fait plaisir tout en restant sérieux. En plus, il y a eu le résultat derrière donc c'est une fête du football réussi e", se réjouissait-il après coup.
Sans aucun doute, à tout juste 35 ans et 84 sélections, Fab est toujours Fabulous. Son "grand âge" vaut certes quelques railleries au doyen de l'équipe de France. "Avec Fabien, on se chambre un peu pendant les matches, raconte Thuram. Une fois, on n'était pas trop d'accord sur un truc et je le vois venir au milieu de terrain comme il faisait auparavant. Et je lui ai dit : 'Qu'est-ce que tu fais ? Reste où tu es'". Reste que, face au Portugal, il disputera son 16e match en phase finale de Coupe du monde, un nouveau record après celui établi par Maxime Bossis en trois éditions (1978, 1982 et 1986). Sur les 15 matches qu'il a déjà disputés, il n'a encaissé que sept buts, dont deux sur penalty. Espérons que la série se poursuive à Munich, mercredi.
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