Beckham, le libérateur

Coup de show pour l'Equateur. Sous une température caniculaire à faire rougir n'importe quel Anglais, les Sud-Américains débutent prudemment la rencontre avant de placer les premières banderilles en attaque. Sur un ballon anodin, John Terry dégage mal le ballon de la tête et place Carlos Tenorio sur orbite. L'attaquant trouve la transversale anglaise de Robinson, son tir étant dévié par le retour en catastrophe d'Ashley Cole (11e). L'Equateur a raté le coche.

Peu incisif en attaque avec le seul Rooney en pointe, l'Angleterre réagit grâce à Beckham sur coup-franc (21e) puis Lampard inquiète Mora à l'issue d'une belle action collective (27e). Mais les Britishs restent friables et peu sereins à l'image de Terry pris souvent de vitesse par Delgado ou Tenorio (32e). Encore une fois, Beckham remplit la colonne des tirs dangereux sur un nouveau coup franc de 30 mètres qui laisse Mora sans réaction mais sa frappe passe de peu à côté (35e).

Mais pour sa première participation à ce stade de la compétition, l'Equateur fait plus que de la figuration et peut même nourrir quelques regrets à la mi-temps tant l'Angleterre ne s'est pas révélée réellement dangereuse après 45 minutes de jeu.

A la reprise, les hommes de Sven-Goran Eriksson se montrent un peu plus décidés dans le jeu mais le centre de Steven Gerrard dans le dos des défenseurs ne trouve pas preneur (50e). Malade et accablé par la chaleur, David Beckham reste tout de même très dangereux sur coup franc. Après ses deux premiers réglages en première mi-temps, le capitaine de l'Angleterre va inscrire une merveille de but à l'heure de jeu.

Sur un coup franc à l'angle de la surface, Beckham enroule une frappe parfaite au premier poteau qui heurte le bas du poteau avant d'entrer dans le but malgré le sauvetage désespéré de Mora (1-0,60e). Ce but libère l'Angleterre et bizarrement ne révolte pas plus que ça l'Equateur. Brillants lors de ses deux premiers matchs, l'équipe de Luis Suarez affiche là ses limites dans le jeu par son manque de créativité même si Valencia met le danger sur le but de Robinson (66e).

Avec son but d'avance, l'Angleterre contrôle la rencontre mais Rooney ne compte pas ses efforts au front de l'attaque. Un festival technique lui permet d'éliminer Hurtado le long de la ligne de touche avant de servir Lampard en retrait mais le joueur de Chelsea, peu à son avantage dans cette rencontre, expédie le ballon dans les tribunes (73e). L'Equateur n'ira pas plus loin pour sa seconde Coupe du Monde de suite et laisse donc l'Angleterre déménager à Geselkirchen pour retrouver le Portugal ou les Pays-Bas samedi prochain. D'ici là, les Anglais auront eu le temps de récupérer de ce coup de chaud.

Même diminué physiquement et victime de vomissements, David Beckham a offert la qualification à l'Angleterre (1-0) grâce à une merveille de coup-franc à l'heure de jeu. Le capitaine anglais a porté à chaque fois le danger sur les coups de pieds arrêtés (21e, 35e) avant de trouver finalement la faille. Le milieu de terrain aura touché 137 ballons dans cette rencontre pour seulement 13 perdus, cherchant systématiquement Rooney en pointe dans les intervalles.

"Honnêtement, ça faisait longtemps que je n'avais pas marqué sur coup franc. Je n'en ai pas eu beaucoup l'opportunité cette saison de toute façon. Wayne Rooney m'a dit: "Tu es terrible sur coup franc, est-ce que tu vas en mettre un aujourd'hui?". Et j'ai eu un message de Roberto Carlos me demandant de marquer un coup franc pour lui. Je ne me suis pas senti très bien avant le match, je pensais aller mieux et ça s'est bien passé en première période, mais en seconde c'est revenu.Nous savons que nous pouvons mieux jouer que cela mais nous sommes très heureux ce soir."