Le retour de Figo

Luis Figo avait annoncé en août 2004 qu'il prenait ses distances avec la scène internationale, un mois après la cruelle déception à l'Euro 2004, où les Rouge et Vert avaient été battus en finale à Lisbonne, devant tout un peuple, par la surprenante Grèce. Mais ce fils de la "génération dorée", avec Pauleta ou Rui Costa, champion du monde des moins de 16 ans, puis des moins de 19 ans, revenait sur sa décision en mai l'année suivante, et participait sous le maillot N.7 à la qualification du Portugal au Mondial 2006, où il est le capitaine.

"Je suis là pour aider le Portugal à gagner. Après une pause, c'est comme si c'était le premier jour", avait-il alors déclaré, à quelques heures de pénétrer sur la pelouse contre la Slovaquie (victoire 2-0) sous les ovations de la foule, le 4 juin dernier. Figo a accumulé titres et trophées en clubs, sous les couleurs du FC Barcelone, puis du Real Madrid. Mais il manque au palmarès du détenteur du record de sélections (121) et troisième meilleur buteur (31 buts) dans l'histoire de l'équipe du Portugal un titre dans une grande compétition sous le maillot national.

Au Mondial, Figo est le capitaine d'une équipe du Portugal qui, avec l'amalgame de glorieux anciens (Pauleta, Costinha) et de nouveaux talents désormais confirmés (Deco, Cristiano Ronaldo...), fait partie des sérieux outsiders de la compétition. "C'est un grand joueur et un grand leader", avait dit de lui le sélectionneur Luiz Felipe Scolari peu de temps après l'annonce de son retour en sélection. "Il a toujours beaucoup à apporter, sur et hors du terrain", avait ajouté Scolari, même si celui-ci l'avait plusieurs fois remplacé en cours de match à l'Euro 2004.

Critiqué et relégué sur le banc au Real Madrid, Luis Figo prend le chemin de l'Inter de Milan en août 2005 où il retrouve une place de titulaire indiscutable en y ajoutant une nouvelle Coupe, celle d'Italie, à son palmarès. Le Portugais a surtout retrouvé une nouvelle jeunesse en Italie. Son raid solitaire sur le but de Pauleta face à l'Angola (1-0) a démontré aux yeux du monde que, à 33 ans, il n'était pas encore fini. Les "Figo ! Figo ! Figo !" descendus des tribunes pour saluer son grand pont sur le défenseur angolais ne laisse pas de place au doute. Elu homme du match, la presse portugaise lui a d'ailleurs attribué le mérite de cette courte victoire en l'absence de Deco.

Mais le Ballon d'Or sait qu'il ne peut pas tout faire si le Portugal veut aller loin. "Nous aurions pu jouer un peu mieux mais nous sommes satisfaits du résultat. Cela a été une bataille jusqu'au bout" , avouait-il à l'issue de premier match. Face à l'Iran, le retour de Deco devrait faire du bien au Portugal et soulager Figo dans l'animation offensive. Mais l'Intériste s'attend tout de même à souffrir. "J'attends un match difficile, parce que ce sera une des dernières chances de l'Iran de passer, estime Figo. Mais si nous gagnons, nous sommes qualifiés. C'est comme une finale pour les deux équipes" . Tel est le chemin à suivre s'il veut briller une dernière fois avec le Portugal. A l'issue du Mondial, il tirera sa révérence au niveau international. Avec l'aura de l'un des meilleurs joueurs portugais de tous les temps.

Portugal : Ricardo - Miguel, Meira, Ricardo Carvalho, Nuno Valente - Costinha, Petit - Deco - Figo (cap), Pauleta, Cristiano Ronaldo

Iran : Mirzapour - Kaebi, Golmohammadi, Rezaei, Nosrati - Mahdavikia, Nekounam, Taymoorian, Zandi - Karimi - Hashemian (cap)