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"Trop de souffrance"

Eurosport
ParEurosport

Publié 10/07/2006 à 18:02 GMT+2

Battu en finale pour un tir au but, Lilian Thuram a du mal à accepter. Mais il veut d'abord retenir sa belle aventure avec les Bleus. La dernière. Alors qu'il avait claqué la porte en 2004, le recordman des sélections s'est "réconcilié avec l'équipe de Fr

LILIAN THURAM, cette défaite doit être dure à avaler...
L.T. : On vit difficilement une défaite comme ça parce qu'il y avait beaucoup d'attente. C'était quand même la finale de la Coupe du monde donc... on a du mal à réaliser. Malheureusement, les images repassent mais on comprend très bien la fin du film. Mais ce qui est dur, c'est qu'on ne peut pas le refaire. Aujourd'hui, on perd la Coupe du monde après avoir fait des matches extraordinaires contre des équipes de très haut niveau. Et vous perdez la Coupe du monde pour un penalty... alors que, sur le match, on avait petit à petit pris une emprise technique. On a vu que les Italiens étaient très fatigués lors de la prolongation. Eux, attendaient les tirs au but.
C'est parce que vous l'avez vécue si fort que vous êtes si triste ?
L.T. : C'est vrai que je ne devais pas être là au départ. C'était quelque chose d'extraordinaire. Retrouver un groupe aussi solidaire, quelque part c'est gratifiant de faire partie de l'équipe de France actuellement. Je crois qu'on peut être heureux d'être là mais on perd, c'est malheureux. C'est une finale de Coupe du monde ! Pour un joueur, il n'y a rien de plus fort. Donc ce soir... il n'y a pas de mots. J'aimerais ne pas parler parce qu'il n'y a rien à dire.
Pensez-vous que la France était meilleure que l'Italie en finale ?
L.T. : Une fois, j'ai eu une discussion avec un ami et je lui disais qu'à l'arrivée si quelqu'un gagne, c'est parce qu'il est le meilleur. Je pensais à ça dans les vestiaires et je me disais que ce n'était pas toujours le cas. Ce soir, les Italiens n'ont pas été meilleurs que nous. Pourtant, ce sont eux qui sont champions du monde. Dans quelques années, on ne saura même plus que c'est pour un penalty.
Cette défaite doit donc laisser beaucoup de regrets...
L.T. : Bien sûr qu'il y a des regrets à partir du moment où vous rentrez chez vous sans la Coupe du Monde. Il y a beaucoup de regrets mais il faut aussi avoir le recul et se dire que ce que l'équipe de France a réalisé, c'est extraordinaire. Il y a beaucoup de respect à avoir autour de l'équipe. Car on a vécu une aventure où les joueurs avaient envie de faire quelque chose d'énorme ensemble. Malheureusement, on a perdu.
L'expulsion de Zinédine Zidane est-elle le tournant du match ?
L.T. : Disons qu'il est préférable de jouer à onze contre onze. Mais on ne peut pas parler de tournant du match.
Savez-vous pourquoi Zidane a réagi de la sorte face à Materazzi ?
L.T. : Je ne sais pas exactement. Ce que je sais, c'est que l'arbitre central n'a rien vu, l'arbitre de touche non plus. Je crois que c'est le quatrième arbitre qui a vu que Zidane avait donné un coup de tête à Materazzi sur son moniteur. Je n'ai pas l'habitude de parler de l'arbitrage mais c'est un peu bizarre comme décision parce que, à partir du moment où le quatrième arbitre peut décider de certaines choses, il aurait pu aussi dire qu'il y avait penalty (sur Malouda). C'est bizarre.
Materazzi a dû insulter Zidane...
L.T. : Sûrement. Il s'est passé quelque chose mais je ne sais pas exactement quoi.
Que garderez-vous de cette Coupe du monde ?
L.T. : Je dois avouer que j'avais un rapport avec l'équipe de France qui s'était mal terminé. Là, même si on perd, ça me réconcilie. C'était très important. Le groupe était vraiment solidaire, on voulait construire des choses ensemble. Le plus important, c'est la solidarité qu'il y avait. J'espère de tout coeur que l'équipe de France va continuer sur ce chemin là. Parce qu'il n'y a que ce chemin qui mène à de grandes satisfactions.
Cette Coupe du Monde restera-t-elle quand même l'une des plus belles aventures de votre carrière ?
L.T. : Pour l'instant, ça reste beaucoup de souffrance. Je dois avouer que là, je n'ai pas assez de recul pour analyser. Il y a énormément de souffrance. Trop de souffrance d'ailleurs.
Etes-vous confiant pour le futur de cette équipe de France ?
L.T. : Oui. Beaucoup de joueurs seront encore là. Ils sauront traduire cette solidarité. Aujourd'hui, on n'a malheureusement pas passé la dernière marche. Mais je crois qu'on peut être fier de cette équipe. Elle a démontré des valeurs positives et elle a montré une belle image du football français dans le monde. Ça s'est quand même joué sur un penalty. C'est quelque chose de fou, d'incroyable...
Que ferez-vous après vos vacances ?
L.T. : Je ne sais pas. Il y a la Juventus qui a des problèmes. Je ne sais pas si elle jouera en deuxième division ou pas. On verra.
Vous arrêterez votre carrière ?
L.T. : Ecoutez, je crois que ça n'est pas le moment...
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