Le Portugal au rendez-vous

Voilà une chose de faite. Et vite. Après avoir maîtrisé la Turquie (2-0), samedi, le Portugal s'est offert le scalp de la République tchèque, mercredi à Genève (3-1). Un succès qui propulse la bande de Luis Felipe Scolari sur une voie royale vers les quarts de finale. Car s'ils pourront être rattrapés au nombre de points, en fonction des prochains résultats du groupe, seul un cataclysme au niveau du goal-average pourrait les priver d'une présence au second tour. Il faudrait pour cela que les Lusitaniens soient largement battus par la Suisse lors de l'ultime journée et que, au préalable, le pays hôte domine la Turquie en clôture de la journée. Il est encore trop top pour faire les comptes. Pas pour dresser un constat, cependant : malgré un manque de puissance physique, le Portugal a fait étalage de ses qualité dans de nombreux secteurs de jeu.

Les finalistes du dernier Euro ont montré, face aux Tchèques, qu'ils étaient au point, techniquement et physiquement. Que leur redoutable milieu de terrain savait imposer sa loi. Alors que les deux formations étaient organisées dans des 4-3-3 assez semblables, Deco, impressionnant, et Petit ont dominé l'entrejeu. Le premier nommé, qui a joué avec parcimonie à Barcelone à cause de blessures plus ou moins véritables, s'est trouvé presque partout. Souvent à l'origine du danger, toujours avec une envie de réguler le tempo. C'est d'ailleurs Deco qui a rapidement mis son équipe sur la bonne voie, en ouvrant le score après un petit cafouillage dans la surface. Cech s'est battu, mais n'a pu l'empêcher de trouver la faille en deux temps (1-0, 8e).

Bien entrés dans la partie, les Tchèques ont alors retrouvé le contrôle du jeu, mettant en route des combinaisons intéressantes. Baros, malgré les efforts consentis, n'a pas trouvé le cadre de la tête (15e). Sionko s'en est chargé sur un corner qu'il avait obtenu (1-1, 17e), surprenant ainsi les Portugais. Les deux joueurs ont ensuite été impliqués dans un mouvement dangereux près du but (48e). Le seul durant une quinzaine de minutes après le retour des vestiaires. Car Deco et ses coéquipiers ont vraiment haussé le ton, trouvant la faille dans une défense tchèque plus laborieuse que face à la Suisse (1-0). Gomes, par deux fois (53e, 55e), puis Simao (58e), ont donné du travail à Cech. Ce dernier s'est finalement incliné face à Ronaldo. Une minute après avoir connu une frayeur sur corner, le Portugal a remonté le ballon en quelques touches de balle.

Venu se démarquer sur l'aile droite, Deco a pris le dessus sur Jankulovski après avoir fixé la défense tchèque, puis a servi Ronaldo, auteur d'un coup de fusil sans contrôle (2-1, 64e). Le joueur de Manchester Uniteda a alors cru mettre son équipe à l'abri. Sauf que la République tchèque a mieux terminé la rencontre, profitant aussi d'un petit relâchement adverse. Sionko, intelligent dans ses déplacements, s'est vu enlever un ballon de but...par Baros (77e), avant que Ricardo ne réalise l'une de ses rares claquettes du match sur une tête de sa part (83e). Les Tchèques se sont livrés. Sans réussite. Ils en ont payé le prix sur un contre foudroyant, qui a permis à Ronaldo d'ajouter une passe décisive à sa copie, caviar pour Quaresma (3-1, 90e+1). Un but synonyme de fin de suspense, mais aussi d'un goal-average encore plus positif. Toujours utile pour le Portugal dans l'optique de rester en tête du groupe.