Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Eric Thomas, candidat à la présidence de la FFF : "Pas de chèque en blanc à Noël Le Graët "

Eurosport
ParEurosport

Publié 13/12/2012 à 12:49 GMT+1

Eric Thomas, qui se représente à la présidence de la FFF, ne se fait pas d’illusion : Le Graët sera réélu. Mais ce défenseur du foot amateur espère peser davantage qu’en 2011.

Eric Thomas FFF

Crédit: AFP

Eric Thomas, samedi vous briguerez la présidence de la FFF pour la deuxième fois. Sentez-vous que le regard des gens a changé sur vous ?
E.T. : Je pense qu’on n’est plus un OVNI, ni une comète. On est installé et reconnu. J’ai régulièrement Jean-Pierre Louvel au téléphone, président de l’UCPF. Jean-Michel Aulas nous a encouragés également. La présence d’Emmanuel Petit aussi change beaucoup de choses. Ça nous apporte une force, un crédit, une image. Il a quand même été un grand joueur et il n’a pas oublié ses racines du monde amateur. Son investissement est complet. On le mesure tous les jours à nos côtés. La crise, aussi, a frappé durement et ce que l’on avait annoncé arrive. On ne changera pas le foot en un jour. Mais on trouve de plus en plus de partenaires, professionnels notamment. Ils nous rejoignent sur notre constat car le football professionnel va encore plus mal que le foot amateur.
Il est assez déstabilisant de voir que sur votre site, celui de l’Association Française du Football Amateur (footdenbas.com), vous pensez que l’élection est déjà jouée d’avance et que Noël Le Graët sera élu à coup sûr samedi…
E.T. : C’est vrai. Vous aimeriez mieux qu’on dise qu’on va jouer la gagne…
Avouez que c’est surprenant tout de même. Est-ce une manière de dire aux électeurs qu’il n’est pas nécessaire d’accorder un blanc-seing à Noël Le Graët ?
E.T. : C’est ça le foot, le contre-pied, être là où l’on ne nous attend pas. On le dit tranquillement et avec sincérité : on sait bien que Noël Le Graët est déjà élu. Mais faut-il lui signer un chèque en blanc et le réélire à 90% des voix pour autant ? Il est le représentant des professionnels. La seule véritable liste qui représente les amateurs, c’est la nôtre. C’est en tout cas ce que nous disent 80% des présidents de ligues et de districts que j’ai au téléphone. Ils en sont conscients. Je leur dis : "Voulez-vous donner un chèque en blanc à Noël, déjà qu’il décide de tout et tout seul ? Voulez-vous renforcer ce trait de caractère durant les quatre prochaines années?" Ça les fait réfléchir. On a aucune chance, on le sait mais on dit : "Donnez-vous des pouvoirs supplémentaires".
Comment définirez-vous votre projet ?
E.T. : Notre projet s’appuie sur les instances de proximité. On a besoin des présidents de ligue, de district… Ils connaissent les clubs. Je veux que le système soit beaucoup plus souple, à l’image de la décentralisation dans les collectivités locales. Il faut que les décisions soient prises là où sont les besoins. On n’a pas les mêmes besoins en Côte d’Opale, dans la Creuse… Expérimentons, innovons ! On tire le bilan : ça marche ou non. Si oui, généralisons. On a une chance formidable avec ce tissu d’instances. Encourageons-les. Donner une voix à notre liste, c’est donner du souffle au foot amateur. On n’est pas du sérail ou dans les arcanes, on a notre vision, nos idées. Pas toutes pertinentes ? J’accepte qu’on en débatte mais elles ont le mérite d’exister. Je pense que l’on n’a pas mis les moyens où il fallait.
Pour résumer, vous donnez l’impression que Noël Le Graët s’occupe plus de la vitrine que de l’arrière-cour de la boutique…
E.T. : Il fait briller la vitrine, qui est l’équipe de France. En Espagne, on a gagné. On n’a pas fait match nul (ironique). L’Euro n’était quand même pas une réussite et il y était. C’est un échec qu’il doit aussi revendiquer. Il devait reformer l’arbitrage, mettre l’économie du foot au service des amateurs. Là-dessus, ce n’est pas une pleine réussite. C’est même un échec.
Quel élément positif principal retenez-vous de son mandat à la tête de la fédération ?
E.T. : Il a serré les boulons de la fédé. Elle en avait besoin. Mais trop ! A tel point qu’il n’y a plus de directeur général depuis huit mois (ndlr : Alain Christnacht est parti en juin). J’appelle ça la vacance du pouvoir. Aussi omniscient soit-il, il ne peut pas se passer de directeur général dans une telle institution. C’est lui qui apporte la cohérence quotidienne. Si on est élu le 15, je proposerai à ce poste Philippe Diallo, qui est le directeur de l’UCPF. C’est le meilleur connaisseur du football professionnel en France. Nous, on est plutôt des connaisseurs du foot amateur. Mais en même temps, à la fédération, il y a un personnel extraordinaire. Mais il faut s’ouvrir, la DNA et la DTN doivent venir rendre des comptes. Pourquoi le budget de la FFF n’est pas sur le site internet de la fédé ? On a besoin de transparence.
Votre programme présente onze propositions. S’il ne fallait en garder qu’une, la plus importante, sinon la plus urgente, laquelle serait-ce ?
E.T. : Il y en a deux : le bénévolat tout d’abord. Il y a une hémorragie terrible dans le football rural et insulaire. Il faut revenir vers eux, leur donner les outils. Il faut reconnaitre leur expérience, qu’ils soient plus reconnus. Quand vous avez passé vingt ans au service d’une collectivité, dans une société en mal de repères, la collectivité devrait vous reconnaitre : proposer, par exemple, un trimestre de droits-retraite par tranche de cinq ans d’exercice. C’est une idée, elle est à débattre. La deuxième proposition concerne le football rural : il faut donner une priorité forte aux endroits qui ont le plus de besoins. J’encourage la revitalisation du football rural en mutualisant les équipements et les moyens notamment.
Un petit mot sur la troisième liste en lice, celle de François Ponthieu. Que vous inspire sa démarche ?
E.T. : Je ne l’ai pas comprise. A chaque fois qu’il prend la parole, il dit tout le bien qu’il pense de Noël. Je sais qu’il se donne du mal. Il se déplace beaucoup, il en a plus la latitude que moi car il a une profession libérale. Mais il ne m’a pas convaincu. Je dis ça en toute amitié car tout le monde a le droit de défendre ses idées.
Vous aviez réalisé un score de 0,19% des voix en 2011. Que peut-on vous souhaiter pour samedi ?
E.T. : Si on arrive à 10%, ce sera très bien.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité