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Le rêve brisé

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ParEurosport

Publié 10/07/2006 à 09:45 GMT+2

L'équipe de France a perdu la finale de la Coupe du monde 2006. Battus aux tirs au but par l'Italie (1-1, 5 tab à 3) dimanche à Berlin, les Bleus laissent filer le trophée en Italie. Expulsé lors de la prolongation, Zinédine Zidane termine sa carrière sur

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Crédit: Eurosport

ITALIE - FRANCE : 1-1 (5 tab à 3)
Buts : Materazzi (19e) pour l'Italie - Zidane (7e, sp) pour la France
Réussir sa sortie est ce qu'il y a de plus difficile pour un champion. Zinédine Zidane était parti pour y parvenir. A une dizaine de minutes près. Un coup de tête, un carton rouge et surtout une cruelle défaite aux tirs au but face à l'Italie (1-1, 5 tab à 3) laisseront un goût amer à l'immense footballeur qu'aura été le Ballon d'Or 1998. Un goût d'autant plus amer que les Bleus avaient tout pour eux. Tout pour décrocher une deuxième Coupe du monde en huit ans. Malheureusement, la loterie des tirs au but est passée par là. Le héros de Rotterdam, David Trezeguet, qui avait fait chavirer les Bleus en 2000 a cette fois buté sur une maudite barre transversale lors de la séance. Cruel.
Après les désillusions de 1986, 1998 et 2000, la Squadra Azzurra a pris une douce revanche sur les Bleus et décroché sa quatrième Coupe du monde, l'installant sur la deuxième marche des nations les plus titrées de l'histoire. Les Bleus, notamment la génération 1998, termine au bord de l'apothéose et d'un final qui aurait envoyé cette équipe en or massif encore un peu plus haut dans la légende du sport français. Dommage. On retiendra cependant que les Tricolores ont fait mieux que jeu égal avec les champions du monde. Mais ce sont les 23 Italiens qui rentreront au pays avec le trophée sous le bras.
Première période : L'Italie pousse les Bleus
Le maillot blanc en porte-bonheur et l'ambition en bandoulière, l'équipe de France se lance pourtant pleine de vie dans sa quatrième finale internationale. Les trois premières (1984, 1998, 2000) ont été gagnées, les deux dernières avec Zinédine Zidane. Plus qu'un porte-bonheur, le numéro 10 est un grand qui coud les succès de fil d'or. Après ses deux buts en 1998, le capitaine des Bleus ne tarde pas à se faire une place un peu plus grande dans l'histoire. Sur la première percussion des Tricolores, Florent Malouda s'écroule dans la zone de vérité (6e). La faute de Materazzi est légère. M. Elizondo désigne le point de penalty.
Comme face au Portugal, c'est Zinédine Zidane qui se présente face à Buffon. Deux pas d'élan. Une panenka. Un peu haute, la folle tentative du capitaine des Bleus vient heurter le bas de la barre transversale mais franchit heureusement la ligne. Zizou lève le bras. M. Elizondo le suit. Les Bleus entament le match comme il faut (0-1, 7e) et ZZ devient le quatrième joueur après Vava, Pelé et Paul Breitner à inscrire au moins un but dans deux finales différentes.
Touchée, l'Italie n'est pas coulée. Du haut de leurs trois titres mondiaux, les Transalpins ne perdent pas le fil de leur idée. Le milieu de terrain azur se comporte comme il l'avait prévu. Et les ballons reviennent souvent dans le camp français pour des coups de pied arrêtés qui perturbent l'arrière-garde des Bleus de France. Andrea Pirlo est un orfèvre. Il règle la mire sur un coup franc repoussé de la tête de Lilian Thuram (14e). Le suivant est fatal. Du pied droit, le Milanais dépose le cuir sur le front de Marco Materazzi. Sa tête, au-dessus de Patrick Vieira, vient tromper Fabien Barthez (1-1, 19e). La XVIIIe finale de la Coupe du monde est lancée.
A l'image de ses prestations face à l'Espagne et au Portugal, la France reste sur ses gardes. Et se contente de défendre. Bien dans le jeu. Moins sur les phases arrêtées. Les hommes de Raymond Domenech se font une nouvelle fois surprendre sur un corner du patron Pirlo. Le ballon retombe sur le crâne de Toni et finit sur la barre transversale (35e). Repoussés sur leur but, les Français sont obligés de partir loin. Et dans ces conditions, il est difficile d'aller au bout, d'autant que Gattuso, Camoranesi et compagnie se comportent en cerbères. Malouda en est réduit à tenter sa chance de loin (30e). Le doute est présent. Certains gestes ne trompent pas, les passes sont courtes, Abidal rate même une remise en jeu. Mais la France et l'Italie rentrent aux vestiaires à égale distance du titre.
Seconde période : Les Bleus prennent les commandes
"Un match ne s'écrit pas en quarante-cinq minutes". Les mots sont signés Raymond Domenech au retour des vestiaires. Ont-ils rassuré des Bleus un peu tendus ? Thierry Henry donne un signe encourageant en se procurant la première action de la seconde période à la suite d'un raid et conclu par un plat du pied que Gigi Buffon stoppe sans trembler (46e). Le Gunner sonne la charge et remet ça quelques minutes plus tard. La percussion est moins académique mais pleine de rage. Altruiste, Henry cherche Malouda dans l'axe. Mais la défense italienne veille (49e).
Le match semble tourner en faveur des Bleus. Plus véloces et présents physiquement, les tombeurs du Portugal en demie poussent la Squadra Azzurra dans son camp. Elle n'en sort que rarement. Et même si Patrick Vieira est victime d'un claquage et laisse sa place à Alou Diarra (55e), la France tient les rênes de la finale. Marcello Lippi en est conscient et lance du sang neuf dans la bataille. De Rossi et Iaquinta prennent la place de Totti et Perrotta à l'heure de jeu. Mais le match n'évolue guère. Les Français maîtrisent le jeu et se créent une occasion nette par Henry (62e).
Incessant en première période, le flux et reflux de la vague transalpine cesse. Pour autant, l'histoire reste la même. Les Italiens s'en remettent aux coups francs. Toni trouve même la faille sur l'un d'entre eux. Mais le but est justement refusé pour hors-jeu (61e). C'est ensuite Pirlo qui enroule son tir et manque le cadre de peu (76e). La dernière frayeur vient de Zizou. Touché sur un contact avec Fabio Cannavaro, le capitaine des Bleus termine la partie la clavicule meurtrie (80e). L'épilogue a quelque chose de dramatique. D'historique. Comme un illustre ancien de capitaine de la Mannschaft, Zidane file en prolongation le bras collé au corps.
Prolongation : Et Zidane craque...
A une demi-heure de la fin de la Coupe du monde, les organismes souffrent. Les vingt-deux acteurs présents sur la pelouse ne refusent pas le jeu mais les jambes se font lourdes. Le souffle est court. De deux doigts, Franck Ribéry manque de faire la différence sur un pointu filant à gauche du but de Buffon (99e). De peur que les actions ne désertent le Stade Olympique de Berlin, David Trezeguet est lancé dans l'arène (100e). Le Turinois voit son capitaine placer une tête superbe sur un centre de Sagnol. Mais Buffon justifie d'une claquette son statut de meilleur portier du monde (104e).
La seconde période n'est plus animée par le jeu. Mais par un événement annexe terrible. Au terme d'une discussion animée avec Marco Materazzi, Zinédine Zidane le Magicien redevient le Sanguin. Un coup de tête dans la poitrine du défenseur italien. L'arbitre n'a rien vu. Le quatrième arbitre si. Grâce à l'écran de contrôle... Zizou termine sa carrière sur un carton rouge et les Bleus à dix (110e). Accessoirement, La France perd l'un de ses exécuteurs de tirs au but. L'histoire ne dira pas si l'homme a manqué aux Bleus durant la séance. On retiendra que les filets de Buffon et sa barre transversale se sont réfusé à David Trezeguet. La Coupe du monde aussi. Quelle tristesse.
L'HOMME DU MATCH : Marco Materazzi (Italie)
Marco Materazzi aura sans doute connu la soirée la plus pleine de toute sa carrière. L'Italien a été de tous les points chauds du match. Auteur de la faute qui a permis aux Bleus d'obtenir un penalty et de prendre les devants, l'Interiste a ensuite égalisé d'un coup de tête. La suite, on la connait. Un coup de boule reçu dans le buffet. Zidane est expulsé. Le défenseur milanais a fait mal aux Bleus. D'autant plus qu'il a même réussi l'un des tirs au but transalpins. Dur.
LA DECLA : Raymond Domenech (France)
"Depuis le début du tournoi, l'équipe est montée en puissance, elle s'est structurée petit à petit, c'était prévu, elle était faite pour cela. Au delà de la déception logique et naturelle, j'ai dit aux joueurs qu'ils devaient garder à l'esprit ce qu'ils ont construit, les relations qu'ils ont créé entre eux, pour comprendre ce qu'était une équipe de football qui peut aller loin dans une compétition."
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