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Zidane, la dernière danse

Eurosport
ParEurosport

Publié 09/07/2006 à 14:50 GMT+2

Comme il le rêvait, Zinédine Zidane arrêtera sa carrière sur une deuxième finale de Coupe du monde face à l'Italie, ce soir. Les Bleus veulent lui offrir une sortie digne d'un joueur qui pourrait entrer dans la légende du football. Car, à 34 ans, il est t

On a d'abord cru au combat de trop. Lorsqu'il annonce à la fin du mois d'avril qu'il rangera ses crampons après le Mondial, Zinédine Zidane se fixe un défi à la mesure du personnage, énorme : terminer sur une victoire en Coupe du monde. "Je ne suis pas revenu pour faire le guignol. On y va pour gagner la Coupe du monde. Si je vous disais le contraire, je n'irai pas, tout simplement", annonçait-il alors qu'il était en plein marasme avec le Real Madrid. Quelques mois plus tard, s'il a aidé les Bleus à se qualifier pour le Mondial, le doute persiste. Lors du premier match de préparation face au Mexique (1-0) le 27 mai, il rend peut-être sa pire copie sous le maillot tricolore pour sa dernière apparition au Stade de France. Ses premiers pas en Allemagne sont également timides. On le dit usé, voire fini. L'Espagne annonce même qu'elle veut le mettre à la retraite.
Mais Zidane a finalement tenu parole. Après un France-Togo qui aurait pu le voir s'arrêter sur une rencontre à laquelle il n'avait même pas participé, c'est la libération. On retrouve le grand Zidane. L'orgueilleux face à l'Espagne, l'artiste face au Brésil ou encore le combattant face au Portugal. Le scénario est presque parfait. Un à un, le Marseillais retrace les grands moments de sa carrière au fil du parcours des Bleus, jusqu'à l'Italie où il a remporté le Ballon d'Or sous les couleurs de la Juventus. "Je suis heureux pour lui car c'est un symbole. Heureux de savoir que, pour ces grands joueurs, ça ne s'est pas terminé en queue de poisson. Ça ne se sera pas terminé le jour de France-Grèce en 2004 dans le dépit ou dans l'oubli. Ça va se terminer par quelque chose de grandiose", se réjouit Domenech.
Dans la légende ?
A 34 ans, Zinédine Zidane est donc en passe de réussir ce que personne n'a jamais fait jusque là dans l'histoire du sport : tirer sa révérence sur une couronne mondiale. Pour le héros de la finale du 12 juillet 1998, qui avait rangé une première fois le maillot bleu après l'Euro 2004, ce come-back gagnant pourrait le faire basculer dans une autre dimension, bien plus encore que ne l'avaient fait ses deux têtes victorieuses face au Brésil (3-0). La dimension des légendes du football que sont Pelé, Cruyff ou Di Stefano, son idole. "Zidane est le meilleur joueur de ces vingt dernières années", estime Marcello Lippi qui l'a eut sous ses ordres à la Juve. Vingt ans... soit depuis Maradona. En France, il pourrait bien supplanter l'indétrônable Michel Platini dans le coeur des amateurs de football.
"Je ne suis pas le messie", mettait-il en garde lors de l'annonce de son retour. Mais personne n'oserait aujourd'hui soutenir que, si la France se trouve aux portes de sa deuxième finale de Coupe du monde, elle ne le doit pas au génie de son maître à jouer. "Je ne sais pas si le fait qu'il soit là nous fait arriver en finale. Mais tant mieux. Pour lui, c'est la fin. Il arrête sa carrière et on a tous voulu faire en sorte qu'il arrête sur une bonne note, explique Eric Abidal. Maintenant, on a fait le boulot pour l'emmener jusqu'au 9 juillet. Mais je pense que c'est lui qui aura la touche finale". Zizou n'a pas attendu la finale pour apporter sa touche personnelle. Depuis l'égalisation de Franck Ribéry face à l'Espagne, il est ainsi impliqué dans tous les buts des Bleus jusqu'en finale.
Abidal : "Il aura la touche finale"
Au crépuscule de sa carrière, Zidane réalise tout simplement sa meilleure Coupe du monde et tutoie le Zizou de l'Euro 2000. Face au Brésil, on dit qu'il a signé le plus beau match de sa carrière internationale. Pour certains, il est le meilleur joueur de la compétition en Allemagne. Pour d'autres, il a carrément le profil du prochain Ballon d'Or. Pour les derniers, il s'en va trop tôt. Bref, il est au sommet de son art. Mais ce succès ne doit rien au hasard."On est en admiration devant tous les sacrifices qu'il a consentis. Par rapport au travail qu'il a effectué à Clairefontaine ou à Tignes, toutes les séances qu'il s'est obligées lui-même à faire, il a fait plus que tous les autres, raconte Sagnol. Aujourd'hui, c'est en train de payer. Je ne vais pas dire qu'on est fier de lui mais on est content qu'il soit là. On est vraiment heureux qu'il ait changé d'avis il y a un an".
Pourtant, en annonçant prématurément qu'il effectuerait ses derniers tours de passe-passe lors du Mondial, le "magicien" dixit Pelé s'était mis une pression incommensurable sur les épaules. Chacun de ses gestes étaient épiés comme un moment rare alors que pesait au-dessus de lui l'épée de Damoclès qui faisait que chaque match pouvait aussi être le dernier. "On en parle déjà depuis un petit moment et pour l'instant cela ne l'a pas handicapé. Au contraire. Si Zizou a réussi à être aussi performant ces derniers matches, c'est peut-être aussi parce qu'il a su faire abstraction de ça et, comme l'a fait Thierry Henry, se mettre à fond avec l'équipe" , témoigne Willy Sagnol, devenu l'un de ses plus proches partenaires. Car, cloitré dans son château à Aerzen, le roi Zidane est resté concentré sur son objectif : rendre à l'équipe de France ce qu'elle lui avait tant donné. "Demandez-lui, il vous dira qu'il ne fait pas cela pour lui", insiste Thierry Henry.
Del Piero : "C'est le numéro 1"
Aujourd'hui, Zidane se trouve aux portes de sa deuxième finale de Coupe du monde. La plus belle parce que la dernière, comme pour Thuram, Makelele et peut-être Barthez. Les Bleus peuvent-ils y trouver une source de motivation supplémentaire ? "Ça peut être une chose qui peut nous porter ou faire que l'on se transcende pendant cette finale, estime Sidney Govou. Pas jouer pour eux mais avoir une petite pensée supplémentaire. Penser à ça quand on doit faire les efforts et qu'on est peut-être un peu moins bien, ça peut nous aider faire les dix ou vingt qu'il faut en plus". "Eux, ça les poussent surement à finir sur la meilleure note possible, reconnaît pour sa part Sagnol. Mais il y a d'autres joueurs pour qui ça n'est pas fini. Si on peut aider ses trois-quatre joueurs qui vont arrêter l'équipe de France à finir sur une note extraordinaire, tant mieux. Ça voudra dire que ce sera également pas mal pour nous ".
Zidane impose le respect, même chez ses adversaires du soir. "On ne stoppe pas Zidane !", confie Gennaro Gattuso. Jouer contre Zidane est un peu comme jouer au Bunto (en italien, les trois cloches sous lesquelles on cache une balle). Tu vois la balle, tu la vois plus, tu vois la balle, tu la vois plus ! C'est un des joueurs qui font que ça vaut la peine d'acheter un billet". "Il est magnifique mais j'espère qu'il ne le sera pas dimanche. Dans l'absolu, c'est le numéro 1. Peu de joueurs sont proches de lui en qualité" , lui rend hommage son ancien coéquipier Alessandro Del Piero. Et les Italiens ont raison de le craindre à en croire Eric Abidal. " Moi, je me prononce avant comme je l'avais fait pour l'Espagne : Nous, on a Zidane et eux ne l'ont pas. Je pense qu'il fera encore la différence". Espérons qu'il aura une nouvelle fois raison pour que le maestro s'offre une sortie à la démesure de son talent...
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